Départ chez EELV pour le capitalisme vert

Le parti EELV est entré dans une logique de division ces derniers temps. Une partie est favorable à un rapprochement du PS et de l’UDI et l’autre vers le Front de Gauche et le NPA. Cette distorsion a poussé Jean-Vincent Placé et François de Rugy à claquer la porte des Verts. En effet, les deux derniers souhaitaient une politique plus patronale afin de s’opposer de manière aux mouvements sociaux pour engager le pays dans un processus de révolution libérale. Les deux anciens écologistes ont choisi les réformes des marchés financiers comme nouvelle doctrine.
Loin de toutes dérives, il s’agit du rééquilibrage des forces politiques. Les personnes quittent les partis politiques en fonction de l’idéologie qu’il prône. La droitisation d’une partie d’EELV devenait une évidence au point de créer une fracture. L’opération visant à stabilisant le parti avec des constantes opposées devenait de plus en plus improbable. D’autant que le rapprochement de Jean-Vincent Placé avec l’UDI soulevait un débat de fond. En effet, l’ancien écologiste prône une économie de marché pour favoriser l’écologie. Autrement dit, il affirmait qu’il était possible de mettre en avant un capitalisme vert. De plus, dans le cadre des débats politiques, on se rend compte que ce dernier se droitisait au point de nuire au mouvement social. Dans son dernier livre, il posait la question « pourquoi pas moi ? » (son livre s’est vendu à moins de 300 exemplaires, il s’agit d’un véritable flop). Il souhaitait rejoindre le gouvernement du parti “dit” socialiste. Ce qui était impossible avec la politique du bureau d’EELV. Aujourd’hui, Jean-Vincent Placé fait des odes à Emmanuel Macron. Il prône une politique de mise en mouvement du libéralisme. Le sénateur affirme que les réformes présentées sont courageuses puisqu’elles vont débloquer une France restée trop longtemps statique. La vision de Jean Vincent Placé milite pour « fédérer un mouvement écologiste, réformateur, européen, mondialiste et qui assume l’économie de marché ». Ce discours n’est autre que celui du MEDEF et de l’IFRAP.
Jean-Vincent Placé affirmait clairement son côté « maurassien » dans une interview sur BFM-TV. Il est passé à une autre étape. Puisqu’il applique désormais son discours. Le réactionnaire dans sa xénophobie considère qu’EELV est devenu « le parti des Roms ». La rhétorique du “parti de l’étranger” est une citation de Charles Maurras pendant la collaboration du Régime de Vichy. Le théoricien du nationalisme intégral dans sa diatribe désignait les Juifs, les Franc-Maçons, les communistes et les Tziganes (la liste n’est pas exhaustive). Les mots ont un sens. La citation a été reprise par le CRIF. Cela soulève des questions. Comment une organisation représentant officiellement les Juifs peut publier des références antisémites ? Des réponses s’imposent.
Son collègue François de Rugy a fait de même, il a quitté le navire. Ce dernier ne se retrouvait plus dans la politique d’EELV. Invité sur la radio RMC, il a déclaré « Il faut choisir entre l’écologie et le gauchisme ». Celui qui soutient corps et âmes l’autorité de l’état et la casse des luttes sociales s’est enseveli sous une montagne de confusionnisme. Sa rhétorique suit la logique du réactionnaire de base.
Les deux élus sont atteints de paranoïa, puisqu’ils voient des gauchistes partout. L’ironie est qu’ils ne savent pas à quoi correspond le Gauchisme. Le terme “gauchiste” est souvent utilisé par les réactionnaires pour caractériser la Gauche, mais ces derniers ne savent pas que c’est Lénine lui-même qui l’a défini. Cela n’est guère étonnant.
Ainsi, les deux dissidents d’EELV vont-ils créer le « Mouvement pour un Capitalisme Vert » (MCV) ?