Le terrorisme consiste à mettre en place des actions pour semer la terreur et la peur au sein de la population. La semaine dernière, un islamiste a tenté de commettre un bain de sang dans un train Thalys en provenance de Belgique. L’individu a été maitrisé à temps par près de six personnes dont un agent de la SNCF en congé et des soldats américains.

Une amnésie générale ?

Le piège du terrorisme se referme doucement. Il participe à l’action-réaction. Toutefois, le terrorisme n’est pas un fait nouveau en France. En 1980, près 14 attentats eurent lieu. La vague d’attentats s’étendit jusqu’en 1989. Le problème concerne l’oubli progressif de certains évènements graves comme l’attentat de la rue de Rennes, de la station St-Michel, de la rue Copernic ou les attentats du groupe de Fouad Ali Saleh ?

Les attentats antisémites étaient une réalité et l’islamisme aussi. Qu’est-ce qui a pu se passer dans la conscience générale entre l’attentat de la rue Copernic qui a visé une Synagogue le 3 octobre 1980 et le massacre de l’école Ozar Hatorah à Toulouse, le 19 mars 2012. 32 années séparent ces deux attentats, mais aussi, on pourrait parler de la prise d’otages (je ne suis pas forcément d’accord avec le terme, le terroriste ne réclamait rien) de l’Hypercasher de Vincennes le 09 janvier 2015.

Pourtant, entre en 1980 et les années 2010, le contexte géopolitique est différent. La situation globale s’est transformée notamment au sein des groupes Islamistes. Les petits groupuscules se sont progressivement unis pour converger vers ce que représente Daesh. Même s’il existe des dissensions entre les groupes islamistes (le Djihad Islamique, Boko Haram, le Front Al Nostra, Ahrar Al-Cham, Jaïch al-Islam, Liwa al-Tawhid, etc.).

L’obscurantisme des Frères Musulmans s’est diversifié. Toutefois, le terrorisme le plus en vogue au sein de l’Union Européenne reste le séparatisme et le régionalisme d’après Europol. Un fait souvent oublié.

Nous assistons aussi à différentes vagues, qui se caractérisent par une courbe en U.

Aussi, nous étions au courant de ce phénomène depuis des années. Que c’est-il passé ? Pendant des années, des actes terroristes se sont commis dans l’ombre sans que la presse en fasse des unes exceptionnelles.

Le problème vient en autre de l’amnésie de la société. Cette dernière résulte souvent d’un choc qui peut être physique ou psychologique. Pourtant, si la France comme tout autre pays se veut être forte, elle doit prendre conscience de l’existence du terrorisme, et cela, dans le long terme. Si elle en oublie l’existence, elle se fera surprendre à chaque vague. Depuis 3 ans, beaucoup de personnes découvrent le terrorisme avec stupeur, il frappe de manière ciblée ou au hasard selon les circonstances.

L’hystérie et la paranoïa

L’hystérie collective résultant de ce nouvel acte montre de manière très schématique l’augmentation de la peur au sein d’une partie de la population. Avoir peur est certes un réflexe animal, mais quand il s’agit de la conséquence de l’acte terroriste, la réaction suit donc les volontés des terroristes. D’autant que si la question de l’islamisme est omniprésente dans les conversations, elle en oublie une chose.

La psychose crée une ambiance malsaine, puisqu’elle renforce de le sentiment d’insécurité. La perte de contact avec le réel se résume par la volonté de renforcer l’autoritarisme de l’état en augmentant sa politique sécuritaire.

On peut clairement affirmer que la Loi de Renseignement n’est pas efficace. La diminution de liberté ne crée pas plus de sécurité, mais occasionne justement une augmentation du sentiment d’insécurité avec une boucle infernal. Pendant ce temps-là, les responsables des futurs actes passent de manière alaise entre les mailles du filet sécuritaire.

Jusqu’à force du contraire, les résultats des politiques menées par Beauvau sont très mauvais. Mais aussi, faut dire que la presse n’y va pas de main morte, si elle pose souvent le problème sécuritaire comme élément majeur et important, elle publie l’ensemble des méthodologies pour le terroriste.

Les politiciens entretiennent la psychose et ne militent point contre le problème. On pourra que citer la volonté de vouloir une Police à l’américaine de la part de la droite et de l’extrême droite. La députée Valéry Pécraisse lors d’une interview a été ferme. Or, ces mesures risquent d’augmenter et de faciliter le taux de suicide chez les forces de l’ordre, d’augmenter le nombre de bavures policières et donc de meurtres policiers au nom de la sécurité. De plus, elle souhaite que le policier hors service ait un statut d’un policier en fonction. Ainsi, les forces devront être payées de manière supérieure (augmenter la charge salariale de la fonction publique par ailleurs, tant haïe par la droite), puisqu’elles interviendront jour et nuit et n’auront plus le droit à aucun repos, passant aussi sur les droits élémentaires du Code du Travail (la flexibilité). Enfin, de compte, c’est bel et bien l’État Policier que ces derniers souhaitent instaurer pour défendre finalement personne si ce n’est l’ordre institutionnel.