Quelques mots sur la CGT

Critiquer la CGT, c’est critiquer tous les membres de la CGT. Donc, cet article vaut pour les 700 000 adhérents de la première centrale syndicale de France, une attaque.
Pour le moment, si nous souhaitons faire tomber la loi travail, nous ne possédons ni les méthodes, la dialectique comme commun. Pourtant, je fais partie des blogueurs qui comprennent l’importance de syndicat en le défendant dans sa limite raisonnable. La CGT doit être critiqué pour que le syndicalisme soit réellement révolutionnaire.
Quelques mots sur les médias conservateurs
Le statut de réformiste de révolutionnaire dépend selon les médias. En effet, des personnes comme Franz-Olivier Giesbert (FOG) nagent en plein complotisme au point de voir l’organisation terroriste de l’État Islamique, tout comme Jean Plantureux au sein de la CGT. Le plus étonnant est que devant les syndicalistes, “FOG” n’assume pas ses propos. Cet anti-syndicalisme primaire s’inscrit parfaitement dans les idées d’extrême-droite que défend les différents éditos nationalistes du magazine Le Point. Pour que l’éditorialiste puisse continuer tranquillement son travail, il a besoin de nationalisme libéral (cela englobe la #CFDT et l’#UNSA proche du #FN) et du fondamentalisme musulman (Daesh. Front Al-Nostra, Adalet ve Kalkınma Partisi, etc.). Chacun son commerce de fond, mais faut assumer l’inspiration des produits qu’il vend.
Si les éditoriaux des magazines, revues et de la presse journalière deviennent de plus en plus agressifs, c’est qu’une se fait sentir par les propriétaires des sociétés éditrices en question. Le Point, l’Express ou Valeurs Actuelles le savent très bien, il y a le feu dans leur maison alors ils essayent tant bien que mal de rassurer les classes moyennes. Sauf que si le feu est présent, le problème, c’est qu’ils veulent l’éteindre par des pyromanes et des incendiaires. On n’éteint pas le feu par le feu.
Toutefois, cela n’empêche pas la voie du conservatisme et de l’immobilisme de prendre une large partie des différentes ondes et des journaux. Le libéralisme du XIXème est un sérieux pas en arrière. On ne soigne pas une société en lui appliquant la doctrine d’Adolphe Thiers.
La #CGT en radicalisation ?
La masse “média”, tout comme les politiciens libéraux ne cessent d’affirmer que la première centrale syndicale est dans une voie de retour aux sources. Les extrémistes libéraux voient des syndicalistes radicalisés partout. Il s’agit d’une obsession importante d’assimiler la régression au progrès, du la radicalisation à la différence de l’engagement des personnes. Dans le fond, en sur-utilisant ce terme, il y a volonté de le changer de sens. La dénaturation du style permet de faire passer les adhérents et les soutiens de la #CGT pour des personnes dangereuses.
La vision du syndicat réformiste s’inscrit dans le cadre de réforme augmentant le nombre de droits des travailleurs, la vision d’un syndicat révolutionnaire s’inscrit dans les luttes et l’action. Dans le jargon libéral, un syndicat réformiste est synonyme d’un syndicat jaune ou pro-patron.
Dans le fond, il n’y pas de différence sémantique entre l’extrémisme et la radicalisation. L’un est statique et l’autre en mouvement. La théorie des extrêmes est très répandue dans les différents cercles de pensée néolibéraux. Cette dernière affirment que “tous les extrêmes se rejoignent”. Ainsi, en affirmant que la #CGT est radicalisée, les libéraux affirment que la #CGT c’est comme le #FN. Mais dans le fond, il n’y a aucun argument, il s’agit d’un poujadisme élémentaire. Mais dans le fond la CGT est-elle radicalisée ?
La centrale de Philippe Martinez a certes haussé le ton dans une dynamique que l’on avait plus depuis les retraites ou le CPE. Le slogan dans le cadre de la Loi Travail est “ni négociable, ni amendable”. Le vendredi 17 juin, le chef de la centrale syndicale s’est entretenu avec Myriam El Khomri, pour faire des proposition. On constate que la Loi Travail est négociable, puisqu’il y a eu une conversation entre les deux personnes.
