L’imposture de Shlomo Sand

L’impact de Shlomo Sand dans les sphères progressistes et d’extrême-gauche ne peut-être ignoré. Pourtant, les trois derniers livres montrent l’imposture de l’universitaire en matière de recherche. Dans ce cadre précis, il apparaît nécessaire de déconstruire l’ensemble des thèses de l’universitaire.

778018eT2OfEntre Shlomo Sand et moi, son soutien au concept de “lutte des classes racialisées” le pousse dans le retranchement identitaire. Si la lutte des classes a une signification importante dans nos luttes quotidiennes et pour celle de demain, sa version racialisée est le rejeton identitaire et conservateur de la lutte des classes.

Le racialisme [1] suggère l’existence de race, souvent fondé sur la couleur de peau ou sur la religion (dans le cas de Shlomo Sand). La lutte entre les couleurs de peau s’inscrit dans les discours de Jules Ferry. L’ancien ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts déclara à l’Assemblée Nationale, le 28 juillet 1885 qu’il y a “pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures”. Or, si la hiérarchisation des races promues par le racialisme s’inscrit dans la logique du discours de Jules Ferry : il existe des races supérieures et des races inférieures. En poursuivant ce raisonnement, puisqu’il existe des races, elles sont de natures différentes. Dans ces débats, le genre humain est confronté à des querelles identitaires et idéologiques  permettant de déstructurer l’Homme en de nombreuses sous-catégories, et cela, à des fins personnelles.

Gilbert Collard, actuel député RBM (sous-parti du FN) affirmait dans l’émission “Télé Matin” de France 2 du 28 septembre 2015 que “l’Afrique était un pays de race noire” en réponse à Nadine Morano. La poissonnière dans l’émission “On n’Est Pas Couché” du 26 septembre 2015 que “nous sommes un pays judéo-chrétien, le Général de Gaulle le disait, de race blanche”.

Houria Bouteldja affirme que “cet appareil politico-idéologique, c’est le système immunitaire blanc. De très nombreux anticorps ont été sécrétés. Parmi lesquels, l’humanisme et le monopole de l’éthique”[2]. Le discours s’inscrit dans la logique du racialisme et racisme décomplexé de l’extrême-droite. Je dirai même que le discours de Houria Bouteldja est plus radical que celui de l’extrême-droite classique. Son racialisme s’inscrit dans le concept du XIXème siècle à travers l’utilisation des mots “immunitaire”, “anticorps” ou “sécrétés”. Il devient en particulier inquiétant de voir la dialectique anatomique pour réaliser des métaphores dans une argumentation promouvant le racialisme. Certaines personnes se sont emparées de ce type de métaphores dans les années 20, les conséquences en furent dramatiques.

Le Parti des Indigènes de la République (PIR) et l’extrême-droite (droite nationaliste comprise) convergent sur la question de guerre idéologique que mèneraient les Hommes blancs contre les Hommes noirs, et vice-versa. Si les liens de l’ancienne des Blédardes avec l’extrême-droite paraissent particulièrement lointains, le rapprochement sémantique entre les deux idées s’impose au vu de tous. Par conséquent, que ce soit pour l’Agrif  (et consort) ou le PIR (et ses alliés), il y a une affirmation profonde de l’existence du “Français de Souche”.

Si cela peut paraître très anachronique, un texte de Shlomo Sand du 8 avril 2008 (sûrement issu du journal, Le Monde) est effectivement présent sur le site du PIR. Il est intitulé “Comment critiquer un livre sans l’avoir vraiment lu” à propos de son livre  Comment le peuple juif fut inventé. Il est intégré dans la catégorie “déconstruction du Sionisme”. Est-ce une coïncidence ? Le cadre du livre ayant pour objectif de déconstruire le peuple juif, le PIR l’encre dans la déconstruction du sionisme. On pourrait penser qu’il s’agit d’une volonté du PIR de s’approprier le livre. Mais comme nous le verrons plus bas, c’est la thèse même de Shlomo Sand qui apparaît dans ses trois livres.

