Vous avez dit « Islamo-gauchisme » ? (2)
Marx comme Engels portait la barbe. Yann Tindo l’a bien remarqué l’obligeant a utilisé le terme « Islamo-gauchisme » dans un essai plus ou moins ridicule où il met en avant le Marxisme.
En effet, les deux théoriciens portent la même barbe. Ces derniers peuvent (avec de l’imagination) ressembler à celle de l’Ayatollah Khomeini. C’est ainsi que Yann Tindo s’est livré à une confusion mêlant le marxisme à l’Islam Politique. Il n’a cependant pas remarqué qu’il met en lumière une minorité de personnes, oui, ces gens-là, les néoconservateurs parlent d’une minorité comme si elle était représentative de la majorité. Cela reflète également leurs connaissances mathématiques.
Alors que le lutte des classes augmente en intensité, les travailleurs sont de plus en plus compressés par les intérêts de la classe dominante. Sur l’échiquier politique, les partis traditionnels défendant les travailleurs appartiennent à ce que l’on appelle la « Gauche ». Les travailleurs sont en lutte pour protéger leurs outils de production ou leurs emplois face aux délocalisations, aux licenciements boursiers, à la baisse des salaires, etc. les travailleurs sont souvent organisés dans des syndicats : CNT, CGT, FO, etc. Les tendances syndicales sont diverses et variés, mais le réformisme se trouve côte à côte des jaunes. Le syndicat est censé combattre l’exploitation patronale. Les différentes lois passées en catimini par le gouvernement de « Droite » : l’ANI, le CICE, la loi Macron, la loi Rebsamen, etc. permettent le renforcement du patronat que ce soit sous la forme des aides financières ou de la destruction du droit du travail.
De manière générale, la classe dominante affirme que les luttes prolétariennes sont des luttes de « Gauchistes » contre l’entreprise. Alors que nous avons démontré dans l‘article précédent que cela n’avait aucun sens. D’autant que défendant la théorie de Rosa Luxembourg, j’entre dans le cadre du « gauchisme », même si cela ne veut rien dire. Pour les néoconservateurs, il s’agit d’une manière de se cacher et de camoufler les positions qu’ils ont et du manque absolu d’arguments.
La montée de l’islamisme dans différents pays du Moyen-Orient et d’Extrême-Orient a de multiples raisons d’inquiéter l’ensemble des peuples qui y font face, pendant que d’autre (Iran, Irak, Syrie, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar, etc.) subissent les régimes islamistes de plein fouet. Si l’occident dans certaines circonstances a pu avoir une influence dans son développement et sa progression, aujourd’hui, ce n’est pas l’occident qui est menacé, mais chaque peuple. Le mouvement des Frères Musulmans créé en 1928 s’est développé, structurée et diversifié. Il a permis la création de différents groupes terroristes : Al Qaida, le Front Al-Nosra, Daesh, etc. Les djihadistes par la lutte armée tentent d’imposer leur dogme un peu partout, et cela, au nom d’un “Dieu”.
Ce sont ces derniers qui ont commis les actes terroristes du mois de janvier (contre l’HyperCasher, Charlie Hebdo, la Policière de Montrouge) et qui ont plongé la France dans le chaos pendant une semaine.
Aujourd’hui, les méthodes utilisées ne permettent en aucun cas de stopper son avancement. Seul, les forces kurdes du YPG affiliées au PKK ont permis de repousser Daesh hors de Kobanê dans une guérilla terrible, mais aussi de commencer progressivement la reconquête des territoires que Daesh s’est emparé. Ce sont des organisations progressistes qui combattent et font reculer Daesh. Les kurdes sont musulmans. Mais voilà, les kurdes sont essentiellement progressistes.
Ceci dit, on ne voit pas beaucoup ceux qui brandissent le terme « Islamo-gauchisme » ne militent pas contre les islamistes. En effet, militer contre l’islamisme ou tout intégrisme religieux ce n’est pas répandre l’obscurantisme et la haine contre la religion et le croyant. Les reniements par ces gens-là à la laïcité sont multiples, et deviennent un refuge pour combattre notre république et notre démocratie si bourgeoise soit-elle.
Ensuite, l’expression « Islamo-gauchisme » renvoie également au « maccarthysme » et au slogan « There Is No Alternative » de Margaret Thatcher. En effet, la critique du « gauchisme » selon les réactionnaires, englobent de ce fait l’ensemble des partis et organisations politiques se revendiquant de la défense des intérêts des travailleurs. De par le sens de la définition que font les néoconservateurs, le lien entre les mouvements progressistes et l’islam politique est évident. Par conséquent, lutter contre les licenciements abusifs ou boursiers prend une forme prosélyte et devient de ce fait un soutien irrémédiable à l’Islam Politique. Cette analyse politique impose dès lors aucune alternative à la politique néolibérale, puisque tout ce qui lui est opposé correspondrait à « l’Islamo-gauchisme ». Ainsi pour combattre, l’Islamisme, seul la politique patronale serait nécessaire. Renforcer le capitalisme est la seule solution proposée en perspective par ces derniers.
D’ailleurs Gérard Larcher l’affirmait dans la convention de l’UMP
Nous avons dans ce pays une lecture salafiste du code du travail, comme s’il était intouchable, définitivement ininterprétable, laissant aux seuls oulémas de la cour de cassation le soin d’en dire les moments les plus forts
Pour lui, la seule solution de combattre l’islamisme consiste à flexibiliser le droit du travail. Certains néolibéraux considère la Cour de Cassation comme une instance islamique, le code du travail comme le Coran. À ce prix-là, il n’y a plus aucune différence entre l’ex-UMP, le MEDEF et Riposte Laïque. L’obscurantisme gagne du terrain, puisque cela dit qu’il faut emprisonner tous ceux qui défendent le code du travail (des millions de personnes). Les purges patronales au nom de l’islam, on aura tout vu.
Pourtant, le raisonnement vouant à mettre en évidence « Islamo-gauchisme » ne tient pas pour une raison majeure, puisque c’est la misère qui permet le développement de l’obscurantiste. De ce fait, les obscurantistes capitalistes privilégieront toujours l’obscurantisme au progrès, le concordat à la laïcité, tant que cela permet de protéger les intérêts des actionnaires et du patronat.