Les affrontements organisés par l’état devant l’Hôpital Necker

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Peu avant, des affrontements avaient eu lieu devant l’Hôpital Necker. Pierre Le Bec – Révolution et Libertés ©

Les affrontements près de l’Hôpital Necker ont fait basculer l’opinion. Ils ont durée entre une demie heure et une heure. Ces derniers étaient d’une rare violence. Un camion à eau attendait les manifestants.

En effet, pendant que les CRS empêchaient la manifestation d’avancer, ils ont arrêté volontairement cette dernière devant l’Hôpital au niveau de la rue de Sèvres et le Boulevard du Montparnasse.

Quand un officier ou un ministre donne l’ordre de retenir une manifestation devant un Hôpital pendant une heure, alors il prend les risques de voir les fenêtres de l’Hôpital comme dégâts collatérales des affrontements entre Force de l’Ordre et manifestants. Entre outre, la position du ministère de l’Intérieur (et donc du Premier Ministre) de retenir à ce niveau-là, la manifestation ne peut qu’aboutir sur l’idée, que les forces de l’ordre voulaient que l’Hôpital subissent des dégâts. Cette position n’est pas nouvelle, les personnes en uniforme gazent souvent les soignants quand ces derniers demandent plus de moyens ou une hausse des salaires. La répression justifie les moyens, même pour mettre en œuvre que l’Hôpital soit attaqué mettant en danger les patients. Il faut bien démanteler l’Hôpital public au profit des cliniques !

Du coup, plusieurs vitrines ont été touchées à coup de piolet. Il y a une personne qui l’a commise. Si l’acte en lui-même peut paraître insensé. Un Hôpital n’est pas une banque, une assurance et encore moins une agence immobilière ou un commerce d’une grande entreprise capitaliste. Cela reste un fait isolé.

Pourtant, la presse a utilisé une expression très caractérisée : cassage, vandalisme, et même ira jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’un pillage. Autant d’invention que de création de l’information. La classe dominante a effectivement nagé en plein délire. La déformation de ceux qui soutiennent le guet-apens et le démantèlement de l’Hôpital est ultra-actif. Pour ne pas dire, certains iront même jusqu’à voir des scènes de guerre dans les rues de Paris. Les conservateurs y ont même vu des terroristes, alors que la privatisation et la destruction des Hôpitaux est dans leur programme. Toute cette hyperbolisation n’a que pour objectif de sensibiliser les populistes, les beaufs et les réactionnaires sur la nécessité d’en découdre avec les travailleurs. Au final, tous ces mensonges libéraux mettent en avant le saccage du journalisme et la destruction progressive de l’information pour une idée plus que populisme s’inscrivant dans une vision très “Fox-News”.

Les dégâts sont estimés à 220 000 euros. L’APHP possède un budget aux alentours de 7,3 milliards d’euros. Quand on connaît que les réductions des dépenses se sont faites sur le dos des soignants, des travailleurs administratifs et du personnel technique. Toute cette volaille n’était pas présente. À vrai dire pour l’Hôpital, elle s’enfiche carrément puisqu’elle en a marre de toujours attendre aux urgences et passe son temps à dire que les soignants sont “des fonctionnaires payés à rien foutre“.

Si l’APHP n’a pas d’assurance, il en demeure pas moins qu’un autre dossier plus scandaleux mérite d’être mis en avant. En effet, la presse a dévoilé que l’un des enfants du couple assassiné par le terroriste de Magnanville se trouvait dans l’Hôpital. L’affirmer revient à briser de la règle qu’il y a de plus précieux : le secret médical. Le briser constitue un délit manifeste et une faute déontologique, mais surtout met en danger les enfants qui sont rescapés de l’attaque. Peu importe, tant que cela fait de l’audience, du chiffre, du populisme ou encore casse le mouvement.

Il s’agit d’une instrumentation terrible dont les personnes responsables ont totalement conscience de ce qu’ils écrivent et de ce qu’ils disent. Se servir du drame d’une famille victime d’une attaque terroriste qui a fait deux orphelins, cela ne peut qu’être nauséabond. Ces personnes-là (comme Bruno Roger-Petit par exemple) se servent des enfants comme des arguments pour leurs propagandes. Si on doit parler de la honte, alors ils en sont couverts de la tête aux pieds. De nombreuses personnes se servent des enfants comme de vulgaire objet de propagande. Cela montre l’agrandissement de la fracture sociale dans ce pays. Dans chaque conflit, les enfants sont utilisés pour émouvoir le public à défaut d’arguments solides.

Gracchus Babeuf citait : La féodalité n’est qu’un système d’Esclaves et de Tyrans; ma patrie veut-être libre, ne peut plus rien conserver dans ce qui tient à ce système” [footnote] in Gracchus avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991 [/footnote]. Or, si nous sommes dans une République “de fait”, la Féodalité persiste. Cette féodalité s’exprime par la reprise d’une vieille pensée qui refuse de débattre sur le fond.

En effet, il existe deux types de casseurs : les uns, portent des costumes ou des chemisiers, les autres des cagoules et des masques. Les premiers comme Marisol Touraine sont capables de supprimer 22 000 emplois dans le secteur hospitalier, les seconds assument la violence face à une violence libérale de plus en plus forte. Sauf que dans tous les cas, c’est bien les casseurs en veste ou en costard qui tuent les malades en toutes impunités et s’acharnent sur les soignants (médical et paramédical). Sauf que la casse programmée de l’Assistance Publique n’intéresse peu ou personne. Sur l’APHP, quatre seront fermés : Bichat, Fernand Widal, Beaujon, Hôtel-Dieu et un militaire : le Val de Grâce. La casse sera pour les patients, vu que le nombre de lits baissera. La casse de l’Hôpital est institutionnelle.

Les casseurs issus du rang de l’état poussent aussi les soignants vers le suicide en imposant une rentabilité des soins et des restructurations des services dans les Hôpitaux. Les réactionnaires, les libéraux, les obscurantistes parlent très peu de suicide omniprésent dans le Monde de l’Hôpitaux, sauf quand la vaguelette est trop importante.

François Hollande a alors évoqué qu’à “un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garanties”. L’état d’urgence va permettre l’interdiction des manifestations. Mais surtout, cela permet de renforcer le gouvernement dans sa répression contre les libertés fondamentales. D’ailleurs, on ne demande pas l’autorisation comme le montre l’article L211-1 du CSI.  On déclare et ils se taisent. Mais finalement, on remarque Charlie est bien mort, et même dans sa propre mort, Charlie est encore assassiné, par ceux qui s’autoproclamaient “Je Suis Charlie”.

Enfin, si Valls souhaitait redorer l’image de la France, alors il a eu raison de continuer sa stratégie. Paris brûle-t-il ? Oui, Paris brûle sous les bombes lacrymogènes et de désencerclement.

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