Si dans l’article en question Shlomo Sand n’utilise pas l’expression “Philosémitisme”, on la retrouve ailleurs (sic) tout comme le PIR [3]. Cette expression outrancière trouve un certain succès parmi les principaux opposants à Israël et du fait que l’antisémitisme serait utilisé à des fins politiques.  Le philosémitisme est censé, d’après ces derniers,  créer une attitude favorable de l’état envers les Juifs, le tout basé sur des faits historiques d’une grande gravité. Cette attitude est considérée identique à l’antisémitisme. Pourtant, l’expression cache grossièrement une façon d’exprimer un antisémitisme profond. L’antisémitisme est un des problèmes que notre République doit faire face.

En résumé, nous ne pouvons nier le rapprochement idéologique de l’universitaire avec le milieu racialiste et souvent pro-palestinien français.

act1661-maison-sublime
La Yeshiva de la Ville de Rouen, construite vers 1100. L’un des plus vieux établissements du judaïsme en France. Elle eût pour maître Rabbenou Shmouel ben Meïr (Rashbam), petit-fils de Rachi.

Shlomo Sand commence son livre en ces termes : “Ce livre n’est pas une œuvre de pure fiction”[4]. Les premiers mots de l’avant-propos ne peuvent qu’interpeller le lecteur. Pourquoi Shlomo Sand annonce que son livre n’est pas une fiction ? De manière globale, les œuvres de fiction sont issues de l’imaginaire, quand bien même, elle serait ancrée dans l’Histoire. Le livre Paris brûle-t-il ? est une fiction s’inspirant de fait réel et très sourcées de Larry Collins et Dominique Lapierre. Or, la fiction s’oppose naturellement à la recherche scientifique en matière d’histoire. De ce fait, l’auteur sait très bien que les personnes sérieuses ne prendront pas au sérieux sa thèse. De ce fait, son ouvrage s’adresse à une catégorie spécifique de personnes. Ceux qui prendront ce livre comme légion, auront une version renforcée de leur idéologie. Enfin, l’avertissement ne peut que démontrer la faiblesse des arguments résumés dans ce livre.

Sa théorie concernant le peuple juif se résume que “les Khazars, juste avant leur grande conversion au judaïsme” [5]. Toute la question du livre tourne autour de cet empire dont nous savons finalement pas grande chose. L’étude de l’Histoire ne peut-être celle de la mythologie. Avant l’arrivée de Shlomo Sand sur le devant la scène médiatique, des personnes comme Arthur Koestler ont tenté de développer la théorie. À l’époque, il ne s’agissait que d’hypothèses, puisqu’elles n’étaient pas vérifiables [6].

En refusant, l’existence d’un lien entre la diaspora et les ashkénazes, le professeur détermine  que l’augmentation de la communauté juive en Europe n’est pas due au développement de la diaspora arrivée par Rome et de son expansion en Europe, puis plus tard en Amérique.

Pourtant en l’an 19, l’empereur Tibère expulse tous les juifs de Rome [7]. On y trouve d’ailleurs une synagogue à Ostie (le port de la Rome antique) construite au Ier siècle orientée vers Jérusalem. Le temple d’Hérode fût détruit en 70 par les troupes de Rome sous empereur Titus. Or, entre 19 et 70, une communauté existait déjà à Rome. Entre 70 et 320, la ville Rome est parcourue par trois courants religieux : le christianisme primitif, le judaïsme et la religion romaine. En 320, l’empereur Constantin “le grand” se convertit au christianisme. Plus tard, l’édit de Thessalonique est décrété par l’empereur romain Théodose Ier le 27 février 380. Il rend la religion catholique et dans sa version orthodoxe comme officielle et interdit les autres cultes sauf le judaïsme.

