Le dialogue social ou le compromis de classe
Le discours du dialogue social est devenu un des refrains phares de la majorité patronale. À chaque conflit entre exploiteurs et exploités, le gouvernement s’offusque de la complexité du fameux dialogue.
Dans dialogue, il y a évidemment plusieurs parties ayant une capacité de raisonnement et de prises de solutions diverses. Les contradictions de classe au fur et à mesure que le temps évoluent, atteignent leur paroxysme. Le dialogue social est aussi synonyme de dialogue de classe. Comment permettre un dialogue lorsque les travailleurs veulent vivre dignement alors que le patronat milite pour avoir le taux de profit le plus élevé ? Dès lors, nous assistons à la rupture de ce dialogue puisque les conditions de discussion ne sont pas réunies. Le dialogue prend toute sa raison puisqu’il se base sur la logique du rapport de force entre les différentes parties. Le dialogue ne peut rimer avec l’unité des différentes parties.
Le compromis de classes devrait être l’aboutissement du dialogue social et aboutir sur des contreparties pour l’ensemble des intervenants. Les contreparties sont évidemment élémentaires dans les négociations. Or, les contreparties doivent être largement équitables voir égalitaires. Pourtant, dans cette période de sur-accumulation du Capital, la Loi du Taillon résume très vite le supposé dialogue.
Le cas du groupe Air France-KLM résume très bien la situation : les salariés se sacrifient et la direction augmente ses salaires. Il n’y a aucune contrepartie équitable. La règle est donc appliquée de manière rapide rompant définitivement un dialogue social fragile. Cette rupture s’exprime sous différentes manières manière. D’une part, les méthodes utilisées par la direction se renouvellent régulièrement afin de rassurer les actionnaires. Le nouveau projet s’impose par la force et la violence (perform 2000) après celui de transform 2015. En brisant sans cesse, les travailleurs refusant de ce discussion franche. Sur le plan pédagogique, les interventions régulières du PDG en faveur d’une hyperflexibilité (ou le travail des enfants, l’âge de la retraite) résument le fond du programme du MEDEF. Les plans de licenciements réguliers, n’ont pas permis de redresser la compagnie nationale dont l’État est l’actionnaire principal. Ainsi, les termes “productivité” et “compétitivité” ne sont que des attrape-nigauds. D’autre part, concernant les travailleurs au sein de la compagnie, la réponse est adaptée à la violence de la direction du groupe Air France. L’expression de la violence sociale se lit dans les chiffres de l’entreprise. Dès lors, le molestage d’une partie de la direction intervient dans cette rupture de dialogue.
Le journal de la classe dominante fait sa “une” avec le titre : “l’Affaire Air France, symbole du dialogue social en panne” (Le Monde 15/10). On passera sous silence l’éditorial du poujadiste Leparmentier.
La droite s’insurge contre le blocage du supposé dialogue social, cela suppose évidemment de réformer l’ensemble du processus afin de le fluidifier. Les accords d’entreprise au sein des différents partenaires dans la logique libérale sont perçus comme supérieur en terme de norme juridique par rapport au Code du Travail. Comme on l’a souligné toute à l’heure, sur fond de compromis de classe, il s’agit du dialogue patronal. Les salariés ne sont dès lors que la main d’œuvre d’ajustement et bon marché (autrement dit de vulgaires statistiques) par rapport au rendement et au taux de profit.
Depuis, le PDG a décrété que 1 000 emplois supplémentaires dans le cadre du fameux plan B.