Alep-Est attend les bombardements russes
Alep-Est est une nouvelle fois sous la menace de bombardement de l’armée russe. Selon le Collectif des Amis d’Alep, d’après les sources de Rami Jarrah (journaliste proche de France 24), la ville risque d’être bombardée de manières intensives à partir de 19h00.
En effet, les rebelles ont été priés de déposer les armes et de se rendre par le régime de Vladimir Poutine. À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, il s’agit d’une opération militaire conjointe avec le régime de Damas pour faire tomber l’opposition au régime. Celui-ci aurait déclaré que “lorsque vous êtes capitaine d’un navire, en cas de tempête, vous ne vous jetez pas à l’eau pour fuir à la nage, vous amenez le navire vers le rivage”. Cette métaphore permet entre autres d’affirmer son jusqu’auboutisme dans le conflit syrien. Or, il n’y a pas de tempête en Syrie, il s’agit d’une mutinerie et Bachar Al-Assad se dit prêt à garder le poste de Capitaine quitte à massacrer tous les mutins, puisqu’il se déclare Capitaine de la Syrie. Cette position paternaliste tend à le mettre en évidence comme le “petit père des peuples”.
Il convient de souligner qu’il n’y a pas de trêve humanitaire avec la Russie entre les rebelles. La “pause” se traduit par des affrontements massifs entre les rebelles et les forces pro-gouvernementales.
La Contre-Offensive rebelle du 28 octobre est le résultat de l’échec total de l’offensive de Moscou et de Damas du 22 septembre. Face à la possible débâcle du gouvernement, l’armée de Vladimir Poutine tente un coup en deux bandes : 1/ la ville d’Alep-Est sera entièrement rasée ; 2/ Les Habitants d’Alep-Est seront tous tués s’ils ne sortent pas. Il s’agit clairement d’une intention profonde de la part de l’armée russe d’organiser et de commettre des crimes de masse. Cette préparation d’un massacre à l’artillerie lourde ne doit pas nous faire oublier le génocide de Srebrenica de juillet 1995.
Le contexte international va permettre de mettre sous silence les différentes attaques de Moscou contre Alep-Est. Face au flux d’informations (et le focus médiatique) concernant le résultat des résultats des élections américaines, elles seront probablement noyées et diluées. La probabilité d’une crise diplomatique à quatre jours des élections présidentielles aux États-Unis d’Amérique paraît peu crédible. Toutefois, de nombreux pays européens risquent de monter au créneau avec toute la nécessité, l’importance et l’enjeu de stopper les bombardements en cours. Les petits jeux de Vladimir Poutine sont les mêmes que ceux de Recep Tayyip Erdoğan, la course vers le despotisme toujours plus totalitaire de jour en jour se traduit par la volonté de réduire en sang toute forme d’opposition.
Il s’agit d’une tactique et un pari politique risqués pour Moscou. En effet, Vladimir Poutine risque une nouvelle fois de se confronter à un ensemble de décisions de l’ONU, mais ne permettra en aucun cas l’évolution sur le terrain d’un changement minimal. Dans l’interview accordée au New York Times, Bachar Al Assad a affirmé qu’il irait jusqu’au bout de son septennat (élu dans les zones pro-gouvernemental en 2014), c’est-à-dire qu’il s’accrocherait à son pouvoir jusqu’en 2021, il lui reste “officiellement” quatre ans de mandat. D’ici les quatre ans, personne ne peut prédire l’avenir de la Syrie.
La coalition de soutien à Bachar Al-Assad : le Hezbollah, les Gardiens de la Révolution, les formations paramilitaires du Bassidj, la Russie se radicalisent de jour en jour sur fond de massacres toujours plus intensifs les uns que les autres.
À Alep, derrière les combattants rebelles se trouvent une population quasiment au bord de la famine, en manque d’eau, et de soins fondamentaux depuis que les Hôpitaux ont été bombardés par Dames et Moscou. Les citoyens d’Alep sont tout simplement prisonniers d’une ville où les refuges se font de plus en plus rares. À l’approche de l’Hiver où les températures sont souvent négatives, les conditions de vie des Alépins risquent de s’empirer, et cela, de manière empirique.
Cette attaque ne pourra se résumer par le massacre stricto sensu de toute la population d’Alep-Est.
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