Le Boycott d’Israël est une impasse (2)
La paix entre les peuples est primordiale, la paix entre les Israéliens et les Palestiniens suit cette logique. Ce boycott radicalise l’ensemble de la société et n’offre aucune solution à cette guerre dissimulée.
De plus, la montée de l’intégrisme religieux permet d’intensifier le sentiment de rejet entre les peuples. Trois points majeurs seront soulevés dans cet article : le droit international, la question de l’apartheid et les références avec le nazisme.
La ligne adoptée par les partisans du Boycott s’appuie sur les règles internationales. Or, jusqu’à présent les règles internationales sont considérées au bon vouloir des partisans, puisque les règles de l’ONU ont mis en place à travers résolution 181 du 29 novembre 1947 le partage de la Palestine Mandataire en deux Pays distincts. Le droit à l’autodétermination est une des valeurs prônées par cette dernière depuis les 10 points du Président Wilson qui sont par ailleurs retranscrits dans la Charte de l’ONU. On constate que le droit à l’autodétermination n’est pas forcément de mise parmi une majorité des personnes refusant d’acheter des produits israéliens. Le droit international est donc à géométrie variable. Ces derniers refusent de reconnaitre “l’entité sioniste”. La vision du droit international est utilisée à des fins opportunistes. Omar Barghouti parlera du “discours hégémonique de l’establishment sioniste” dans une interview réalisé par Nirit Ben-Ari (journaliste de Haaretz) pour Le Monde pour pouvoir la mise en application des résolutions. Pourtant, les droits internationaux varient, la France dernièrement au regard des lois internationales n’est plus considérée comme “Le” pays des droits de l’Homme tellement qu’elle enfreint des règlements et des protocoles à ce sujet sans que cela choque des personnes.
Ensuite, les partisans s’appuient sur l’argument que le conflit israélo-palestinien serait similaire à l’apartheid Sud-Africain. Ainsi, le refus d’acheter des produits s’inscrirait dans la continuité du mouvement d’Afrique du Sud. Cela permet d’établir une caution “morale” et de rendre, de fait, “légitime” ce mode d’action. Trois points majeurs sont à soulever. Premièrement, le problème de l’Afrique du Sud résidait dans la discrimination entre les boers (les afrikaners) et le reste de la population non-blanche. Le mouvement de Nelson Mandela avait pour objectif de faire tomber la séparation et la différenciation ethnique afin de réaliser une société d’égalité. Deuxièmement, le terme apartheid provient de l’afrikaans qui signifie la séparation. Faire tomber l’apartheid, c’est rompre à la séparation au sein d’état que cela soit sous forme ethnique, religieuse, culturelle ou d’orientation sexuelle. Et troisièmement, en Afrique du Sud, il s’agit d’une lutte interne au sein d’un État, alors que le problème Israélo-Palestinien se fonde sur le droit à l’autodétermination. Deux peuples pour deux états (Israël et Palestine) sont aussi particulièrement différents. Le droit à l’autodétermination ne peut être comparé de près comme de loin au droit à l’égalité.
De plus, l’augmentation des comparaisons entre Israël et le régime nazi est une stratégie pour légitimer le mouvement de refus des produits Israéliens. Mais, ces comparaisons posent un véritable problème. Régulièrement, des personnes font passer Israël pour l’équivalent du régime nazi. Ainsi, les habitants de l’État Hébreux deviennent par cette théorie fumeuse l’équivalent des nazis. Ces personnes affirment de fait, que les Juifs sont devenus antisémites. Le révisionnisme et le négationnisme pour alimenter le conflit deviennent alors une norme chez de nombreux militants (mais pas tous). La question de la Shoah est régulièrement soulevée pour justifier l’injustifiable. Je ne citerai que l’exemple de Carlos Latuff qui a été primé lors d’un concours négationniste à Téhéran, ou encore la comparaison entre le Ghetto de Varsovie et Gaza. Ces comparaisons sont omniprésentes au sein du mouvement Boycott Désinvestissement Sanction. Pour conclure, dans les comparaisons avec l’Allemagne Nazi, un rappel majeur s’impose. Le 1er avril 1933, une vaste campagne d’interdiction des achats contre les commerçants juifs fut mis en place par les Sturmabteilung avec le dessin de l’étoile de David sous l’impulsion de Joseph Goebbels.
La suite : Le Boycott d’Israël est une impasse (3)
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