Il est fort probable qu’une grande partie de la communauté juive face au bouleversement que connaît l’empire romain émigre vers le Nord. On trouve des traces dans nombreuses villes au Moyen-Âge. D’après les Historiens, les Ashkénazes sont originaires de Gaule ou d’Italie (on comprendra l’empire Romain). Ils s’installent en Rhénanie. On trouve des traces à Cologne en 321 [8].

Les persécutions contre les Juifs commencent à Metz en 888, à Limoges en 992, à Trèves en 1066. Elles s’accompagnent souvent d’expulsion hors de la ville, avec saisie des biens.

Les croisades commencent à l’appel du pape Urbain II en 1095. Il déclenche une vague de persécutions et de massacres collectifs contre les différentes communautés juives présentes en France en Rhénanie. L’antisémitisme chrétien considère les juifs responsables de la mort Jésus. Les Juifs sont lynchés à Magdebourg, puis à Prague, en Bohême le 30 mai 1096 par des ordres venant de l’Église. Cela implique une migration vers l’Est pour s’assurer plus de sécurité notamment vers la Pologne et la Russie.

Par conséquent, la première vague d’émigration des Juifs d’Europe de l’Ouest commence en 1098. Ils s’installent en Ukraine, en Lituanie et en Pologne.

On retrouvera cette communauté en Europe de l’Ouest, mais aussi en Europe de l’Est. Selon quelques historiens juifs, le mot “Pologne” pourrait être dérivé de l’hébreu “Polin” ou “Polinia”. “Polonia” peut-être déconstruit en trois mots : po (“ici”), lan (“habite”), ya (“dieu”), et Polin en deux mots : po (“ici”), lin (“[vous pouvez] demeurer”). La traduction insiste que la Pologne est un endroit prospère pour les Juifs.

D’ailleurs, le Yiddish langue des Juifs de l’Europe de l’Est est une langue germanique dérivée du haut allemand, avec un apport de vocabulaire hébreu et slave. Le professeur Shlomo Sand, dont sa langue maternelle est le Yiddish affirme qu’en “1924 déjà, le linguiste Mathias Mieses soutenait que le yiddish ne pouvait en aucun cas être originaire d’Allemagne occidentale, bien que les communautés juives de la période en question n’aient existé que dans cette région et non pas dans l’est du pays, où l’on utilisait d’autres dialectes allemands[9]. Cette remise en question soulève l’imposture de la thèse de l’universitaire.

La question démographique que souligne Shlomo Sand s’articule sous la forme suivante : Comment les Ashkénazes qui comportaient un peu moins de 20 000 personnes entre le règne de l’empereur Constantin Ier et les premières croisades de 1096, passe à plus de dix millions avant la Shoah ? L’expansion démographique que connaît l’ensemble des pays d’Europe de l’Ouest, tout comme de l’Est, donne une réponse importante à la première question. En effet, ne peut ignorer que la démographie en Europe a considérablement augmenté pour différentes raisons : l’amélioration des conditions de travail, une meilleure hygiène (diminution de l’impact des maladies comme la Peste ou encore la Grippe) , l’accroissement de la durée vie, la baisse du taux de mortalité infantile, etc. Les estimations de la population totale de l’Europe à l’époque de Charlemagne (entre 750 et 815) sont évaluées entre 25 et 30 millions d’habitants. La même population en Europe en 1939 est est estimés aux alentours de 500 Millions d’habitants. Ainsi, le coefficient de multiplication est de 16,6 à 20 sur plus 1100 ans. Concernant, la population juive, on sait qu’elle était estimée à 9,5 à 11 millions de personnes en 1939. Nous avons un coefficient de multiplication compris entre 475 et 500. Celui-ci est supérieur de 20 à 25 fois que la population moyenne. À partir de là, l’hypothèse de Shlomo Sand sur les conversions de masse d’une population au judaïsme prend son essor.

