Mariano Rajoy gagne la confiance du Congrès

rajoy-est-reelu-au-congres-espagnolMariano Rajoy a réussi à soumettre sa nouvelle majorité au Congrès. Il a été reconduit à la tête de l’Espagne pour la poursuite des politiques d’austérité. La tâche était hasardeuse, puisqu’il possède 137 députés sur 350 (inférieur à la majorité absolue).

Le pouvoir exécutif espagnol était englué depuis près de dix mois à la recherche d’une majorité au Congrès. Les différents pourparlers entre les partis politiques ont régulièrement échoué à former un nouveau gouvernement. Dans une situation crispante pour les relations diplomatiques et économiques avec l’Union Européenne, le blocage était vu comme structurel nuisant aux différentes politiques d’ajustement structurel. En effet, le gouvernement actuel a dix mois de retard sur la planification des mesures exigées par Bruxelles et notamment sa réduction des déficits publics (5,1%).

Le congrès a validé la proposition du gouvernement avec l’aide des sociaux-démocrates (68 abstentions) et du mouvement citoyenniste de droite, dont 32 votes approuvant le gouvernement.

Pour Non Abstention
170 111 68

Si le Parti populaire a réussi à avoir une majorité, il devra sans doute gouverner avec son allié qui au regard du vote paraît le plus crédible : Cuidanos (C’s). En effet, les deux partis forment une majorité absolue. La vision économique tout comme sociétale restent profondément similaire. Si le PP est au PPE, C’s est à la ALDE au niveau européen. Les deux s’accordent parfaitement dans cet esprit libéral, mais aussi autoritaire. De plus, les deux partis politiques se présentent comme les défenseurs des classes moyennes. Il s’agit d’un accord parfaitement harmonieux qui se met en place.

Avec un chômage atteignant 18,9 %, s’il baisse de manière conjoncturelle. Les politiques libérales portent une lourde responsabilité sur son niveau, puisque ce sont ces dernières qui ont débridé le chômage atteignant un seuil de rupture. En effet, les politiques de fléxibisation du marché du travail en cas de crise structurelle provoque une hausse exponentielle du chômage. Une baisse de 1 à 2 % du chômage ne montre en aucun cas, les mérites de sa politique (le chômage baisse quasiment partout en Europe). Si le chômage est ramené à 14-15-16 %, il s’agit d’un chômage élevé. Avec la lenteur de sa baisse, il sera ramené à des niveaux supportables en 2025. Toutefois, il reste baser sur une croissance de 3 %, cette dernière n’est pas durable à long terme. En conséquence, qui ne peut prétendre qu’il n’y aura pas d’autres crises structurelles dans l’Union Européenne, ou des pays ayant des impacts sur cette dernière. Autant dire, l’heure n’est pas à la fête.

Mais, la crédibilité de Mariano Rajoy reste toutefois bien entachée par des affaires de corruption au sein de son parti politique. Cela interroge, puisque la lutte contre la corruption serait l’un des sujets primordiaux pour les Espagnols. Ainsi, avec 25 % de personnes de satisfaits, la courbe ne peut que chuter. Dans un univers (les conservateurs), le leadership importe. La remise en cause de Mariano Rajoy se fait également dans son parti politique. De ce fait, le vote précède sûrement une crise politique plus grande.


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