Mouvement contre la Loi Travail : Il y aura bien des morts
Les capitalistes et les néolibéraux se mobilisent de plus en plus pour faire passer la “loi El-Khomri” en force. Les adeptes des coutumes et des traditions XIXème siècle n’ont pas véritablement changé sur le plan social et culturel.
Alors que nous fêtions la journée et la fête internationale des travailleurs, dont l’origine remonte au massacre de Haymarket Square et à la fusillade de Fourmies, le gouvernement fêtait la “fête du travail” créée par le maréchal Pétain pendant la période dite de “collaboration”. La violence de la répression du 1 mai 2016 pousse nos camarades à s’interroger sur la répression dans sa globalité et de la stratégie utilisée par les forces du Capital.
Il est légitime de se poser la question : la répression va-t-elle tuer dans le mouvement d’opposition ?
Les Germes d’un régime autoritaire et dangereux
Les Polices au sein de l’État, ne peuvent être que des Polices au service de la bourgeoisie.
Des slogans comme l’abolition du “salariat (ou du travail salarié)” ou de “l’état”, renvoient à ce qu’ils sont : des soldats au service du patronat. De ce fait, les affrontements qui ont lieu régulièrement entre ces personnes représentent “la république”, ne peut se résumer que par un affrontement de classes sociales. La logique de répression a changé. l’objectif n’est plus de réprimer le trouble à l’ordre public, mais de réprimer le mouvement social dans son ensemble tout en mutilant les manifestants.
Comme je le précisais dans différents articles, l’état de droit (bourgeois) n’existe plus, nous sommes passés dans un état légal. Les Droits de l’Homme et du Citoyen sont suspendus du fait de l’État d’Urgence.
Quant à l’article 5 Loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence, il abroge la liberté d’expression et d’aller et venir (le droit de manifester) au bon vouloir du Préfet, mais aussi condamne les manifestants au terme de l’article 13 d’une peine de six mois de prison et de 15 000 euros sans aucune justice.
Pourtant, nous trouvons des communiqués du ministère de l’Intérieur mensonger et irréel. Cette négation de la réalité ne peut-être que le début des germes d’un futur totalitarisme comme l’a démontré Hannah Arendt dans son œuvre sur le totalitarisme. Si Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ne peuvent en aucun cas être considéré comme des personnes totalitaires, ils mettent en avant des éléments isolés du totalitarisme. L’un d’eux est la réécriture de l’Histoire de manière à ce qu’elle concilie le pouvoir et le renforce :
Lorsque le gouvernement n’est plus en mesure d’assumer qu’il n’a plus le contrôle sur les policiers et les gendarmes, alors à ce moment précis, nous comprenons que la fiction de l’état policier est devenue la réalité.
La voix d’un libéralisme toujours plus liberticide et antidémocratique
Alors que nous critiquons sans cesse, l’accord entre l’UE et la Turquie, quand République ou Nation deviennent l’équivalent de la place Taksim, on se demande clairement si Manuel Valls ne s’inspire pas du Sultan autoproclamé de Turquie. Or, les méthodes sont exactement les mêmes. Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre s’inspire de l’extrême droite pour gouverner et détenir le pouvoir. Finalement, on comprend mieux pourquoi Manuel Valls aime tant Elizabeth Badinter, l’un collabore avec la Turquie et l’autre fait la promotion du Wahhabisme au nom de son travail. Un lien très fort les unie.
https://www.youtube.com/watch?v=CBuzy2-B-T4
Lors de la manifestation traditionnelle du premier mai entre Bastille-Nation, la Dite “Gauche” au pouvoir a coupé la manifestation en deux. Les forces de l’ordre ayant officiellement comme mission de séparer les bons manifestants et des mauvais manifestants. Les premiers appartiennent à des organisations politiques ou syndicales, les seconds sont des électrons libres, ils se placent dans les premiers cortèges. Les électrons libres sont donc vus par le pouvoir capitaliste comme des casseurs issus de l’ultra-gauche. Une telle approche montre l’amateurisme politique et démagogue du gouvernement.
Sur les ordres du 55 Avenue Bosquet, Bernard Cazeneuve a démontré qu’il était plus à droite que Claude Guéant ou Brice Hortefeux. Le guet-apens lancé contre les manifestants après les deux tiers de la manifestation montre une vision d’en découdre avec chaque opposant à la “Loi Travail”. Nous ne sommes pas en état de guerre et pourtant, lorsque les équipes médicales commencent à travailler avec la manière dont sont gérées les catastrophes, cela doit interpeller nous interpeller. Vu l’artillerie utilisée, les soins opérés en urgence dans des conditions extrêmes relevaient plus de la médecine de guerre, que de la médecine traditionnelle. De nombreuses personnes affirment que le premier mai constitue la répression la plus sévère depuis des dizaines d’années. Celle-ci est naturellement soutenue par les néolibéraux et les antirépublicains de tout bord et les extrême-droites.

