Derrière les vitres de Necker, l’état démantèle les Hôpitaux
L’affaire de quelques vitres brisées d’un Hôpital Necker a permis aux opportunistes de tenter de casser le mouvement social. Ces quelques vitres ne sont que la matérialisation de ce qu’il se passe réellement tous les jours dans les hôpitaux au nom de la rigueur budgétaire.
La suppression de 22 000 personnes (soit 2% des effectifs) et la suppression de nombreux lits que cela soit en chirurgie, en médecine ou même en psychiatrie supposent la fermeture de services entiers (ceux qui ne sont pas rentables vont sauter). Autant le dire, mieux vaut être en bonne santé, cela va de paire avec les différentes réformes de la sécurité sociale.
Pourtant, il ne suffit pas de saluer le professionnalisme du personnel médical, paramédical et les autres secteurs à la suite des attentats du 13 novembre dans des lettres bien formulées pour que le personnel soit ravi. Parce qu’à côté de cela la ministre de la Santé pratique une politique de casse totale de l’Assistance Publique.
De ce fait, l’indignation des ministres devant l’Hôpital Necker devient grossière et injurieuse pour les familles des enfants malades. Le malaise quotidien des patients et des parents des enfants hospitalisés n’ont pas l’air de les choquer plus que ça. Les témoignages se succèdent les uns après les autres dénonçant en particulier la politique de santé menée par l’état. Sourd aux revendications des premiers intéressés, la progression du néolibéralisme pousse la gestion des Hôpitaux dans un véritable cul de sac, avec à la finalité un risque de burn-out généralisé pour les professionnels. À ce rythme, d’ici trente ans, il n’y aura plus d’Hôpitaux publics, il ne restera que des cliniques privées pour ceux qui ont de l’argent, les autres pourront mourir devant, sans que cela choque comme c’était le cas au XVIIIème siècle.
Les journalistes et éditorialistes des grands médias voulaient ouvrir la boite de Pandore, malheur pour eux. En instrumentalisant la détresse d’un jeune enfant qui n’a rien demandé à personne, ils admettent qu’ils n’ont plus aucun argument. Le pire dans ce chaos est la levée du secret médical sans une autorisation judiciaire. Depuis 2014, la vie médicale des patients est menacée par le législateur. À l’avenir, la vie privée des patients sera désormais toujours menacée, puisqu’ils seront utilisés pour des raisons détournées et parfois les plus sordides comme c’est le cas aujourd’hui. Les personnes se servant du pauvre orphelin dans des intérêts égoïstes ne peuvent êtreà que des salauds. J’en veux personnellement à ceux qui ont brisé le secret médical [footnote] Le serment d’Hippocrate selon l’ordre des médecin en vigueur en 2012 : “Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés”. [/footnote], ces personnes n’ont rien à faire dans un Hôpital.
De ce fait, pour que la réparation intégrale du dommage causé à l’enfant, à travers la révélation du secret médical, une seule solution s’impose : l’ouverture d’une enquête judiciaire par le Parquet de Paris, afin de trouver les responsables. Les bourgeois seront particulièrement contant de se retrouver devant un tribunal
Le petit Oscar risque de se retrouver à la rue et de ne plus être soigné par l’APHP, rigueur oblige. Ces parents devront prendre un prêt à la banque pour guérir de son cancer. La dame en rose s’est suicidée à cause du salaire trop bas, des heures non-payés et de la pression sans cesse des cadres pour travailler toujours plus vite en un minimum de temps. Le petit Oscar décédera seul dans son lit, à cause de la destruction de l’Hôpital public et des suppressions régulières de postes, n’en déplaise à Eric Emmanuel Schmitt.
L’émotion ne peut apporter aucune matière crédible au débat, par contre elle ouvre l’autoroute à la réaction. L’idée de l’interdiction des manifestations est une des conséquences parmi tant d’autres.
Enfin, aucun d’entre eux n’a osé mettre en avant des solutions pour sauvegarder les Hôpitaux dans leur intégralité. Pour un service de qualité, l’Hôpital a besoin d’un investissement de minimum 20 Mds par an et pas 3 Mds en moins comme le souhaite la ministre.
Il est nécessaire de partir sur ces revendications : 1/ augmenter le personnel dans les Hôpitaux, 2/ augmenter le nombre de services, 3/ une augmentation généralisée des salaires pour tous, 4/ accélérer la réforme structurelle du paramédical, 5/ rénovation à marche forcé pour les Hôpitaux.
En conséquence, il faut vraiment être con, pour s’attaquer à un Hôpital que cela soit Marisol Touraine.
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