Jean-Michel Aphathie, l’éditorialiste qui aimait la beauferie et l’incitation à la haine

Jean-Michel Aphathie est un éditorialiste important dans le monde des médias. Il fait partie de la classe dominante avec un salaire estimé à 21 000 euros par mois, soit près de 250 000 euros par an, soit quasiment autant que Pierre Gattaz.

S’il ne fait pas encore partie de la famille des “Bidochons” et a manqué sa présence chez “les beaufs” de Cabu, il tient néanmoins un sacré palmarès de la ringardise.

L’interview de Pierre Gattaz dans le journal Le Monde (30/05/2016) mériterai sûrement un article à lui toute seul. Le grand mouvement antirépublicain s’affirme clairement dans ces quelques lignes. Or, on peut noter l’utilisation d’expression comme “terroristes”, “voyous”, “radicalisation”, “dictature stalinienne”, “CGT est égal à chômage”, etc.

Dès lors, le Président du Medef considère la #CGT comme une organisation terroriste comme Daesh. Nous avons vu aussi l’expression “prise d’otages” revenir en accélération forcée par une minorité de néolibéraux.

Il faut dire que Plantu avait déjà fait le lien entre la #CGT et #Daesh.

Après les attentats du 13 Novembre 2015, on pensait que ces expressions seraient utilisées avec parcimonie au nom du respect des victimes, dont certaines sont toujours hospitalisées. En même temps, il est d’usage d’affirmer que le complot “Islamo-Gauchisme” existe, il ne devient pas choquant pour ces personnes-là, de comparer Syndicalisme au Terrorisme. Des excuses publiques s’imposent.

C’est ce que Pierre Gattaz a fait en affirmant que “Je pense que le mot terroriste est totalement inapproprié dans le contexte que nous connaissons de l’état d’urgence et des attentats. Je retire ce mot (…) Au près des familles, des victimes, c’est un mot totalement inapproprié”.

Il devient normal que PhilipPe Martinez porte plainte pour diffamation au nom de la CGT, mais aussi des victimes du terrorisme et du syndicalisme.

Le fond du Tweet de Jean-Michel Aphatie revient sur le droit de grève du syndicat #CGT. La grève est pourtant inscrite dans le Code du Travail, mais le beauf d’éditorialiste affirme que la République Française est une dictature stalinienne. Qu’ils sont beaux nos antirépublicains ! Étonnant non ?

Commençons par la comparaison très présente que la #CGT, le Front de Gauche via Mélenchon sont identiques à Zemmour et Marine Le Pen. En réalité, le vieil éditorialiste reprend la doctrine qui consiste à affirmer que la gauche radicale (dans le novlangue, ils appellent cela l’extrême gauche) est la même chose que l’extrême droite. Cette diatribe vient à reprendre mot pour mot la diatribe populiste de base “tous pourris”.

Ensuite, concernant la #CGT, le partisan de Macron qui accusait les ouvriers d’être des analphabètes affirme que les personnes de la #CGT sont d’extrême droite ou mélenchoniste. Pourtant, le néo-populiste et démagogue,

même si d’après des études, les sympathisants #CGT (soutient de la #CGT, mais n’ayant pas leurs cartes d’adhésion) sont 27 % à avoir voté FN, il en demeure pas loin que les statuts du premier syndicat de France est un rempart contre la montée du poujadisme, du populisme et de l’extrême droite, encore faut-il pouvoir les lire, ce qui n’est pas son cas.

D’ailleurs, lors des élections, la #CGT en accord avec sa tradition internationaliste appelle à voter contre le Front National, là où chez le Front National est favorable à la destruction du syndicalisme et du Code du Travail comme finalement pour Jean-Michel Aphatie.

Alors, les cheminots se sont mis en grève plusieurs fois, l’éditorialiste pense naturellement que l’argument des cheminots est la Loi El-Khomri. Il pourrait effectivement y voir un rapprochement évident, puisque les luttes des cheminots apparaissent similaire.

Pourtant, la #SNCF n’est pas touché directement par la “Loi Travail”, mais par le “Décret Socle” où autrement nommé le “décret relatif au régime de la durée du travail du personnel  des entreprises du secteur du transport ferroviaire”. Il s’agit d’une modification en profondeur du statut de cheminots avec la même casse du travail que dans la loi travail au nom de compétitivité et de la réduction du déficit de la SNCF.

Le grand éditorialiste, Jean-Michel Aphatie pense que toute grève est par conséquent “antidémocratique”.

Ainsi, faire grève dans un secteur aussi stratégique qu’il soit selon L’éditorialiste devrait être interdit. L’OIT avait affirmé en 2010 que

l’usage de la force armée et la réquisition de grévistes pour briser une grève de revendications professionnelles, en dehors des services essentiels ou de circonstances de la plus haute gravité, constituent une violation grave de la liberté syndicale”

La grande idée de l’extrême droite et des politiques néoclassiques en matière de syndicalisme pourrai être mise en place, mais à condition d’en finir avec la République. Il me semble c’est ce qu’il souhaite, étonnant non ?

Le zozo d’éditorialiste n’a pas dû comprendre que la grève est un droit démocratique datant du 24 mai 1864. Jean-Michel Aphatie soutient les mesures de Napoléon III pour en finir contre la #CGT.

Dans différents articles, j’ai rappelé que le droit de grève était un droit fondamental inscrit dans le Préambule de la Constitution de 1946 et présent dans le Code du Travail. Chacun est libre de faire grève sauf dans certaines conditions selon les secteurs. En effet, un Hôpital en grève n’est pas un Hôpital qui ferme, de même pour une caserne des pompiers.

