Les propos absurdes de Jean-Marc Rouillan
Jean-Marc Rouillan, ancien militant d’AD, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du PDG de Renaud : Georges Besse. Il est actuellement sous le régime de semi-liberté.
Il a pris la parole dans le Ravi pour s’exprimer sur les attentats de novembre. Mais les propos ne vont franchement pas dans le sens que l’on s’attend d’un ancien partisan de la lutte armée :
Je les ai trouvés très courageux, ils se sont battus très courageusement. Ils se battent dans les rues de Paris, ils savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics derrière eux, souvent ils ne préparent même pas leur sortie parce qu’ils pensent qu’ils vont être tués avant même l’opération. Ensuite, ils restent les bras ballants en disant “merde on a survécu à tout cela.
Dans ces propos, on remarque que le terme “courage” revient à deux fois. Dans cette logique, je préfère me référer au dictionnaire de l’Académie Française pour en connaître le sens réel du terme et éviter toutes dérives sémantiques.
Le sens qui se rapproche “faire effort sur soi-même pour accomplir un acte difficile, pénible et devant lequel on a longtemps hésité”. Pourtant, les terroristes si dans leurs quêtes ont tenté de faire un dépassement sur eux-mêmes pour commettre cette vague d’attentats, il ne s’agit pas de courage comme le souligne la définition.
Maintenant, l’expression “se battre courageusement” soulève des questions majeures. En quoi tirer sur des terrasses apparaît comme une bataille, puisqu’en encore une fois, dans une bataille, il y a deux forces qui s’interposent. Dans le cas présent, il y a eu qu’une force en présence : les terroristes de l’état Islamique. Autrement dit, il n’y a pas de “courage” à se battre contre des personnes sans défense. Dès lors que des terroristes sont considérés comme tels, il y a forcément des mérites qui vont avec. Dans le cas présent, personne ne peut voir des mérites dans l’acte d’assassiner des inconnus.
En l’occurrence, l’attitude des terroristes ne peut-être l’opposé du courage. Si ce n’est que de lâcheté profonde. À Paris, des milliers de personnes sont victimes du Syndrome de Stress Post Traumatique du fait des évènements qui s’en sont suivis. De même, les soignants et les pompiers qui se sont dépassés (plan blanc élargi activé) ont des séquelles psychologiques importantes.
En réponse, Jean-Marc Rouillan affirme que
J’ai dit qu’il leur fallait du courage, mais c’était une approche technique de la lutte, ce n’était pas une approbation.
Je suis un ennemi de Daech. J’ai une histoire politique communiste et anti-autoritaire, je ne vois pas ce qui peut me rapprocher de féodaux religieux.
Mais sa justification si hasardeuse qu’elle soit ne permet pas de comprendre ce qui le conduit à se positionner ainsi. L’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) a déposé une plainte pour apologie du terrorisme en considérant que son interview est “une indécence absolue à l’égard des victimes de ce massacre, et une fois de plus dans la violence, que Jean-Marc Rouillan se vautre”.
Quant à Bernard Cazeneuve parlait d’une atteinte à la mémoire des victimes.
Quoi qu’il se passe dans le cadre du procès, le mieux est que Jean-Marc Rouillan se retire définitivement de la scène politique.