En Pologne, le gouvernement recule sur l’interdiction de l’avortement

Le gouvernement d’extrême-droite en Pologne après s’être attaqué aux journalistes, aux historiens avait tenté en vain de s’attaquer aux droits les plus fondamentaux des femmes : le droit de disposer de leur propre corps, et par conséquent du droit à l’avortement.
On se souvient l’Espagne de Rajoy avait tenté de s’attaquer à ce droit fondamental, il y a quelques années avant de reculer sous la pression de la rue.
La position du gouvernement s’inscrit dans le cadre d’un sexisme ambiant et permanent. L’ultraconservatisme en Pologne s’inscrit dans une attaque du mouvement pro-life. On devrait le considérer comme un mouvement mortifère. Ces derniers mènent une campagne de régression sans concession dans l’ensemble de l’Europe pour ramener la femme dans le foyer et supprimer toutes les évolutions fondamentales de ces derniers siècles. En effet, l’interdiction de l’avortement ne permet pas de supprimer les avortements. Au lieu que ceux-ci se fassent dans des cliniques ou de façon médicamenteuse, ils se font dans la clandestinité. Chaque année, les avortements clandestins tuent près de 47 000 femmes d’hémorragie, d’infection ou autre. Cela représente une femme qui décède toute les minutes.
Si Jaroslaw Gowin, ministre de la Science et de l’Enseignement supérieur, a déclaré que le “projet d’interdiction de l’avortement ne passerait pas (concernant les cas) lorsque la femme avait été victime d’un viol”. On constate que la volonté du gouvernement de Pologne dans le projet de loi initial était d’interdire l’avortement sauf lorsque la santé ou sa vie étaient en danger. Cela poursuit le raisonnement de la brochure distribuée par la Fondation Lejeune dans des lycées privés sous-contrat. Cette dernière affirmait que le fœtus ne devrait pas “subir la peine de mort que ne subira pas le criminel”. Le gouvernement polonais a déclaré “nous ont fait réfléchir et nous ont donné une leçon d’humilité“. Est-ce de l’humilité de vouloir jeter en prison les femmes victimes de viol ? Non, c’est appliquer un double châtiment corporel à la femme.
Le mouvement a appelé à #CzarnyProtest (“Protestation noire”), une journée noire pour le droit des femmes. Des centaines de milliers de personnes sont descendus dans la rue avec des manifestations européennes devant les ambassades ou les consulats. Le “lundi noir” a permis de faire reculer le gouvernement le 3 octobre 2016, il reste encore du chemin pour faire tomber ce gouvernement. Le parti Droit et Justice (PIS) reste engager dans un bras de fer avec l’Europe. D’autant que l’avortement en Pologne est le fruit d’un compromis entre l’église et le gouvernement en 1993. L’avortement est soumis à trois conditions : en cas de viol, d’inceste ou de risque pour la santé de la mère et/ou de pathologies graves sur le fœtus.
On notera que le parti Islamiste d’Erdogan, se nomme AKP dont la signification est le Parti de la justice et du développement. La question de la Justice se confond entre la religion et le conservatisme. Le Jobbik signifie Mouvement pour une meilleure Hongrie. Entre la “justice” et le “progrès”, la contradiction s’impose, puisque c’est l’arbitraire, la régression à tous les étages qui l’emporte. Il s’agit du langage pour affirmer la volonté de construire un régime basé sur la religion, l’autoritarisme et plus loin sous la forme d’un parti unique |
Quoi qu’il en soit, la société civile doit rappeler que l’avortement est un droit fondamentale, mais jamais acquis définitivement. Aussi, il faut rappeler que le harcèlement, les menaces de mort et viol sont légions d’où qu’ils viennent. Comme chaque actes, il faut responsabiliser ceux qui les commettent et non s’attaquer aux autres, aux risques de créer des conflits très importants.
Ainsi, Marion Maréchal Le Pen déclare que “ce n’est pas à l’état de réparer les inattentions des femmes”. La menace sur le planning familial rappelle régulièrement que l’IVG, si elle est adoptée largement par une partie de la société n’est jamais acquise définitivement. En effet, les différents moyens de pression contre les femmes sont réguliers et importants. La question de l’entrave à l’IVG (notamment sur internet avec les faux sites d’informations) a été retoqué par les sénateurs. Les idées conservatrices n’ont pas disparu et progressent lentement.
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