Concernant les Séfarades, la thèse de Shlomo Sand se résume ainsi : “il convient d’ajouter un argument consolidant la thèse selon laquelle les juifs du Maghreb sont les descendants de Berbères convertis” [10]. Le mot Séfarade en hébreux signifie “Espagne”.

Plus largement, les séfarades désignent les Juifs du Portugal, de l’Espagne, et les pays d’Afrique du Nord. Or, dès le Ier siècle, il est constaté la présence de Juif en Afrique du Nord [11]. Or, la question de la conversion massive de Berbères au judaïsme soulève des questions, puisque déjà au Nord de la Libye actuelle vers le Ier siècle, des villes accueillent de nombreux Juifs issus de la diaspora.  Shlomo Sand s’inspire de la théorie de Nahum Slouschz [12]. Cette dernière est largement remise en question et pousse des limites comme le constate H. Z. Hirschberg [13]. Au XVIème siècle l’expulsion des Juifs d’Espagne et du Portugal peuvent nous intéresser.

À ce stade, nous pouvons nous poser une question de fond : existe-t-il un ou plusieurs peuples Juifs ? Des études génétiques importantes ont été menées pour lutter notamment contre la maladie de Parkinson ou certains cancers de l’utérus. L’étude conclue que : “La reconstruction récentes des juifs Ashkénazes dans l’histoire confirme un goulot d’étranglement de seulement 350 personnes”. [14].

Doit-on parler de controverse concernant le pamphlet de Shlomo Sand ? Il me semble que ce dernier ne s’adresse pas à la communauté juive du fait de la simplicité de son argumentation, mais plutôt à certains partisans très sceptiques concernant les Juifs.

De ce fait, son livre ne tient pas la route de la première expression (sic) à la fin du livre. Le professeur est engagé dans un combat visant à déconstruire l’identité du Peuple Juif. Shlomo Sand invite le lecteur à admettre que le peuple Juif est une invention artificielle du mouvement sioniste du XIXème siècle. Sur le plan de l’historiographie, tout comme de l’archéologie, nous n’en avons aucune trace de ces propos. Son livre est une fiction issue de son imaginaire. Enfin, toutes les recherches sérieuses venant de la communauté scientifique ont invalidé ses thèses.

Enfin, il n’y aucune raison de les disputer en public ou en privé. Les conséquences de l’ouverture de fausses idées ne peuvent qu’aboutir au renforcement de la propagande antisémite de certains protagonistes et à la remise en cause de l’existence d’Israël. Ce n’est pas un hasard que son livre est en vente sur tous les sites antisémites comme Kontre-Kulture (entreprise d’Alain Soral) ou la boutique militante (appartenant à l’association “La Boite Militante” de Xavier Renou).

Le problème du pseudo-intellectuel intervient sur le fait qu’il ne fait aucune différence entre la Judaïté et la Judéité. Une grande partie de la population voit dans le peuple Juif, la notion de religion. Alors que juif et Juif ne réfèrent pas tout à fait à la même chose. L’un réfère au judaïsme, l’autre au peuple Juif.  Dans les faits, il existe des juifs athés , mais aussi des juifs religieux.

Des travailleurs des Kibboutz paradant à l’occasion de la fête internationale des droits des travailleurs du 1er Mai 1949

Le deuxième ouvrage de Shlomo Sand s’intitule Comment la terre d’Israël fut inventé, il fut rédigé en 2012. Il s’agit de la poursuite du cheminement intellectuel de l’universitaire. En effet, Shlomo base sur un sophisme : si le peuple juif n’existe pas, alors l’état juif ne peut exister. De ce fait, en se posant la question de la légitimité de l’état hébreu, l’auteur sous-entend qu’Israël est né par l’invention du mouvement sioniste. Par conséquent, l’état ne peut-être qu’une invention d’une minorité. Il fait du petit-état une véritable imposture. Dans un contexte de tensions particulières entre Israéliens et Palestiniens, cela ne peut que raviver les braises d’un conflit.

