Maroc : emprisonnées parce qu’homosexuelles

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Source : Stop Homophobie

Les dernières élections législatives du mois d’Ooctobre au Maroc ont mis en avant le Parti de la Justice et du Développement (PJD) [footnote] L’AKP signifie également Parti de la Justice et du Développement [/footnote] . Les islamistes ont obtenu 125 sièges sur les 395 que compte la Chambre des représentants. Ce contexte paraît important pour mettre en avant la répression que subit actuellement la communauté homosexuelle au Maroc.

En effet, si le Maroc est une des destinations touristiques privilégiées pour certains, le pays n’est pas privilégié pour d’autre. Les règles de l’état permettent de réprimer l’homosexualité ou tout comportement homosexuel. Ainsi, le Royaume Marocain fait partie de la liste des 77 pays réprimant l’homosexualité. L’article 489 du Code pénal marocain énonce que “les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe”. Les actes licencieux ou contre-nature décrits ci-dessus s’inscrivent parfaitement dans la rhétorique de la “Manif pour Tous”. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’UOIF y a manifesté. Selon ces derniers, un couple normal serait composé d’un homme et d’une femme.

Le caractère homophobe de ces mesures n’est pas en reste, mais on souligne également le caractère sexiste. En effet, si l’égalité existe sur le papier entre l’homme et la femme depuis près de six ans, l’égalité réelle trouve sur son chemin de nombreuses barrières comme le PJD. Le mouvement contre les lois homophobes au Maroc trouve un soutien important au sein du mouvement féministe.

Deux femmes ont été surprises en train de s’embrasser. L’association marocaine des droits humains a déclaré que “quelqu’un les a prises en photo, transmis le cliché à la famille dont un membre a prévenu la Police”. La question du droit à la vie privée a été totalement bafouée par la personne qui a pris la photo. De ce fait, l’attitude particulièrement pervers du proche de la famille met en avant son caractère obscurantiste. En dénonçant les deux filles à la Police a participé directement à cette criminalisation, mais aussi a préféré mettre sous détention que de les laisser libre.

Après 48h00 de Garde à vue, elles ont été présentées au parquet, puis ont été emprisonnées à la prison de Boulamharaz. De même, on peut que noter que les deux mineurs sont dans une prison pour majeur. Elles sont détenues depuis le 27  ou 29 octobre dernier. Une des deux jeunes comparaîtra également pour “vagabondage”. Elles risquent entre 6 mois et 3 ans de prison ferme. Une première audience devrait se tenir vendredi 4 novembre à 10 heures 30.

Depuis leur cellule, elles dénoncent le traitement au sein de la prison. Elles travaillent avec l’UFL (Union des Féministes Libres) pour pouvoir sortir le plus rapidement des geôles royales.

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