Le référendum de Robert Ménard sur les réfugiés
La deuxième affiche non-signée par la mairie gérée par Robert Ménard a vu le jour. À son habitude, il s’agit d’un détournement de l’argent municipal pour faire la campagne de Robert Ménard. Comme nous le rappelions dans un article précédent, ce référendum s’inscrit dans un cadre populiste, mais sera obligatoirement retoqué par la justice.
Ainsi, Robert Ménard sous ses airs bonapartistes tentent de démontrer son caractère démocrate, mais toutes ses alliances sont faites dans le cadre d’un refus et d’une négation quasi-absolu du modèle démocratique pour tendre vers des régimes autoritaires. Il faut se méfier des référendums, puisque selon la question, le périmètre, les enjeux politiques, le référendum se transforme en une tentative de plébiscite pour celui qu’il l’organise. De ce fait, l’instrumentalisation de ce dernier ouvre les voies à toutes les dérives. Elles sont connues, et dans ce cadre, l’édile de Béziers déclare que “je pense qu’on sera 80 ou 90 % à répondre non” à son référendum. De ce fait, le référendum proposé par Robert Ménard n’a qu’un seul objectif : renforcer son pouvoir à Béziers.
Dans le fond, Robert Ménard libère la parole, mais reste le bras de droit de ceux qui massacrent dans différents pays. Il a d’ailleurs fait un voyage pour soutenir Bachar Al-Assad. Il a organisé un jumelage entre Béziers et Maaloula (c’est un village chrétien dans une zone pro-Bachar). De plus, disons que par alliance, il se fait le soutient de la milice islamiste du Hezbollah ou encore les Gardiens de la Révolution (armée iranienne). Ces deux derniers ne sont pas vraiment des tendres avec les Chrétiens. De ce fait, il est cul et chemise avec les autoritarismes et les islamistes, on comprend mieux sa position de refuser les réfugiés.
Robert Ménard se défend qu’il ira “jusqu’au bout des choses [et] je vais maintenir le référendum et j’irai moi-même le défendre s’il le faut contre l’État […] Non, je ne suis pas prêt à recevoir des migrants dans ma ville”. Robert Ménard et ses alliés participent dans le fond à la montée du terrorisme d’extrême-droite. On se rend compte désormais que ce dernier, grand défenseur de l’état en sont arrivés à combattre l’état pour mettre en avant la logique d’un état fondé sur la religion, l’ethno-centrisme et le communautarisme.
Sur le fond de l’affiche, Marianne est régulièrement mise d’un scotch sur la bouche pour dénoncer la censure. Robert Ménard n’a pas compris que Marianne est l’allégorie de la République, elle ne peut-être l’allégorie de la ville de Béziers. Marianne a bon dos pour de nombreuses causes nationalistes.
La victimisation continue à travers la phrase : “migrants : sujet interdit” apparaît comme du vrai foutage de gueule. L’interdiction dans le débat politique est réglementée par un système de lois. En conséquence, ce qui n’est pas interdit est autorisé. Et pour cause, la question des réfugiés est discutée tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes par les politiciens. Robert Ménard est sûrement sourd pour ne pas vouloir l’entendre. Mais, cela participe à son statut politique : plus on en parle, donc plus il y a de la censure, et de ce fait, il s’agit d’un sujet interdit. Un sacré paradoxe, dont l’extrême-droite est habituée.
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