Pour Plantu, CGT = Daesh

CgbCgJBWIAEkS3eNégligeant volontairement les violences policières et militaires contre les opposants à la loi travail, Plantu assume pleinement sa caricature pour dénoncer l’affiche de la CGT. De ce fait, il ignore le principal message de cette dernière : la dénonciation des violences policières.

Cette volonté de nier la réalité des conséquences de l’état d’urgence s’inscrit dans un discours patronal.

Il convient de souligner que Plantu s’est déjà illustré dans des scandales. Il a soutenu la tenue des spectacles de Dieudonné à l’occasion d’un débat télévisé avec Alain Finkielkraut. L’évocation de Voltaire comme argument apparaît ridicule pour justifier le négationnisme et l’antisémitisme. De plus, Dieudonné a remercié à de nombreuses reprises le caricaturiste. Une forme d’osmose entre les deux personnalités s’est formée au fil du temps.

En l’occurrence dans ce dessin, deux hommes entretiennent une discussion. L’un est un terroriste de l’organisation de l’état islamique, l’autre un syndicaliste de la CGT. Le terroriste pointe du doigt l’affiche en s’adressant au syndicaliste et déclare “franchement, elle est un peu craignos votre affiche !”.

En assimilant le syndicalisme et le terrorisme (islamiste en question), Plantu attaque une nouvelle fois un droit constitutionnel. Rappelons que le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, alinéa 6 énonce que “tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix

Ne s’intéressant point à la CGT, il ne pouvait pas savoir que le Préambule de l’organisation syndicale affirme que “Par son analyse, ses propositions et son action, elle agit pour que prévalent dans la société les idéaux de liberté, d’égalité, de justice, de laïcité, de fraternité et de solidarité. Elle se bat pour que ces idéaux se traduisent dans des garanties individuelles et collectives : le droit à la formation, à l’emploi, à la protection sociale, les moyens de vivre dignement au travail, dans la famille et dans la collectivité, la liberté d’opinion et d’expression, d’action syndicale, de grève et d’intervention dans la vie sociale et économique, à l’entreprise comme dans la société. […] Elle agit pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes, les libertés et les droits syndicaux, le plein exercice de la citoyenneté, la défense de l’environnement, pour la paix et le désarmement, pour les droits de l’homme et le rapprochement des peuples” ou encore son article 1 souligne que la CGT: “contribue à la construction d’une société solidaire, démocratique, de justice, d’égalité et de liberté qui réponde aux besoins et à l’épanouissement individuel et collectif des hommes et des femmes.On constate l’antagonisme entre Plantu et la CGT. Le syndicat a pour objectif de combattre “l’exploitation capitaliste et toutes les formes d’exploitation du salariat”, alors que Plantu a pour objectif d’imposer l’exploitation du salariat par tous les moyens possibles. De ce fait, l’antagonisme atteint un point de non-retour.

Rappelons que l’un des chevaux de bataille du caricaturiste consiste à affirmer que la ligne politique de la CGT est identique à celle de l’Islamisme radical ou terroriste. Partisan acharné du complot Islamo-Gauchiste, il tente désespérément une nouvelle attaque contre le syndicalisme français. Le journal du Monde a les complotistes qu’il mérite. Son ancien concept démontrait que l’opposition du travail du dimanche relevait de l’Islamisme. Navigant sur une des vagues populistes, il crût bon d’affirmer qu’il “n’y a aucune différence entre les terroristes du 13 novembre et la Confédération Générale du Travail”.

Le Poujadisme intellectuel vise à remettre en cause le syndicalisme comme organe représentatif des travailleurs. La phrase  objective le placement de l’organisation syndicale comme un groupe terroriste. La dangerosité du syndicalisme selon le caricaturiste est supérieure ou égale à l’organisation terroriste.

Dans ce cadre, il va même plus loin en sous-entendant que les violences policières sont légitimes et mesurées. En caractérisant la CGT d’organisation terroriste, il se trouve que tous les moyens se doivent d’être mis en place pour empêcher le mouvement de se développer. À terme, ce dernier rêve d’annihiler le syndicalisme dont le SNJ.

Autant dire que la dérive progressive du caricaturiste vers l’extrême-droite ne devrait étonner personne et encore moins les journalistes du Monde.

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