La primaire de la droite converge avec le FN

Les discours des candidats à la primaire de la droite et du centre se sont fixés dans un cadre religieux, identitaire et sécuritaire. La droite décomplexée disait autrefois : “il faut qu’on arrête d’être l’un des pays les plus attractifs pour les immigrés”.

Libéralisme national ou national-libéralisme

Le libéralisme national promeut par le parti Les Républicains converge fortement avec le national-libéralisme au sein du discours de l’extrême-droite, en particulier le Front National. La dialectique permet de différencier le libéralisme-national du national-libéralisme sur le papier et dans les argumentations théoriques. Dans les différents cas concrets, on se rend compte que les nuances disparaissent entièrement.

En effet, Marine Le Pen a été reçue au salon Planète PME, organisé par la CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises), le 18 Octobre dernier. Sur son discours habituel, elle a orienté “la concurrence déloyale des grosses entreprises contre les petites”, le fameux discours poujadiste. Mais aussi, elle a promis de supprimer le compte pénibilité en affirmant que “la meilleure contrepartie à la pénibilité, c’est le salaire”. Dans les faits, les métiers pénibles ne payent pas grand chose. Enfin, elle a repris son discours des “Estivales de Fréjus” en affirmant que “l’injustice fiscale, les contraintes réglementaires, juridiques, qui sanctionnent la réussite, qui découragent l’initiative”. Le discours ne pouvait être plus patronal.

Les ex-Républicains s’étaient ralliés (notamment le candidat à la primaire, Jean-François Copé) à l’idée de Pierre Gattaz d’un “Medef de combat” basé sur “un électrochoc de confiance, de fiscalité et de compétitivité”. Il s’agit d’un discours qui porte sur la baisse massive des impôts, des différentes taxes et des cotisations sociales, la hausse du temps de travail, la flexibilité, la casse du syndicalisme afin de faire remonter les taux de marge des entreprises aux alentours des 40 %.

De manière générale, la baisse des prélèvements de l’état sur les entreprises comme sur les particuliers est censée augmenter le pouvoir d’achat et augmenter la compétitivité des entreprises (sur l’aspect théorique, différent des résultats réels). On ne pouvait être plus profond dans l’aspect libéral des deux partis politiques. Globalement, il s’agit toujours de la politique de l’offre. Les remèdes ne changent pas depuis trente ans chez les libéraux. D’ailleurs, François Hollande a mis en place à travers le pacte de responsabilité : une politique de l’offre (l’offre crée la demande).

Toutes les propositions libérales mises en évidence ne mettent pas en avant les conséquences particulièrement négatives qui en résulteront.

La baisse des dépenses publiques

Si Alain Juppé est favorable à une baisse des dépenses publiques de 80 Mds, François Fillon préconise une baisse de 100 Mds d’euros, Nathalie Kosciusko-Morizet planche sur une égalité budgétaire stricte. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la règle d’or. Dans le dogme néoclassique, moins l’état dépense, plus la croissance est forte, mais aussi d’être indépendant “de la finance internationale” selon François Copé.

Le Front National, malgré son populisme ambiant défend contre le TSCG, l’extrême droite défend mordicus la règle d’or, soit une baisse des dépenses publique de près 70-80 Mds d’euros. Dans les mairies FN, l’austérité et la déconstruction des mairies a pour objectif de rembourser les prêts bancaires plus rapidement.

La casse des aides sociales

Sur le côté du chômage, les propositions sont la dégressivité des allocations chômage, réduction d’indemnisation des chômeurs, privatisation de pôle emploi. En effet, certaines personnes comme Bruno Lemaire affirment qu’il vaut mieux “vivre de son travail que des aides sociales”. La suppression du RSA vers Smic à 5 euros de l’heure va engluer dans la misère des millions de travailleurs, puisque les employeurs vont licencier massivement pour pouvoir employer ces personnes à 5 euros de l’heure.

La solidarité doit combattre les aides sociales selon le Parti Les Républicains.

À Hayange, Fabien Engelmann a mis en application la mesure du Bruno Lemaire en s’attaquant directement au “Secours Populaire”. Certes, le Secours Populaire n’est pas l’état, mais il participe à nombreuses missions du service public par délégation. Les familles les plus pauvres se verront priver des aides alimentaires, vestimentaires, etc. Les licenciés de Florange sont attaqués de la même manière que Lakshmi Mittal.

Dans un tel contexte, on peut clairement dire que l’état fort voulu par Marine Le Pen ou les candidats à la primaire de la droite sont ceux qui dicteront les paroles de la classe dominante, tout en s’assurant à travers une politique sécuritaire, autoritaire et liberticide que celle-ci sera bien respectée. Autrement dit, l’état fort permet de redorer le blason d’une bourgeoisie en perte de vitesse à cause des crises structurelles.

L’immigration zéro

La polémique des pains au chocolat blanc a refait surface par Jean-François Copé. Ces derniers jours, celui-ci avait affirmé qu’il coûtait seulement 15 cts l’unité. Le maire de Meaux a réellement fait avancer les idées des différents groupuscules identitaires.

Le Front National a affirmé sa volonté de “dénoncer et éradiquer toute immigration bactériennes”. “L’immigration bactérienne” peut rappeler aussi une expression de Houria Bouteldja : “cet appareil politico-idéologique, c’est le système immunitaire blanc. De très nombreux anticorps ont été sécrétés“.

Les candidats à la primaire rêvent de supprimer l’AME (Aide Médical d’État) apparaît comme le fait que les économies sur l’aide vont pouvoir toucher d’autres personnes. Sauf que les bactéries, les virus, les champignons ne connaissent pas les différences entre les êtres humains. La suppression ne peut qu’augmenter le problème sanitaire. D’autant que les propositions de réformes vers l’AMU (Aide Médicale d’Urgence) ne permettent pas de régler le problème, mais l’aggrave également.

Ainsi, entre ceux qui rêvent d’une immigration zéro, voir d’expulsion de masse, l’inscription dans la constitution, d’une quantification de l’immigration, il y a une convergence assez drastique.

On peut que conclure que la ligne porosité apparaît comme évidente entre les Républicains et l’extrême-droite, d’ailleurs les Républicains ont une partie de leur programme entièrement inspiré de l’extrême-droite.

Bonus : François Fillon affirme que “nous devons le faire avec les Russes, avec les Iraniens, avec ceux qui veulent nous aider”. S’allier avec les Tsaristes, les Mollah, il ne manque plus que le Hezbollah dans sa liste pour faire tomber tout sursaut démocrate Syrie, et continuer de soutenir ce régime totalitaire.

Des électeurs de Gauche iront tout de même voter à la primaire …

Malgré, toutes les mesures opposées à l’intérêt du travailleur, certains électeurs face à la panique de voir le Front National au deuxième tour souhaitent aller voter à la primaire de la droite et du centre. En votant pour l’un des sept candidats, ils assumeront leurs idées les plus nauséabondes. Dans les chiffres, 57 % de ces derniers sont prêts à se déplacer. Cela témoigne parfaitement de l’état de la gauche. La droitisation de la société a atteint des sommets importants.

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