Olivier Fillieule, professeur à l’université de Lausanne et auteur de Police et manifestants affirme que
Si la méthode des arrestations ciblées a pu faire ses preuves, elle est aujourd’hui utilisée à contre-emploi. Non pas pour faire retomber la tension, mais pour faire du chiffre, c’est-à-dire dans un but politique qui entre en totale contradiction avec les nécessités du maintien de l’ordre.
La CGT des cheminots de Paris gare de Lyon affirmera à la presse que
vers 19 heures, l’ordre d’évacuer la place a été donné, et ils ont mis la machine en route comme des bulldozers, à coups de pied, de matraque et d’insultes. J’ai voulu aider mes collègues, mais j’ai été repoussé, plaqué au sol, frappé.
Entre le retour des voltigeurs et des canons à eau dans les rues de la capitale parisienne, la politique répressive ne peut que s’intensifier. La répression permanente ne peut qu’instaurer la terreur à moyen ou long terme.
L’utilisation de grenade de désencerclement hors des recommandations (encore faut-il lire les indications dessus !), du LBD 40 (Flashball), des différents gazs ; lacrymogène, poivre de Cayenne, etc. ont servis à la politique de la tension. La volonté de mutiler et de remettre au goût du jour le concept du supplice physique interpelle sur la nature des répressions en cours. En effet, mutiler ou les supplices physiques appartiennent à l’ancien ordre. Ce retour à la doctrine des temps anciens révèle le visage de ces personnes en uniforme. De ce fait, la bourgeoisie porte l’entière responsabilité de plusieurs milliers de blessés depuis le début de protestation contre “La Loi Travail”.
La répression s’amplifie de jour en jour, le gouvernement n’a qu’une raison dans cette fuite en avant, le service de la bourgeoisie.
Pendant ce temps-là, le groupe “Les Désobéissants” propose de collaborer avec la Police pour y dénoncer les éventuels casseurs. Le groupe choisit donc de soutenir la bourgeoisie.
Les flics sont atteints de Mythomanie, de Psychose et de Paranoïa
L’augmentation des violences policières à l’encontre des centaines de milliers de travailleurs devient de plus en plus exponentielle. Cette violence n’est que la matérialisation des violences quotidiennes que les salariés subissent dans leurs usines, leurs sites de productions ou leurs entreprises. De ce fait, la caissière exploitée quotidiennement ne choque pas la bourgeoisie, et encore moins les flics dont leur objectif reste de protéger la bourgeoisie.
Il faut noter que 3,2 millions salariés seraient “en risque élevé de Burn Out (syndrome d’épuisement professionnel)” d’après une étude réalisée par Technologia (un cabinet de prévention des risques au travail) en janvier 2014. Chaque année en France, on recense près de 10 500 suicides et 176 000 et 200 000 Tentatives de Suicides sont prise en charge dans les Urgences, d’après les sources du Ministère des Affaires sociales et de la Santé. Il est de 35 pour 100 000 agents, quand dans la moyenne nationale, il est de 16,2 pour 100 000 habitants. Le taux de suicide au sein de la Police Nationale se situe au-dessus de la moyenne nationale. Dans un monde interconnecté, les actes des forces de l’ordre relèvent de la psychanalyse et de la psychiatrie. Si cette corporation génère la peur et l’angoisse au sein de l’opposition mouvement de la loi “El-Khomri” provoquent des propos très délirants, voir dangereux au sein des forces de l’ordre. Ces derniers sont au minimum 50 % d’antirépublicains.
La “Grande Peur” fut un mouvement de peur collective durant la Révolution Française à la fin du mois de Juillet 1789. Il s’agissait du fruit de l’imagination collective. Grosso modo, le Tiers Etats pensait à la mise en place d’un complot aristocratique visant à couper les blés verts pour y anéantir toute la récolte. L’aristocratie était censée avoir recruté des brigands pour “piller, égorger, violer”.
