La pénurie de Carburant, avant-dernière ligne droite de l’échec de la “Loi du Patronat”
En France, nous savons faire plein de choses avec une certain talent, mais en France “on n’a pas de pétrole, mais on a des idées”. Le slogan suite au choc pétrolier de 1973 a marqué toute une génération.
Aujourd’hui, nous importons du pétrole très cher par des compagnies françaises qu’il est nécessaire de transformer pour l’utiliser. Pour cela des raffineries sont mis en place pour distribuer les dérivés du pétrole : essences, diesel, bitume, etc.
Or, le fonctionnement de ces raffineries nécessite des travailleurs. L’automatisation du secteur pétrolier n’est pas encore pour demain, puisque les sites de transformation sont des sites classés “Seveso”, au plus grand malheur du groupe Total et de son ancien Pédégé : Christophe De Margerie.
De ce fait, il est apparaît normal que les salariés du secteur pétrolier utilisent leur droit et liberté de faire grève, le tout en application du Code du Travail (articles L2511-1 et suivant). De plus, cette grève se fait en conformité absolue avec la Constitution à travers les dispositions prévues dans le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 :
6. Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix.
7. Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent.
Ainsi, cela implique des piquets de grève bloquant l’acheminement des carburants entre les stations essences et les raffineries. Ainsi, les stocks s’épuisent progressivement créant un sentiment de panique chez certains utilisateurs. Le phénomène touche plus de 3 000 stations sur les 12.000 à travers la France, soit à peu près 20 à 25 % des pompes, ce qui n’est pas franchement énorme.
Dans une société dite carbonnée, la majeure partie de la production de richesse du pays se fait à travers des énergies fossiles : le charbon, le pétrole, etc. En l’occurrence, nos moyens de transport individuel se font à travers le pétrole. Cette dépendance est manifeste tous les jours. À défaut de recherche technologique adaptée vers une énergie recyclable et écologique, chaque bousculement de l’acheminement des différentes essences vers les stations de distribution génère immédiatement une panique au niveau individuelle. Au niveau financier, l’indice du CAC40 est stable, et même, en légère hausse.
En partant du principe qu’une automobile à propulsion ou explosion a besoin d’Essence ou de Diesel dans leur grande majorité, même s’il existe des voitures électriques ou à l’Hydrogène (encore faut-il alimenter l’hydrogène dans les stations essences), alors il est nécessaire de recharger régulièrement une voiture avec le précieux liquide.
Un plein complet peut permettre à une automobile de réaliser un trajet entre 600 et 1100 km (pour les plus neuves). Autrement dit, une marge existe. Sauf que l’essence n’est pas seulement un liquide précieux, il s’agit d’une vraie drogue. Le sentiment de création d’une pénurie génère la sensation d’un manque incroyable. Certains utilisateurs ont fait près de 100 km pour pouvoir faire un plein de leur automobile cédant au phénomène de panique. Ces troubles ne peuvent être caractérisés que par des personnes souffrant de toxicomanie aigüe. En effet, la question du manque se traduit par le raisonnement que seul le précieux liquide peut calmer la personne.
Le Premier Ministre a déclaré que les évacuations de toutes les raffineries, les dépôts de carburants et les axes transportant le carburant seraient sans relâche. Poussé par la droite à des interventions militaires et armées, l’Euro 2016 risque d’être la même chose que la Coupe du Monde au Brésil, il n’y a pas de mal à cela. Or, le pouvoir est capitaliste, il faudra renforcer le blocage du pays, n’en déplaise à la bourgeoisie réactionnaire et pétainiste.
Les centrales nucléaires vont se mettre en grève les unes après les autres.