Varoufakis aura essayé son plan B

varoufakisLa Troïka en Grèce s’est montrée autoritaire, menaçante et intransigeante face aux demandes de réformes du gouvernement d’Alexis Tsipras.

La BCE et des autres banques centrales sont indépendants d’après l’article 7 du protocole sur les statuts du Système Européen de Banques Centrales et de la Banque Centrale Européenne. Il y est précisé dans cet article le principe de non-intervention du pouvoir dans la gestion de la banque centrale : « ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme ». En effet, en refusant l’accès au financement des banques grecques auprès de la BCE, Mario Draghi a cédé sa place de Président de la BCE au profit de l’homme politique partisan qu’il est. En acceptant les instructions des différents pays ou aux organes communautaires (dont la Commission Européenne, le Conseil Européen, l’Eurogroupe ou encore le Fonds Monétaire Internationale), Mario Draghi a dérogé au règlement sans l’accord de l’ensemble des pays du SMBE et de la BCE. Or, l’infraction est constatée, mais nulle sanction interviendra à l’encontre du Président de la BCE puisque ces dernières ne sont pas prévues par les différentes règles communes. Ainsi, l’asphyxie de l’économie grecque en usant le contrôle de la « monnaie » a montré que la présidence de la BCE a mis en avant des règles tacites et non écrites. « L’euro » est devenue une monnaie au service exclusif du néolibéralisme sous perfusion idéologique de l’École de Chicago et de Viennes.

Or, il est nécessaire de rappeler que la Grèce a été littéralement asphyxiée par Mario Draghi. Face à la menace et la tentative de coup d’état de ce dernier, une alternative évidente fut mise en construction par Yannis Varoufakis.

Alors que les traités, la constitution grecque ont été violés par les partisans de la Troïka, la création du système bancaire parallèle fait scandale chez ces mêmes partisans. La politique néolibérale a eu pour effet une catastrophe financière et une crise sociale et humaine sans précédent. La droite (Nouvelle Droite, To Potami, PASOK) qui se trouve actuellement dans l’opposition reste tout de même dans un axe claire et précis. Les partis néolibéraux n’ont pas hésité à violer de manière volontaire les traités européens, les protocoles de l’ONU (dont ceux sur les droits de l’Homme) et même la constitution grecque. On sait très bien que pour eux tout ce qui est illégal et qui permet l’étranglement de la Grèce parait juste, ce qui permet à la Grèce de respirer parait injuste. Donc le scandale était évident.

Dès lors, il n’y a pas de honte à mettre en place un système permettant de créer de la monnaie quand la BCE n’était plus à même de le faire et ne voulait plus le faire. La non-volonté de prendre en charge le problème est une évidence, il a donc mis en place un système pour pallier au fait que la BCE a été partisane tout au long des négociations et a coupé le financement des banques (alors qu’elle a émis 3 000 Mds en Assouplissement Quantitatif). Il s’agit d’une idée neuve et intéressante.

C’est de cette manière que Varoufakis explique sa décision : « Mon équipe et moi avons mis au point des méthodes innovantes de développement d’outils du ministère des Finances afin de répondre efficacement à la crise des liquidités ».

La droite Grecque est profondément choquée du piratage des données bancaires pour la création d’une plateforme alternative. Elle considère que la mise en œuvre du plan B de Yannis Varoufakis constitue un acte de trahison et a saisi la cour suprême afin de juger l’ancien ministre des Finances. Comme Varoufakis le dit si bien, « l’Establishment oligarchique grec favorable à la Troika » a permis les conséquences actuelles. De plus, ce sont ces partis politiques qui ont « transformé la Grèce en protectorat ».

Actuellement, il y a deux plaintes en cours. La première provient du  maire de Stylida, Apostolos Gletsos, chef du parti réactionnaire Teleia et de Panagiotis Giannopoulos un avocat pour trahison. On sait très bien où se placent ses personnes sur l’échiquier politique.

Si Syriza a fait une faute politique majeure en adoptant le Mémorandum 3 contre l’avis du peuple, il n’en demeure pas moins que mettre la tête de Yannis Varoufakis qui a malgré tout voté pour différentes lois néolibérales n’est qu’une pure hypocrisie. Puisque ces derniers ont soutenu toutes les formes possibles et imaginables pour enfoncer toujours un peu plus profond dans la crise.

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