La manifestation de l’extrême droite : Alliance et FN bras-dessus, bras dessous
Avant-Hier, les flics manifestaient, Place de République contre la “Haine Anti Flic”. Rejoint par la droite extrême et l’extrême droite antirépublicaine. Les différentes corporations syndicales, sont responsables de 2000 à 3000 blessés dont près de 200 très graves.
Olivier Marshall du Syndicat des commissaires de Police Nationale (SCPN) affirmait que le bilan (résultant exclusivement d’une mythomanie aiguë) “sur deux mois de mobilisation : d’un côté, on a deux blessures sérieuses, œil perdu dans des circonstances indéterminées (BFM affirmera que c’est un manifestant qui possédait un flashball qui lui a visé dessus) et un bras cassé, de l’autre, on a 300 blessés”. Alliance était aussi présent, paradant avec leurs drapeaux.
En effet, le rassemblement de propagande se voulait sous un angle très particulier, puisque les principales victimes de la violence générale seraient “les forces de l’ordre”. Effectivement, les manifestations dégénèrent, nul ne pourra le nier. Pourtant, les corporations de poulets assument très bien les raisons de ces débordements, puisqu’ils en sont toujours à l’origine. Alliance et la SCPN souhaitent voir du poulet grillé, et parfois ils se brûlent en voulant faire le poulet.
L’argument régulièrement utilisé par l’organisation plus ou moins syndicale est que dans la manifestation du 11 janvier 2015, les CRS étaient effectivement salués. Or, dans l’article, je mettais déjà en garde que l’acclamation n’était que le fruit d’une réaction générale par rapport à un attentat et qu’il ne désignait en aucun cas un encensement vis-à-vis des forces de l’ordre :
Habituellement, la Police qu’elle que soit son corps de métier est très souvent huée par la population, et cela, qu’elle que soit la position idéologique. Pourtant, face au drame humain et l’hyper-médiatisation (notamment par BFM-TV), la réaction assez contradictoire, les colonnes de CRS ou de GM traversant la manifestation sont acclamées par la foule. Les scènes que les médias essayent de faire confondre avec la libération de Paris, pourtant si en terme de chiffre de manifestant cela est juste, la France n’est pas occupée.
Que fallait-il comprendre dans ces termes ? La scène paraissait ahurissante, mais aussi elle portait en elle les germes d’un tout autre danger. Ce n’était pas Alliance, le SCPN, les CRS, les GM qui étaient acclamées par la foule, mais la réaction. Le mouvement réactionnaire guette depuis des années ce genre d’évènement pour y appliquer une idéologie dangereuse. En effet, le sécuritarisme et l’autoritarisme sont à la démocratie, ce que sont les toxines au sang : un lent poison qui détruit la démocratie dans son ensemble.
Lorsqu’Alliance fait ses réclamation comme le port d’armes hors des heures de travail, la présomption de légitime défense, des armes toujours plus létales, la question de la sécurité se confond avec celle de réprimer. Réprimer les libertés ne permet pas de créer un cadre de sécurité optimale. Au contraire, cela renforce “le sentiment d’insécurité”, et par ricocher, cela demande toujours plus d’insécurité. Une boucle qui permet de réduire toujours plus les libertés à néant, tout en cédant aux injonctions du syndicat Alliance.
De ce fait, regarder la scène avec du recul permet de prendre en compte les différentes caractéristiques de cette dernière. On notera également que la liberté d’expression et la liberté de la presse ont cruellement diminué depuis début 2015. La France est classée 45ème sur 180 pays, en 2016. Alors qu’en 2014, elle était classée 39ème.
C’est aussi un moyen pour renforcer l’autoritarisme, l’ordre et la sécurité. Il est vrai qu’on aura vécu une semaine particulièrement difficile, 17 personnes ont trouvé la mort dans ces attaques terroristes. Aujourd’hui, la vie va reprendre comme elle était avant, du moins on l’espère. Et pourtant certains opportunistes se comportent comme des charognards. Tout est bon pour renforcer les outils et les moyens sécuritaires.
Que pensez de la répression actuelle contre le journalisme et la presse ? La presse et en particulier le journalisme indépendant est devenue un ennemi à abattre pour l’état. De ce fait, on peut clairement faire le rapprochement entre la citation de Robert Ménard : “les journalistes sont les pires ennemis de la liberté d’expression” et l’état actuel des forces de l’ordre.
De ce fait, nous sommes très loin de la manifestation du 11 Janvier. Le paradoxe prend de l’ampleur, puisque les flics pensent que la manifestation en faveur de la liberté d’expression n’était autre qu’une manifestation de solidarité vis-à-vis des forces de l’ordre. Le temps a passé, les ovations se sont transformées en tout ce que l’on ne voulait pas. Aujourd’hui, la liberté d’expression se reçoit avec du gaz lacrymogène, des grenades de désencerclement, des grenades assourdissantes, des balles de LBD, des canons à eau. Alors oui, il était loin le temps où la liberté était au centre du débat. Ils ont troqué la sécurité contre la liberté, mais ils ont oublié que la liberté n’est pas négociable.