De ce fait, les travailleurs des usines de production EDF ont la liberté et le droit de faire grève dans les modalités présentes dans le Code du Travail. La centrale de Civaux, de Nogent-sur-Seine, la centrale de Gravelines ont vu donc leur production s’arrêter ou devenir nul. Au total, 19 centrales nucléaires ont voté une grève reconductible. La peur de la rupture générale d’électricité s’inscrit dans la dynamique où la consommation des ménages serait supérieure à la production électrique créant des coupures en cascades. Heureusement, ce scénario est écarté, malgré les légères coupures de courant dans l’ensemble de la France.

Or, Jean-Michel Aphatie semble particulièrement pris d’une psychose importante à l’idée de la coupure d’électricité. Cette forme de panique se traduit par un appel à la guerre civile contre les syndicats, les travailleurs et tous les opposants à la Loi El-Khomri. En pensant que le premier syndicat de France applique ses droits, il affirme que la guerre civile est une idée syndicale, alors qu’il ne s’agit ni plus, ni moins de la lutte des classes.

Rien de plus, rien de moins, son appel traduit massivement celui d’une bourgeoisie excédée de pas pouvoir passer des lois liberticides de manière simple.

Pourtant, son simple tweet interpellera notamment toutes personnes amatrices de droit. En effet, l’article 431-6 du Code Pénal réprime les personnes appelant à des attroupements armés quel que soit le moyen utilisé (écrit, parole, image, etc.). En appelant à la guerre civile, Jean-Michel Aphatie appellent à des attroupements armés manifestes dans le but d’empêcher la liberté syndicale de s’exercer en France. Or, il s’agit de créer un mouvement insurrectionnel comme le précise l’article 412-3 du Code Pénal, mais de type réactionnaire. L’éditorialiste navigue sur les eaux de l’antisyndicalisme pour demander leur mise à mort. Il faut souligner que ce dernier est prêt à tout quand il s’agit de soutenir des mesures concernant l’économie néoclassique.  Sur mon blog, la critique de l’article 49 alinéa 3 a été réalisée à l’occasion de Loi Macron.

La Constitution affirme que “Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session”, très loin des projets de Loi de Finances ou de financement de la sécurité sociale.

Ainsi, le Premier Ministre peut engager la Responsabilité du gouvernement sur chaque texte et empêcher la démocratique parlementaire. Un vote ne peut résumer l’aspect “démocratique”. Sur son blog, l’éditorialiste affirme que “son mécanisme est subtil et, disons-le nettement, totalement démocratique”.

En effet, le fait de bloquer des débats parlementaires pour passer en force un projet de Loi sous raison qu’il y aurait un “vote” pour rendre “démocratique” une mesure jugée impopulaire dans la société soulève des questions finalement sur l’idée de démocratie de l’éditorialiste. Il conclura que

les expressions outrancières, « putsch », « déni », « coup de force », doivent être bannies, oubliées, réfutées et combattues, tant il est vrai qu’elles ne sont que l’expression de l’ignorance ou de la mauvaise foi.

La mauvaise foi de l’éditorialiste s’impose de fond en comble et ne sont que la matérialisation de l’ignorance et de l’inculture. Il serait capable d’affirmer que la Corée du Nord est un pays démocratique, après tout comme en France, la population et les délégués du peuple votent les mesures.

Le poujadisme intellectuel de l’éditorialiste permet de comparer le communisme au #FN. Une violence qui dit exactement la motivation du bourgeois qu’il est. Son anticommunisme est très important, il sent la haine, cette haine de l’autre.

Les coiffeurs communistes, ce sont les pires… pic.twitter.com/92Fr4DJohj

— jean-michel aphatie (@jmaphatie) 8 mai 2016

Le poujadiste se pose la question si Florent Philippot n’est pas un militant de Gauche, suivant le raisonnement du fils de l’OAS (fils d’un terroriste) qu’est Robert Ménard. En effet, le beauf tente de résumer tant bien que mal que le nouveau Front National est de Gauche. Amusant, non ?

De même, il pense que Phillipot est de Gauche. Autant qu’il milite avec le maire de Béziers.

En même temps, “gaucho-communo-mélenchoniste” pour caractériser l’extrême droite, Jean-Michel Aphatie fait le relai de la dédiabolisation du Front National voulue par Marine Le Pen.

Avant tout, Jean-Michel Aphatie est un xénophobe de base. Dans son rejet de l’autre, il y a la grécophobie se caractérisant par la volonté de faire payer un peuple la dette accumulée, et cela, à feu et à sang. Il suit la logique réactionnaire de Jean Quatremer et Arnaud Leparmentier. On se doute bien que pour garder son niveau de vie, il a besoin de le faire payer à d’autres. Le pauvre éditorialiste n’a d’ailleurs aucune culture économique, il a qu’une volonté : faire payer la dette des peuples.

De ce fait, Varoufakis, Keynésien n’est pas un adversaire, mais un ennemi. Les enfants de Pinochet prennent le relai pour écraser la jeunesse d’Allende. Quel Tartuffe et quel beauf !

Enfin pour terminer, sur la question de la dénonciation du “système”, il s’agit du capitalisme. Il trouve cela ahurissant d’en faire une critique puisque les travailleurs vivent ou plutôt survivent de celui-ci … Une stratégie qui consiste à faire prendre conscience de la culpabilité des pauvres d’être pauvre ou le sens d’une méritocratie typique du XIX^ème siècle.

Le mieux, pour l’éditorialiste et aussi journaliste consiste à faire son travail et aller en école de journalisme, au lieu de devenir la risée populo-poujadiste du Web.