Au niveau des militants, on ne peut que s’apercevoir d’un sursaut et d’une détermination que l’on avais pas vu depuis longtemps. En effet, la loi Travail présente comme la goutte de trop que les travailleurs syndiqués pouvaient encaissés. Concernant les grèves dans les raffineries provoquant de légère pénurie, mais surtout une panique et de l’hystérie chez de nombreuses personnes, d’où les courses à la pompes. De même, les actions contre le décret-socle de la SNCF sont assez traditionnels.
Sur le plan des manifestations, la #CGT ne participe pas aux affrontements. On me retoquera le cas des dockers. Mais cela reste très minoritaire.
La relation entre la CGT et la CFDT
On ne peut pas dire que c’est le grand amour entre les cgtistes et la CFDT emmenée par Laurent Berger. En effet, la CFDT est accusée à juste de titre de défendre le saccage des droits du travail, afin que ces droits soient pleinement compatibles avec une économie de marché ancrée dans la mondialisation. La CFDT s’est prononcée en faveur de l’ensemble des mesures de flexibilité : ANI, CICE, Macron I&II, Rebsamen, et maintenant sur El-Khomri. Quand Hervé Mariton proposera l’abolition du Code du Travail, elle négociera avec le député les modalités de son abolition.
Dans un tribune Michel Wieviorka, sociologue proche du Parti Socialiste (donc de la CFDT) affirme que “la CGT, qui n’est plus la courroie de transmission du Parti communiste lui-même réduit à bien peu, est pénétrée par divers courants gauchistes ou libertaires qui la poussent au plus loin de tout dialogue”. Il devient intéressant cette transformation en un soutien en un syndicat décomplexé, ne s’inscrivant pas dans les lignes de Solidarnosc, mais plutôt dans l’air de Margaret Thatcher, du libéralisme populiste et démagogique qu’elle a soufflé renvoyant la Grande-Bretagne XIXème siècle. Le sociologue oublie est que le plus les régions où les votes Front National sont massifs, sont les régions où les votes vers la CFDT sont les plus importants. “L’extrême-droite est le symbole de dialogue pour les travailleurs”, me retoquera-t-il.
De plus, la façade du siège de la centrale syndicale a été vandalisée, le 23 Juin dernier, par le mouvement autonome. Une réponse ne laisse aucun doute et qui ne choque plus vraiment personne. Quand la centrale oublie la lutte des classes, elle oublie que certains syndicats, plus ou moins proches du pouvoir peuvent subir comme dégâts. Dans son communiqué, la première centrale syndicale affirme que “le siège de la CFDT a été attaqué, tagué et dégradé cette nuit par des individus cagoulés. […] la CGT ne cessera pour autant de se battre pour que vive un réel débat démocratique. […] Depuis plusieurs mois, des « casseurs » sévissent devant le cortège des manifestations et se sont attaqués au service d’ordre des organisations syndicales”
Le mouvement autonome et la CGT
Pour tenter de comprendre la supercherie de la tentative de vouloir “radicaliser”, il est nécessaire de comprendre les liens entre la CGT et le mouvement autonome.
La tension est assez vive entre le mouvement autonome et l’organisation syndicale. Sur le plan de l’action, tout comme sur le plan de l’organisation structurelle. En effet, le 12 mai dernier, le Service d’Ordre (SO) a été chassé stricto sensu par les manifestants. Renvoyant dos à dos le SO et les forces de l’ordre.
Plus largement, problème entre le carré de tête et la tête de manifestation interroge. Les bagarres dans les défilés sont très régulières, mais on peut dire qu’il y a une rupture marquée. Les médias ont affirmé qu’il s’agissait d’affrontement entre “des casseurs et des manifestants”, témoignant que le mouvement autonome n’était pas des manifestants, mais qu’un SO armé en était.
La CGT tient à son image et se veut comme un syndicat respectable. Ainsi, la volonté de se démarquer du mouvement autonome prend une part importante. Dans l’image ci-dessous, on remarque une volonté de diviser et de séparer le mouvement. La tête de manifestation correspond aux casseurs, le carré à la CGT. Nous constatons une vision très symbolique de l’opposition entre “le pacifisme” et “la violence” dans le cadre des luttes.
On peut aussi parler de l’attaque du siège de la #CGT qui a été revendiquée par le mouvement autonome. Si des zones d’ombre persistent, on peut dire que cela n’arrange pas les relations entre le mouvement autonome et la #CGT. Les critiques des uns contre les autres ne cessent de croitre.
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