Quand Valeurs Actuelles découvre “le poison gauchiste”
Le numéro 4146 du magazine d’extrême-droite titre : “le poison gauchiste, une maladie française”. À titre d’information Valeurs actuelles a un partenariat avec Boulevard Voltaire de Robert Ménard.
Le propriétaire du magazine : Iskandar Safa est impliqué dans le scandale de “panama papers”. Autant dire que Valeurs Actuelles est un magazine proche de la corruption et de la fraude fiscale.
Sur le titre, le magazine d’extrême droite radicale affirme que le “Gauchisme” est un poison. Sans définir en le terme, la ligne éditoriale intègre en effet la vision populo-poujadiste d’un monde dépassé, archaïque et passéiste. Le Gauchisme, que le magazine ignore concerne dans le langage péjoratif de Lénine : le communisme des conseils, le communisme de gauche. Historiquement, le terme “gauchisme” n’intègre absolument pas les anarchistes, les blanquistes ou les autonomistes. Le terme apparaît dans les courants conservateurs pour désigner ce qui “est trop à gauche”, mais plus largement “la gauche”, et cela, de manière péjorative y compris quand elle est de droite. Autant dire que c’est de bonne guerre.
Le fait d’utiliser le terme “poison” pour donner un sens au mot “gauchiste” change particulièrement l’attaque contre les opposants à la Loi Travail. En effet, le Poison, en biologie, des substances qui provoquent des blessures, des maladies ou la mort d’organismes par une réaction chimique, à l’échelle moléculaire. Certains poisons sont aussi des toxines. Mais, le journal va encore plus loin en affirmant qu’il s’agit d’une “maladie française”. Ainsi, tous les maux de la France sont attribués aux personnes caractérisées par le “Gauchisme”.
En allant plus loin, on constate que le seul moyen pour stopper et détruire le poison consiste à trouver un antidote, pour la maladie, il s’agit d’isoler les agents pathogènes. De ce fait, le magazine affirme en substance qu’il faut en finir avec ce problème. Pour cela, ils ont trouvé la vieille technique de la quarantaine pour isoler les personnes qui rejettent le système capitaliste. Cela passe par l’élimination systématique de ces personnes. Le magazine Valeurs Actuelles soutient, in extenso, les massacres de masse pour garder un électorat lisse, réactionnaire et obscurantiste.
L’extrême droite n’a pas renié avec ses démons totalitaires, faudra-t-il nous rééduquer ou nous traiter comme une maladie dont l’objectif est l’éradication ? La Peste “Gauchiste” fait peur à “Valeurs Actuelles”, et on comprend pourquoi.
Sur la photo, nous voyons une Porsche 4S stationnée à proximité de la préfecture incendiée dans la ville de Nantes. La valeur de la voiture est estimée entre « 40 000 et 60 000 € ». Dans un article du Figaro, le propriétaire affirmera qu’il s’agit de sa troisième voiture dans le haut de gamme. Il annoncera qu’il s’agit de sa troisième voiture depuis qu’il a 28 ans. Aujourd’hui, il a 30 ans. Donc sur trois ans, il acheté trois voitures, soit par année près 40 000 euros dépensés dans l’automobile de luxe. Si certains journaux affirment qu’il s’agit de ses économies, on ne peut que conclure que peu de monde peut investir une telle somme chaque année dans ce genre de loisir. En effet sur trois ans, près de 120 000 euros y ont été dépensés par le propriétaire. Pourtant, les journaux conservateurs affirment qu’il s’agit d’un simple ouvrier ou d’un technicien d’une entreprise électrique. Son père affirmera au journal Ouest-France qu’il est un cadre d’une grande entreprise (sûrement, EDF). La photographie a choqué l’opinion, au point qu’un htag sur twitter a été mis en ligne signifiant “Je suis Porsche”, les personnes s’identifiaient à des véhicules de luxe. De plus, le choix de l’image apparaît évident, puisqu’ils n’ont pas mis la Saxo incendiée d’une infirmière de l’Hôpital. En effet, on comprendra que c’était une fonctionnaire du secteur hospitalier (au moment où elle soignait les blessés de la manifestation), autrement dit une “gauchiste” et une “assisté” dans le jargon néo-conservateur. La photographie de la Porsche tend à affirmer que la France est à feu et sang. Si le sang coule beaucoup, ce n’est point le gauchisme, mais ce sont les matraques et les outils de répression utilisée. Il s’agit d’une photo de lutte des classes.
Le mot “bobo” est une abréviation de “Bourgeois Bohème”. La bohème signifie d’après le dictionnaire Larousse : “ensemble des écrivains, artistes qui vivent au jour le jour en marge des règles sociales”. Autrement dit, ce sont d’abord des bourgeois qui vivent ensuite en marge des règles sociales. Le magazine Valeurs Actuelles devrait se considérer concerner par cette expression, puisqu’il s’agit d’un magazine bourgeois vivant en marge de la société, donc un magazine de “bobo”. Dans la période de crise qui court, la bourgeoisie adore attaquer le prolétariat en affirmant que ce sont des “bobos”. Une question de mode agite le vocabulaire réactionnaire.
En tant que magazine conservateur et libéralement économique, l’acceptation des évènements de mai et juin 1968 a du mal à être digéré, même 38 ans après. De ce fait, les personnes ayant participées sont considérées avec la phrase péjorative “des soixante-huitards”. Enfin, en mettant au centre de la phrase “les casseurs”, le magazine s’appuie sur une mode de considérer certain manifestants comme des marginaux, mais ce qui relit l’ensemble, c’est l’insurrection. N’est-ce pas ce que veut Valeurs Actuelles : en découdre une dernière fois avec le prolétariat ?
Enfin, il parait qu’il y a un “ras-le-bol de la police”, ils manifesteront mercredi contre “la haine anti-flic“. Au fond, 74 % des personnes sont opposées à la Loi Travail, ni la propagande conservatrice, ni le matraquage des libéraux ne pourra enlever les chiffres des violences policières. À Rennes, dans la manifestation de samedi 14 Mai, l’équipe médicale a comptabilisé 259 blessés parmi les manifestants, dont 43 graves. Depuis le début du mouvement, des milliers de blessés et des centaines de graves (dont certains entrainant le pronostic vital) ont été comptabilisés.