Sur le même imaginaire collectif au sein d’une bourgeoisie apeurée, une forme de paranoïa se caractérise par la vision de personnes alcoolisées et droguées, de banlieusards, de casseurs, etc. De ce fait, il n’est pas surprenant qu’un homme des forces de l’ordre définisse son métier “dégager les gens alcoolisés pour pas qu’ils tuent les gens”. Cette définition se traduit par sa volonté d’empêcher que “les brigands modernes” (sic) ne tuent d’autres personnes. De ce fait, la volonté de prévention sur un imaginaire collectif ne peut amener qu’à tuer les personnes possédant les caractéristiques du “Brigand moderne”. Si l’article 66-1 de la Constitution affirme que “Nul ne peut être condamné à la peine de mort”. On fait qu’un saut dans le cadre d’une justice proprement privée. Le “droit de se faire justice à soi-même” s’inscrit dans le cadre d’une vengeance privée, constituant “une garantie sommaire du maintien de l’ordre social dans les relations entre clans” [1]. Or, l’hystérie ou psychose collective présente au sein des forces de l’ordre ne peut que se traduire soit des psychopathies, soit par des “bouffées délirantes” de durées variantes. Ce sont ces évènements qui poussent, les forces de l’ordre à recevoir de l’adrénaline lors des différentes charges concernant les nasses, dans les évacuations de places ou de lieux d’occupation.
De plus, nous remarquons l’apparition d’un syndrome équivalant à celui de Münchhausen par procuration au sein de police nationale. En blessant, volontairement les manifestants, les forces de l’ordre mettent en avant les investigations afin de trouver les responsables, et cela, de façon persistante ou inhabituelle. De plus, la négation par les forces de l’ordre de leurs différents actes posent des questions très troublantes. Lorsque les forces de l’ordre et les manifestants ne sont pas en contact alors il n’y a pas cette violence et les manifestations se déroulent très bien.
Par conséquent, le tract de la Corporation Alliance (rejoint SGP-Police et d’autres) suit cette logique. Les responsables se font passer pour les victimes. Cela se résume par le slogan “stop à la haine anti-flic”. De plus, les deux arguments : “cet acharnement irresponsable à vouloir faire croire que les policiers sont des brutes sauvages qui frappent aveuglément la jeunesse” et “rappelle que les blessés parmi les policiers se comptent par centaines depuis le début des manifestations” tendent à nier la réalité. Cette négation porte sur le fait que les policiers frappent de manière aveugle et que l’on compte plus d’un millier de blessés issus des violences policières depuis le début des manifestations. Enfin, la menace d’une saisine contre la critique policière ne peut que rappeler la position des flics : contre la liberté d’expression, assassinant à nouveau Charlie Hebdo.

La doctrine que la corporation développe vient à mettre en avant “la stigmatisation du Policier” qui résulterait d’une “haine anti-flic”, nous avons déjà expliqué le sens profond de ce phénomène dans les lignes ci-dessus. En utilisant, le slogan “À Nous d’être debout place de la République”, deux éléments s’affirment : d’une part, la volonté de nettoyer la Place et de s’imposer par la force et d’autre part, en reprenant la terminologie la terminologie du mouvement confusionniste “nuit-debout”, ils essayent de faire un rapprochement entre oppresseurs et oppressés. Les oppresseurs tenteront de prendre la Place de la République pour défendre le concept de l’état légal : “Force doit rester à la Loi”. L’état légal est défendu contre l’état de droit par des personnes comme Henry de Lesquen.
Dans la manifestation qu’ils envisagent Place de la République, on connaît déjà leurs slogans, mais ils oublient que le smartphone s’est démocratisé, et que par conséquent, chaque personne avec un smartphone pourra diffuser en live cette manifestation dont l’aboutissement se terminera certainement par des débordements et des affrontements.
Le mysticisme et la Police
Il devient intéressant d’analyser le logo de la Bac Rennaise. Les hommes ont pour devise “surveiller et punir” et l’Ankoù. Comme l’écrivait, Michel Foucault dans “Surveiller et Punir”, le capitalisme a besoin d’une société d’une société de surveillance organisée et structurée pour que son système puisse perdurer dans le temps. Aujourd’hui, différentes organisations comme la BAC de Rennes reprennent cette devise avec la faucheuse ou plus exactement l’Ankoù. Cette dernière est considérée comme la personnification de la mort. Ainsi, le maître-mot de l’unité de Basse Bretagne n’est plus servir et encore moins de punir, mais de tuer, car leur Dieu a soif de sang et de vengeance. La mythologie a pris place au réel. À bord de leur véhicule, les voltigeurs seront présents. Ils tenteront sûrement de recréer “le wig ha wag” (le chariot transportant l’Ankoù).
[1] Elysee AWAZI BIN SHABANI, Appréciation souveraine du juge dans la détermination de la proportionnalité entre l’attaque et la riposte : cas d’une victime-agresseur originel, I.b. Caractères juridiques de la vengeance privée, Université de Goma – Licence 2010