Le sionisme évoqué dans le livre de Theodor Herzl dans Judenstaat, montre une véritable richesse intellectuelle du journaliste. Il affirmait que “le pays garanti à la Society of Jews par le droit international doit évidemment être acquis en droit privé“, “il s’agira surtout de l’achat des terres domaniales au souverain” [15]. Concernant le droit du travail, il écrivait en 1896 “la journée de travail normale sera la journée de 7h00”, “un homme saint peut fournir pendant trois heures et demie un travail très concentré. Après trois heures et demie : une pause. Celle-ci sera consacrée au repos, à la famille, à la formation continue. Le voici à nouveau dispos pour le travail. Une main-d’œuvre de ce type peut accomplir des miracles”, “personne ne sera autorisé à travailler plus de trois heures supplémentaires, et cela, sous strict contrôle médical”[16]. Ces derniers mots, Manuel Valls ferai mieux de s’en inspirer et retirer la loi Travail. Israël en 2016 est très loin du projet futuriste envisagé par Herzl. L’un des fondateurs du sionisme voulait faire d’Israël, un modèle socialiste et solidaire fondé sur les Kibboutz avec une démocratie authentique. On pourrait parler aussi des moshavim (communautés agricoles coopératives) et des moshavim shitufi (village coopératif). Cette vision d’une société manque à Israël pour que ce petit état s’inscrive dans la tradition internationaliste. De l’utopie à la réalité, il existe un long canyon qui sépare les deux rives.

Sur la question du mot “Israël”, on constate que celui-ci est utilisé dans l’ancienne ère. En prenant en compte des annotations écrites dans le Pentateuque [17], en particulier la Genèse. Cette dernière a été écrite entre les VIIIème et IIème siècle av. J.-C. On remarque dans son Chapitre 32, l’existence du nom propre “Israël” : “Il dit encore : ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur” (28) et “C’est pourquoi jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël ne mangent point le tendon qui est à l’emboîture de la hanche ; car Dieu frappa Jacob à l’emboîture de la hanche, au tendon” (32). D’autres sources font mention dans différentes stèles entreposées au musée égyptien de Berlin. Celle-ci sont datées vers  1350 av. J.-C.

Nul ne pourra affirmer que le terme “Israël” est une invention des temps modernes, tout comme le symbole (le bouclier de David) et les couleurs modernes du drapeau israélien (évoquant le talit). La question soulève la judaïté et la judéité. Ces deux éléments sont fondamentalement différents, l’un renvoi à la religion et l’autre la culture.

De plus, la question territoriale d’Israël apparaît comme particulièrement complexe au regard des différents conflits de ces dix dernières années. En effet, les frontières bougent sans cesse du fait du grignotage par ceux qui ne sont plus dans la logique du sionisme. De ce fait, il existe entre une grande partie de la société israélienne à la société palestinienne, la paix s’éloigne chaque jour un peu plus. Un ensemble de décisions doivent être prises avec courage et fermeté pour tenter de trouver la paix.

Shlomo Sand UJFP
L’appel de Shlomo Sand en faveur de la campagne de Boycott contre Israël

Shlomo Sand est très actif dans le conflit israélo-palestinien. Ce dernier n’a pas tardé  à soutenir le mouvement Boycott Desinvestissement Sanction [18] contre tous les produits “israéliens”. Il faut rappeler que cette campagne ne considère pas Israël comme légitime [19]. En effet, le ricocher de son affirmation tend à remplacer une solution à deux états par une solution à un seul état. Confronter un problème géopolitique par l’acquisition d’une théorie qui refuse cette solution ne peut qu’aboutir à l’instauration d’un état unique où le peuple juif n’aurait plus son mot à dire. Si du côté israélien, la frange la plus extrémiste souhaite la mise en place du Eretz Israël, de leur côté les partisans du processus du BDS soutiennent la question de la Grande Palestine. Dans les deux cas, ces personnes sont largement opposées à tout processus de paix et d’une volonté de vivre-ensemble pour mettre fin à soixante-dix ans de conflit stérile.

