Accord Union Européenne et Turquie : le grand reniement des Droits de l’Homme

gettyimages-519035624L’accord entre la Turquie et l’Union Européenne pour endiguer le problème des réfugiés ne peut satisfaire les militants des Droits de l’Homme. Alors que le nouveau Sultan de l’Empire Néo-Ottoman plonge la Turquie dans une guerre civile ethnique visant à épurer “les kurdes” au nom de “l’antiterroriste”.

Les actes d’Erdogan sont condamnés par des nombreux textes institutionnels dont la CESDH. La Turquie ratifié, le traité en 1954. 1 676 arrêts de violations ont été rendus par la CEDH et 12 029 requêtes sont en cour (d’après des sources de 2009).

Le libéralisme va de paire avec l’autoritarisme et l’aspect liberticide. Il devient tout à fait “normal” que les libéraux s’accordent sur la politique turque. En effet, les accords permettant de renier les principes fondamentaux en matière de droits humains au sein des traités, mais aussi encouragent la libéralisation de l’économie entre l’Union Européenne et la Turquie. Tout peut devenir possible.

L’article 84 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne : “Le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire, peuvent établir des mesures pour encourager et appuyer l’action des États membres dans le domaine de la prévention du crime, à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres”. On peut retenir les termes de “prévention du crime”.

De plus, les pays de l’Union Européenne signataires de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne s’inspirent fortement de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme. On pourra pointer du doigt que la Turquie ne respecte pas ni le Préambule, ni les articles 2, 4, 6, 10, 11, 21, 23, et suivant. Comme l’accord entre la Turquie et l’Union Européenne concerne aussi les états membres de cette union, alors on remarque que ces derniers ne sont pas en mesure de respecter leurs propres règles. En effet, l’article 18 interdit les expulsions collectives et les expulsions vers des pays dangereux où les personnes risquent d’être condamnées à : la peine de mort, la torture, ou des traitements inhumains.

Or, les crimes que commet le régime turc contre l’opposition, contre les kurdes, contre les syriens. De plus, le régime turc entretient le négationnisme du génocide arménien. Autant dire qu’il n’y a pas réellement de prévention du crime de la part du régime. Le régime turc s’inspire de Bashar Al Assad, les villes Kurdes ressemblent aux villes syriennes comme Alep ou Homs. Du fait de l’islamisme du régime, ce dernier n’hésite pas à soutenir le Front Al-Nostra et Daesh au niveau local.

De plus, les opérations débutés par Frontex concernant les expulsions vers la Turquie. Elles touchent près de 72 000 personnes maximum.

Zeid Ra’ad Al Hussein a déclaré devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unis que “l’ébauche d’accord entre l’Union européenne et la Turquie soulève un certain nombre de graves inquiétudes […] Je suis notamment préoccupé par les possibles expulsions collectives et arbitraires, qui sont illégales”.

Le conservatisme européen voit dans cette solution, une réponse durable à “la crise des réfugiés”. Pour les libéraux, les réfugiés sont inférieurs à une marchandise. De plus, les 3 Mds d’euros d’aide pour résoudre ce problème ne changent pas le problème, mais aggravent le problème de fond. Le retour forcé par bateau renvoie forcément à la nature marchande que représentent les réfugiés. Pour ces derniers, tout est négociable, les réfugiés ne sont que de “la marchandise”. La libre circulation des bien contre la libre circulation des personnes, une idée très liberticide. Il apparaît logique que dans le cadre d’un contrat avantageux pour la Turquie, cette dernière y applique ses méthodes renvoyant la condition humaine à un autre âge. Qu’on se rassure les conservateurs et les libéraux ont toujours pensé que les droits de l’Homme comme une entrave à leurs libertés naturelles qui se traduit par le libre-échange des marchandises. La fermeture des frontières apparaît comme un moyen sécurisé de protéger les exploiteurs.

Au fond, nous ne sommes pas choqués, puisqu’il s’agit de l’Union Européenne voulue par le Capitalisme et le Nationalisme, une Union Européenne où tout est permis au nom du capitalisme, et pareil au niveau du Nationalisme, quitte à remettre en cause ses propres traités, ses propres protocoles.

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