Les voyous, les délinquants et les barbares [1] du XVII ème siècle ne manquaient pas d’air en affirmant qu’ils protègent la population. Cette vieille monarchie utilisait le sensationnalisme pour pouvoir garder ses privilèges. Hier, c’était l’aristocratie. Aujourd’hui, la bourgeoisie a pris la relève. De ce fait, les évènements de 1780 à 1810 se résumaient par une “haine anti-aristocrate”, mais aussi une “haine anti garde nationale”. La rétorique est intemporelle.
In extenso, cela sous-entend que les forces de l’ordre protègent une classe sociale bien précise, et par l’évolution du système pénale, cela a renforcé leur méthode d’utilisation dans le crime et la surveillance du crime. La réforme entre l’ancien ordre et le nouvel ordre tendait à se poursuivre, les mutilations deviennent une habitude récurrente depuis ces dernières années, mais aussi depuis ces derniers mois. L’arrivée des méthodes non-létale s’est révélée comme des armes létales dissimulées tuant et ayant pour objectif de tuer.
De ce fait, lorsque l’extrême-droite (l’UMP et le FN) se réunie pour fraterniser avec les corporations policières (Alliance, UNSA, SGP), nous ne sommes plus dans une manifestation pour redorer l’image de la Police, mais dans un rassemblement d’extrême-droite. D’ailleurs, l’arrivée du Clan Le Pen a transformé en un meeting nationaliste.
On notera toutefois, la participation du PG.
En même temps, les flics manifestaient leur colère contre les manifestants, et cela, dans un aspect bourgeois. En réalité dans cette manifestation, il manque uniquement le patronat représenté par le MEDEF : Pierre Gattaz et la CGPME : François Asselin. En effet, la manifestation a lieu sur fond de contestation de la “Loi Travail”, alors il est normal que les représentants patronaux y soient présents, au nom d’un intérêt de classe renforcé. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur affirmait que “l’usage excessif de la force par les policiers est un faux débat”. Les flics ne protègent pas les citoyens, n’en déplaise à ce que peut dire Manuel Valls.
Policiers et gendarmes protègent chaque jour citoyens et institutions. S’en prendre à eux, c’est s’attaquer à nous tous. #AvecNosPoliciers
— Manuel Valls (@manuelvalls) 18 mai 2016
Quand un Flic s’attaque à un Travailleur, ils s’attaquent à tous les travailleurs.
Parlons un peu de la voiture incendié, même si cela ne va pas plaire à tous le monde.
Sur le quai Valmy, une voiture de Police prend feu à cause d’un fumigène, après que la voiture fut endommagée avec des vitres cassées sur les côtés et sur l’arrière. Un Policier tente de dégainer son arme pour tirer sur la foule ou se défendre. Pendant, ce temps très rapide des manifestants sortent la policière assise sur le siège passager, le véhicule a déjà commencé à brûlé. Son coéquipier essaye d’affronter tout seul un manifestant, qui tente de l’intimider avec un objet long en plastique. Ce dernier sera considéré comme un “policier Kung-fu”, et vu comme un Héros, alors qu’il n’a strictement rien fait (et abandonné volontairement sa coéquipière). Puis, les deux flics sont chassés par les manifestants.
La Droite assumera sa position à travers Jean-Pierre Giran (député LR). Il annoncera sur France Bleu qu’il “ne faut plus traiter les #casseurs comme des agitateurs. Ce sont des terroristes, des #Daesh de l’intérieur”. Ce dernier est favorable pour renforcer les pourparlers en Syrie, donc assumer le dialogue avec le Front Al Nostra (Al Quaïda) et donc vis-à-vis des terroristes.
Tout est bon dans l’état d’urgence pour faire passer ce qui est du terrorisme alors que ça ne l’est pas. Le Parquet de Paris a donc ouvert une enquête pour tentative d’homicide volontaire. Quelques personnes ont été arrêtées au hasard pour une question de chiffres.
Certains pensaient dans cette image voir des poulets rôtis. On notera qu’ils n’ont aucune connaissance culinaire. Le poulet est égorgé avant de se faire déplumer. Or, les égorgements ou décapitations ne sont pas dans notre tradition, sauf pour ceux adeptes de la peine de mort comme à Droite.
[1] D’après le Dictionnaire Larousse : Cruel, inhumain ; qui montre une impitoyable férocité. Je parle entre autre, de ceux qui soutenaient la monarchie absolue ou parlementaire.