Petites explications sur les attentats du 13 Novembre

Je sais que mes propos ont choqué ces derniers jours. Le nombre de désinscrit sur la page Facebook de mon blog témoigne de ce malaise.
Pourtant, je voudrais revenir sur la soirée du 13 Novembre et de ses conséquences. Je suis Élève Aide-Soignant à l’Hôpital Saint-Louis. Je connais très bien les deux restaurants : le Petit Cambodge et Le Carillon pour une raison élémentaire, on doit y passer devant pour aller sur le quai Saint-Martin.
Ce soir, avec mes camarades de la promotion, nous allions dans un bar nomme “Le Verre Taquin” situé à 300 mètres du lieu des attentats. Nous étions partis justement pour passer une soirée assez tardive, mais deux éléments, nous échappâmes. Premièrement, je venais de faire opposition sur ma carte bancaire une semaine plutôt, je n’avais plus ma carte bancaire. Je me retrouvais également sans liquidités. Secondement, un ami était parti retirer de l’argent, mais impossible. La soirée prenait subitement fin. Il était entre 19h30 et 20h00, nous abandonnâmes le petit bar pour rentrer chez nous avec un certain dégoût. J’ai donc eu le temps de rentrer chez moi.
Le temps passa doucement. La capitale se préparerait à passer un week-end de folie. Pourtant, à 21 h 25, les terroristes commencèrent une vague d’attentats sans précédent en s’en prenant d’abord sur le restaurant asiatique, puis sur la brasserie située sur la rue d’en face.
Le soir vers 21h30, j’apprends qu’une fusillade venait d’éclater dans un bar nommé “Le Petit Cambodge”, je n’ai pas vraiment tilté sur le coup. On se souvient de l’image des enseignes de restaurant, mais très peu de leur nom. Au début, je pensais comme beaucoup, qu’il s’agissait d’une fusillade isolée sans relever que c’était quasiment sur mon lieu d’étude et de travail.
J’ai suivis comme tout le monde en live, les attentats sur l’ensemble des moyens médiatiques.
Le Samedi soir, je suis allé sur place au don du sang de l’Hôpital Saint-Louis pour participer comme je pouvais à la solidarité populaire. Dans la journée, j’ai su qu’il y a eu plus de 6h00 d’attente avec une queue de 150 mètres. L’établissement français du sang donne directement sur les deux lieux qui ont été mitraillés à la Kalachnikov. Il refusait les dons, car ils avaient la quantité maximale. Sur le mur le long de l’établissement, on peut encore voir les impacts des balles 7,62 × 39, quant au sol, il était couleur ocre. Un effroyable sentiment ne peut que prendre les personnes, face à ce sang dissimulé sur plus 50 mètres (j’ai refusé de vous les montrer par respect par rapport aux victimes).
Beaucoup d’internautes sont persuadés que mes positions concernant la période post-attentat sont en non-connaissance de cause. Je vous laisse un tweet qui illustre l’exemple.
@PierreLeBec tu es au courant des attentats ?
— Mickael (@MickaelKaeul) 29 Novembre 2015
Pourtant, il s’avère que l’Hôpital Saint-Louis a pris en premier les blessés. Environ 70 personnes y ont été admises en Urgence et opéré au premier étage. Les chirurgiens ont opéré pendant plus de 24h00 de suite pour réparer du mieux qu’ils ont pu les dégâts générés par les balles de guerre. Certaines personnes ont dû être amputées d’un membre.
Le lundi, je commençais un stage en Chirurgie générale et digestive. Autrement dit, mon service comme d’autres ont pris en charge les blessés par balle dans un premier temps, certains d’entre eux ont été transférés vers d’autres établissements hospitaliers plus spécialisés dans un second temps.
Dans le paramédical, le médical ou le chirurgical, il est nécessaire de posséder un certain d’esprit d’Humanité dont le respect de l’être humain. On ne peut rester insensible face à un tel drame et encore plus quand il touche son lieu de travail, son quartier, son arrondissement.
Le personnel hospitalier malgré sa bravoure dans les 48h00 après les attentats terroristes n’ont pas eu le respect adapté et les hommages nécessaires. J’en suis conscient. Une semaine après les attentats, le plan blanc, l’annonce de la prime, Martin Hirsh passait sont plan de restructuration en force profitant de Loi sur l’état d’urgence (pour éviter toutes mobilisations) insultant ainsi l’ensemble des professions hospitalières tout corps de métiers confondus. Au lieu de développer l’APHP, de prendre conscience que la menace terroriste nécessite un secteur de la santé “au top”, ils ont pensé que la santé devait être dégraissée. L’égoïsme de la bureaucratie aura des conséquences sur les victimes des futurs attentats.
Le dégoût que je possédais vis-à-vis des pouvoirs publics s’est amplifié de manière exponentielle. Je pense que la meilleure des solutions reste de le retour à l’état de droit avec la séparation stricte des pouvoirs.