Lors du non-évènement de Tel-Aviv sur Seine (16/08/2015). La journée qui a vu mettre la capitale israélienne au premier plan le long des berges parisiennes a créé un scandale sans fin. Les pyromanes ont profité de cet évènement pour agiter le drapeau de l’antisémitisme au nom de la Palestine. Julien Salingue, membre du NPA et d’Acrimed y tenait une interview à une télévision française. S’il n’a pas parlé de Shlomo Sand, il apparaît assez évident qu’il est un proche de l’universitaire.


[1] Le concept du Racialisme moderne désigne la non-diversité vis-à-vis des “personnes vues comme non-blanches”. Il a pour objectif de mettre en place une forme de hiérarchisation des personnes selon leur couleur de peau. Son expansion se trouve principalement dans un rapport du CSA : Étude de la perception de la diversité dans les programmes de télévision : Rapport remis à l’Observatoire de la diversité dans les médias audiovisuels du Conseil supérieur de l’audiovisuel, 3 novembre 2008.

[2] Houria Bouteldja, Les blancs, les juifs et nous, vers une politique de l’amour révolutionnaire, p39

[3] Le Parti des Indigènes de la République, Non au(x) racisme(s) d’État, non au philosémitisme d’État !, 17 mars 2015 (site internet)

[4] Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008, p 9

[5] Ibid, p 292

[6] Arthur Koestler, La Treizième Tribu : L’Empire khazar et son héritage, 1976

[7] Flavius Josèphe, Antiquités judaïques XVIII, 84

[8] Gilles Grivel, Les juifs dans les Vosges, revue Relations, d’Épinal, mai-juin 1994

[9] Shlomo Sand, ibid, p 341

[10] Ibid, p 292

[11]les Juifs remplissaient le monde. Voici ce qu’il dit : « Il y avait à Cyrène quatre (classes) : les citoyens, les laboureurs, les métèques et les Juifs. Ceux-ci ont déjà envahi toutes les cités, et l’on trouverait difficilement dans le monde un endroit où ce peuple n’ait été accueilli et ne soit devenu le maîtrein Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIV, 7,

[12]  Nahum Slouschz, The Renascence of Hebrew Literature (1743-1885), The Jewish Publication Society of America, 1909, 1e éd

[13] H. Z. Hirschberg, « The problems of the Judaized Berbers », The Journal of African History, 4, 1963. p. 312-339

[14] “Reconstruction of recent AJ history from such segments confirms a recent bottleneck of merely ≈350 individuals” in Sequencing an Ashkenazi reference panel supports population-targeted personal genomics and illuminates Jewish and European origins, Nature Communications, 09 Septembre 2014

[15] Theodor Herzl, l’Etat des Juifs, édition la découverte, 2003, p 49 – 50

[16] Ibid, p 53 – 54

[17] Il apparaît primordial de s’intéresser sur le caractère historique de la Genèse dissociant in extenso, tout le caractère religieux que le livre peut contenir.

[18] La déconstruction du mouvement BDS intervient dans un moment où les lignes politiques s’esquissent. Il me semble que les six articles (pour l’instant) sont une démonstration de force que les volontés des adhérents et des personnes naïvement embrigadées ne se résument à une simple paix entre deux états. Il s’agit d’un mouvement prônant finalement un antisémitisme à visage humain.

[19] Considérer qu’Israël n’est pas légitime en tant qu’état ne peut que renvoyer à son livre “Comment la terre d’Israël fut inventé“. De ce fait, il apparaît entièrement normal que Shlomo Sand soutienne cette campagne de pression contre les produits israéliens.


Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Révolution et Libertés en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail. Pour toute information supplémentaire : revolutionetlibertes@gmail.com

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
0:00
0:00