Suite à la polémique de la semaine, nous voilà face à la journée tant décriée. Tel-Aviv Sur Seine s’est bel et bien déroulé et n’a pas été annulé par la maire de Paris.

Je m’y suis rendu à 10h15 pour faire une petite approche de l’évènement après avoir passé les contrôles de sécurité. Certains parlent de checkpoint pour tenter une comparaison frauduleuse avec la situation à certains endroit en Israël. Une stratégie pour condamner la sécurité sur un évènement mineur, ces derniers font abstraction sur les contrôles à l’entrée des concerts ou des matchs de football. Autant qu’ils sont de mauvaise foi. Les journalistes étaient également soumis aux mêmes contrôles après la validation des cartes professionnelles lors de leur première visite contrairement à ce qu’il se dit sur la toile.

Tel-Aviv Sur Seine

Les médias sont arrivés en masse pour couvrir l’évènement qui s’annonçait sous haute pression. Pourtant, le calme régnait avec une légère musique électronique. Le rassemblement des journalistes ressemblaient à une certaine tradition comme on le voit souvent dans les manifestations ou évènements culturels. Ainsi, dans la matinée, les premières photos dans un décor artificiel.

On m’a posé la question concernant ma présence à travers un média (Vice). Il me semble qu’il s’agit d’un évènement purement culturel et que la politique ne devait pas intervenir dedans. Je remarque que ma position politique sur le conflit devient de plus en plus abstraite. En effet, l’étiquette “communiste” a laissé plein d’amalgames honteux de la part des pires obscurantistes ne faisant aucun distinguo. Il faut dire que sur internet ces derniers jours, beaucoup d’idiots ont cédé aux sentiments les plus bas pour s’exprimer sur le sujet. Sans parler de ceux qui voient le monde sous une forme binaire (j’y reviendrai un jour). Toutefois, je rappelle que je n’ai pas de problème avec Tel-Aviv, pas plus qu’avec Athènes, New-York ou Moscou.  L’internationalisme est une valeur centrale dans le combat que je mène, il s’agit de respecter les nations entre elles et en extensions les peuples qui fondent les nations. Ainsi, on peut être en désaccord majeur avec la politique sans forcément s’en prendre à l’état. Donc, je n’avais aucune raison de ne point venir d’autant qu’il me semble qu’après le déferlement antisémite.

La musique d’Omer Adam – Tel-Aviv passait en boucle pour fêter l’occasion. Mais, nous restons dans une ambiance avec peu de folklore. Toutefois, il me semble assez clair que l’ambiance était à la fête et à la détente. L’esprit est resté présent toute la matinée.

J’ai pu rencontrer Alain Rozenkier de l’association La Paix Maintenant dans le cadre du documentaire que je réalise sur le mouvement de Boycott sur l’État Israélien, mais aussi Pierre Kanuty (Conseiller diplomatique auprès du Premier Secrétaire du PS), dont j’ai pris le contact qui m’aidera, je l’espère dans mon travail.

Progressivement, les gens sont venus à midi pour manger à la petite guinguette. Elle était dans un van dans l’esprit Hippie. Surement pour rappeler les Kibboutz, et faire l’apogée de cette culture dont aurait tant besoin en France pour bâtir la patrie socialiste. L’ambiance décontractée et zen. Le van pour Tel-Aviv Beach s’inspirait dans l’époque des années 60-70. Les gens faisaient la queue pour pouvoir demander une boisson ou une spécialité israélienne. Puis ils s’asseyaient sur les bancs mis à disposition du public. Toutefois, certains participants sont venus des drapeaux, dommage. Je pense qu’ils n’avaient rien à faire là.

Gaza Plage

Le mouvement CAPJPO-EuroPalestine et une dizaine d’associations organisaient une contre-manifestation pour dénoncer la tenue de l’évènement Tel-Aviv Sur Seine dont il voyait dedans une provocation suite à la dernière opération militaire dans Gaza. L’évènement a toutefois reçu l’autorisation de la Préfecture de Police. Ils appelaient à battre le pavé “pour faire entendre la voix de la Palestine occupée, colonisée, emmurée, bombardée”. Ils ont demandé aux manifestants de ne “pas se mêler aux occupants israéliens”. Ils ont été rassurés très vite, les forces de l’ordre ont stationné au niveau du Pont Notre-Dame faisant ainsi une barrière entre les deux évènements.

Il y a eu des provocations régulières et incessantes. Le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) tenait un stand. On entendait “le gouvernement, c’est le CRIF”, pendant que les manifestants scandaient : “boycott Israël, boycott Israël” ou encore “Israël assassin, Hidalgo complice”. La marque Teva est largement prise pour cible par les protagonistes. En effet, ces derniers souhaitent interdire complètement la marque israélienne existant toutefois depuis 1901. Avec la petite vignette autocollante comme Bénédicte Bauret sur sa carte vitale.

Aussi, le vilipendage régulier contre Tel-Aviv mène logiquement à la haine, c’est ainsi que les Israéliens étaient décrits comme “des violeurs, des terroristes, d’assassins”. Les insultes contre les sionistes fusent également, tout est comparé au sionisme : les chaînes, les politiques, même les journalistes.

La journée s’est faite avec des provocations. Il faut quand même le dire que les organisateurs de Tel-Aviv Sur Seine ont été mis en avant comme des génocidaires. C’est d’ailleurs, une femme qui venait se rendre à la manifestation Tel-Aviv Sur Seine qui hurla “Israël Vaincra, Israël Vaincra” en passant devant les personnes qui prenaient la parole. La dame était âgée de près de 60 ou 70 ans. Elle se sentait humilier par les comparaisons tout à fait nauséabondes que les militants faisaient entre le régime de Benyamin Netanyahou et le régime nazi. Je lui parlé sereinement en lui proposant de faire le tour, elle serait mieux, débattre face à un mur ne fait pas avancer les choses.

Les manifestants présents n’étaient pas venus pour faire la fête, ni même demander la paix. Bref, très peu de détente et beaucoup de politique.