#Régionales2015 : l’abstention baisse, le front national augmente.
Le Front National que la presse bourgeoise avait donné comme le grand gagnant des élections régionales n’administre aucune région. Peut-on se réjouir de ces résultats ? Bonne question.
Quand la droite radicale avait dans ses listes des personnes avec des idées d’extrême droite et antirépublicaine, nous n’avons pas ou peu entendu, ces personnes dénoncer la proximité idéologique entre les deux formations politiques
Le Front National gagne 801 759 alors voix que l’abstention baisse de 4 459 990 voix. Le taux de variation entre les deux élections met un terme au débat que l’abstention permet de favoriser le Front national comme le démontre le diagramme ci-dessous. Le débat est désormais clos sur ce sujet.
- Il n’y a pas de lien entre l’abstentionnisme et le vote Frontiste.
- L’abstentionniste : le nouveau bouc émissaire des électeurs face à la montée du #FN
Une République où 18 229 886 personnes refusent de voter est censée soulever un énorme débat, loin des avis nombrilistes des vainqueurs. L’abstentionnisme marque le décalage entre la politique politicienne et ceux que veulent baisser l’abstention.
Les maux des élections ne peuvent en rien être attribués en aucun cas aux abstentionnistes. Cette vision simpliste est pratiquée par la droite et la gauche pour éviter de chercher les causes réelles du refus des personnes d’entrer dans l’isoloir.
Le philosophe Raphaël Enthoven a même lancé une chronique sur Europe 1 “L’abstentionniste, ce feignant”. Cette éructation permet de retrouver un style de langage appartenant à certaines idéologies obscurantistes : “des feignants”, ” des ingrats”, “des malhonnêtes”, “des irresponsables”, “un snob”, “un enfant gâté”. On devrait surement allumer la lumière et éclairer la pièce une bonne fois pour de bon. Est-ce qu’en insultant ceux qui ne votent pas et les décrivant avec un langage péjoratif fondé sur une approche non-scientifique qu’on pourra les écouter et baisser l’abstention ? Bien au contraire. Loin des statistiques, cet avis populiste et démagogique montre l’ancrage profond au sein d’intellectuel de la volonté de ne pas réfléchir matériellement sur ce sujet, mais de se laisser divaguer dans le romantisme.
On pourrait déjà mettre les abstentionnistes dans trois catégories distinctes : les abstentionnistes politiques, les abstentionnistes défaitistes et les abstentionnistes apolitiques. Nous approchons à une analyse plus scientifique avec des éléments permettant de comprendre ceux qui ne votent pas.
Premièrement, l’abstention politique se traduit souvent par le refus de l’électeur de participer au jeu politique et souvent médiatique. Dans le contexte de la lutte des classes mettant en avant l’exploité et l’exploiteur, l’électeur lors de son passage dans l’isoloir quel que soit son vote (blanc et nul compris) signe le contrat social qui le lie à l’ensemble des individus. Le consentement constitutionnel et le rapport entre les différentes classes sont vécus comme une contradiction avec les idées de ce dernier. Un adage revient souvent “qui ne dit mot, consent”. Dans le cadre d’un contrat, la signature équivaut à une signature. Ainsi, l’extrapolation romantique de l’adage de droit se résumerait ainsi “qui s’abstient, soutient” entrerai dans une contradiction sur le sens même du contrat. De plus, de nombreux abstentionnistes refusent de se rendre dans les bureaux de vote par manque de pluralisme des idées dans les listes. Ainsi, ces choix sont politiques et mûrement réfléchis. L’abstention ne se faire pas par gaieté de cœur.
Secondement, l’abstentionniste défaitiste traduit la position que quel que soit le vote, les politiques mises en œuvre seront les mêmes. On pourrait le résumer au slogan “tous pourris, tous pareils”. Ce sont des personnes déçues par la politique des partis traditionnels.
Troisièmement, l’abstentionniste apolitique concerne la frange de la population qui ne voue aucun intérêt à la Politique.
Les abstentionnistes sont souvent décrits comme une réserve d’électeurs potentiels par certain, montrant l’opportunisme des différents politiciens. Une stratégie qui ne permettra pas de faire baisser l’abstentionnisme, puisque c’est en rendant la parole et en les écoutants que l’abstention pourra baisser.