Le boycott d’Israël est une impasse (5)

Le 6 mars 2016, une manifestation féministe atypique s’est déroulée (je ne vais pas m’étendre dessus) à Paris à l’appel de plusieurs dizaines d’organisations. Sur fond de contestation de l’état d’urgence, les personnes ont avancé des slogans assez radicaux.
Deux personnes ont été interpellées au cours de cette manifestation paisible. D’après mes sources, près d’une dizaine de personnes des Forces de l’Ordre aurait participé à cette action. On peut condamner cette violence, mais on ne peut que s’intéresser sur le fondement de cette interpellation.
L’article 53 du CPP définit la question du “flagrant délit”, au moins une des personnes a commis un délit au sens de l’article 225-2 du CP, c’est sur cette base juridique que la personne a été interpellée.
Au moins, une des personnes portait un t-shirt faisant l’apologie du boycott contre l’état hébreu. Dans ce cadre précis, on assiste non seulement à une forme de discrimination vis-à-vis de l’état en question, mais aussi du peuple habitant cet état. L’antithèse se veut que la discrimination a pour but de lutter contre la discrimination. Autant dire, qu’un cercle particulièrement vicieux se met en place. Dans un cortège où la solidarité internationale entre tous les peuples est exprimée, les discriminations deviennent légion dès qu’il s’agit du conflit israélo-palestinien.
D’ailleurs, on pourra noter que la personne en question a été soutenue par Sihame Assbague, une personne proche du PIR de Houria Bouteldja. Cette dernière accuse dans un de ces messages sur facebook, que nous assistons à la création d’une “police politico-vestimentaire”. On remarque très vite que Sihame Assbague et ses supporters n’ont pas compris le motif même de l’arrestation. Aujourd’hui, des millions de Français portent des T-shirt y compris moi-même. Pourtant, les millions que nous sommes, nous ne sommes pas arrêtés parce que nous portons des T-Shirt. Donc, le vêtement n’est pas remis en cause. Nous possédons le droit de nous habiller librement. Or, le T-Shirt de la personne ce qui fait la charge est l’inscription dessus, et les lettres en faveur du Boycott. Une nuance de taille, Sihame Assbague pensait sûrement que notre pays se comportait de façon très obscurantiste comme certains pays, ce qui n’est pas le cas (même s’il y a beaucoup de progrès à faire). De plus, la question politique dans cette affaire apparaît comme inexistante, il s’agit d’une question de droit commun. Les partisans de la liberté d’expression totale appartiennent à ceux qui souhaitent exercer l’abus de cette liberté pour nuire aux autres. “La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui”, autrement dit “la liberté des uns, s’arrête là où commence celle des autres”. Par conséquent, les phrases préfabriquées permettent de mettre le décalage entre ces militants et la réalité.
La recherche constante de la polémique permet aussi de fédérer des personnes, et cela, au-delà des lignes politiques traditionnelles.
Le BDS n’a pas pour objectif de créer deux états souverains. Lorsque les militants du BDS sur la place de l’Opéra commémoraient la mémoire des terroristes, on peut se questionner plus profondément sur ce mouvement. À l’heure d’aujourd’hui, ce mouvement se cristallise et se referme sur ses propres sources.
Peu de temps après l’interpellation, et cela, jusque dans la soirée, des personnes ont déversé toutes leurs pensées sur la toile. Parfois, cela en rapport avec les réfugiés. Un position particulièrement dangereuse pour les réfugiés qui n’ont rien à voir avec ces histoires (tout est anonyme) :
[huge_it_gallery id=”26″]
La personne en question a été relâchée rapidement, mais sera convoquée le 14 mars 2016 à 14h00.
Pourtant, en matière d’organisation de la lutte contre “le BDS”. Le ton est monté, ces derniers mois de la part du Conseil de Paris (majorité et opposition). En effet, des moyens alternatifs sont mis en place par la ville de Paris pour arriver à un consensus et processus de Paix entre l’autorité palestinienne et Israël.
[pdf-embedder url=”https://revolutionetlibertes.fr/wp-content/uploads/2016/03/V-.26.pdf”]
Par conséquent, le mouvement en faveur du Boycott poursuit son chemin de route, mais se retrouvera de plus en plus isolé et condamné politiquement, signant tôt ou tard son échec dans le processus du paix entre Israël et l’Autorité Palestinienne.
La suite : Le Boycott d’Israël est une impasse (6)
Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Révolution et Libertés en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail. Pour toute information supplémentaire : revolutionetlibertes@gmail.com