Syrie : la trêve humanitaire sous contrôle de Damas

syrie-l-est-d-alep-pourrait-etre-totalement-detruit-fin-2016La trêve humanitaire terminée, les bombardements ont repris contre les civils d’Alep. Alors que l’armada russe longe les côtes françaises pour appuyer toujours plus fort le régime de Damas, les trêves ne sont que des répits pour la reprise et l’intensification des raids aériens.

Les trois jours de pause ne permettent pas de clore un conflit sanglant, ni l’évacuation des civils à proprement dit, mais la préparation de nouvelles attaques. De plus, lorsque l’aide humanitaire de la part de l’ONU est confiée au régime de Damas, alors l’aide devient totalement caduque.

La Russie met en œuvre des corridors pour évacuer la population pour mieux pilonner la partie Est de la ville lorsque la trêve est terminée. Ce dernier a été très peu utilisé par les habitants qui voient un moyen de se soulever contre les rebelles, et par ailleurs soutenir le régime de Damas. Moscou affirme qu’il s’agissait d’un “pur geste de bonne volonté des militaires russes”.

Mais, l’un des objectifs militaires de la part des soutiens du régime syrien est la destruction complète des quartiers de la ville d’Alep. Selon différentes sources, ces derniers pourraient être entièrement rayés de la carte d’ici la fin de l’année.

L’aide internationale a été confiée au Croissant-Rouge arabe syrien. Le Syrian Arab Red Crescent — SARC — a un partenariat avec l’ONU, mais est aussi mandaté par le gouvernement de Damas pour la programmation des aides humanitaires. Ainsi, l’aide humanitaire tombe entièrement dans les mains du pouvoir de Damas.

La route de Castello pouvant acheminer l’aide humanitaire vers les quartiers rebelles est coupée par le régime de Damas.

De ce fait, il n’est pas étonnant que cette dernière ne soit toujours arrivée depuis le 7 juillet dans les quartiers d’Alep-Est. Le jeu trouble de l’ONU provoque une conséquence importante, puisqu’il favorise l’enlisement de la situation dans les quartiers d’Alep-Est.

En conséquence, la famine guète, l’eau étant quasiment coupée, les Hôpitaux détruits, la situation sanitaire est très critique. Dans la ligne “jusqu’au boutiste” du régime de Damas, la catastrophe apparaît comme inévitable. Les civils meurent sous les bombes, ou vont mourir de faim. Le risque d’épidémie guette. À la grande différence, les virus ou les bactéries n’ont aucune frontière, ne connaissent pas la différence entre Alep-Est et Alep-Ouest. De ce fait, les 200 000 civils sont pris dans un étau sanguinaire.

Autrement dit, les trêves humanitaires ne pourront jamais servir la population sur place, puisque le régime syrien possède toutes les clefs de l’oppression sur place. Si les bombardements se calment (des bombardements ont toujours lieu sous la trêve), cette dernière ne change rien à la situation sur place. Les citoyens d’Alep meurent sur place.

Une aide humanitaire, dont les clefs sont données à un régime criminel, ne peut-être une aide humanitaire au sens propre. Puisque cette aide ne viendra jamais dans les quartiers rebelles. Le jeu trouble entre l’ONU et le pouvoir de Damas interroge sur le fond de l’aide. Si cette dernière est confisquée par Damas, alors il ne s’agit pas d’une aide humanitaire, mais un soutien pour Bachar Al-Assad, le régime russe, le Hezbollah et les différents groupes iraniens.


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