Attentat terroriste à Suruç : l’AKP est responsable
L’attentat terroriste de Daesh à Suruç à la bombe a tué 31 militants socialistes. Ce massacre intervient dans une phase cruciale puisque les jeunes devaient participer à la reconstruction de Kobanê.
Stratégiquement, ce massacre avait pour but de désarmer idéologiquement les opposants à Daesh et par extension au gouvernement islamiste de Recep Tayyip Erdoğan. La propagande idéologique tourne à plein régime, mais le régime se fracture et tombe petit à petit.
Ensuite, la proximité entre l’AKP et Daesh existe. Depuis le début de la crise politique et la mise en mouvement de l’organisation terroriste, le parti d’Erdoğan agit comme la base légale de Daesh. L’obscurantisme de l’organisation terroriste et le pouvoir turc participent ainsi au même objectif. Petit à petit, la théocratie s’empare de la Turquie, malgré les fissures en cour. Le dogme du pouvoir actuel permet l’accentuation de l’oppression bourgeoise sur le prolétariat turc au nom de l’interprétation de différents textes religieux. Ainsi, l’AKP dans sa course à l’obscurantisme considère de facto l’application de la politique néolibérale voir ultralibérale comme une politique divine. Par conséquent, la répression des mouvements contestataires prend de ce fait, un caractère divin. La divinité dans le débat politique turc et plus largement dans tout débat met en avant l’absence d’argument et surtout met en avant l’ignorance.
Aussi, les forces de l’ordre en Turquie sont embrigadées par le terrorisme islamique. Il est fréquent que des policiers lors des répressions arbitraires hurlent : “Vive Daesh !” (Yasasin ISID, en turc). Il y a peu de temps aussi, la Turquie demandait l’aide de l’OTAN pour repousser l’organisation terroriste. L’hypocrisie la plus intense était sur les lèvres du Président.
Kobanê est une ville de lumière, de solidarité, d’émancipation et de résistance, c’est ce qui irrite le pouvoir turc. En effet, il avait parié que la ville tomberait en quelques heures voir quelques jours, mais elle n’est pas tombée. Lors de la bataille de Kobanê, l’armée turque a réprimé violemment les kurdes qui tentaient de fuir les combats. Les citoyens de la ville étaient pris au piège entre deux armées fanatiques répondant aux mêmes critères et à la même logique de raisonnement. Ensuite, le gouvernement turc est impliqué dans la série d’attentats terroristes qui a secoué Kobanê en fin-juin tuant près de 120 personnes. En effet, les autorités ont laissé entrer sur leur territoire l’organisation terroriste sans réagir. La situation actuelle montre la défaillance totale de la stratégie d’Erdoğan sur ce sujet.
Voici la liste partielle des personnes tuées :
- Hatice Ezgi Saadet
- Süleyman Aksu
- Murat Yurtgül
- Okan Pirinç
- Ferdane et Sinem Kılıç
- Mustafa et Ismet Seker
- Mücahit Erol
- Koray Çapoglu
- Ferdane Ece Dinç
- Erdal Bozkurt
- Kasım Deprem
- Cemil Yıldız
- Nazlı Akyürek
- Çagdas Aydın
- Cebrail Günebakan
- Nazegül Boyraz
- Alper Sapan
- Alican Vural
- Aydan Ezgi Sancı
- Yunus Emre Sen
- Ugur Özkan
- Büsra Mete
- Polen Ünlü
- Duygu Tuna
- Emrullah Akhamur
Ce bain de sang nous oblige un peu plus de prendre conscience que la lutte des classes est aussi une lutte contre l’obscurantisme. Le mouvement de Gezi risque de redémarrer à la moindre étincelle. Le pouvoir d’Erdoğan est fragile d’autant que ce dernier n’a plus la majorité absolue au parlement.
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On entend de la droite et l’extrême droite française des discours guerriers contre l’islamisme qu’il soit radical ou non. En réalité, ils combattent une religion comme leurs ancêtres ont combattu le protestantisme ou plus récemment le judaïsme. Ils le savent très bien que leur vision est basée sur le rejet et le mépris. Les extrêmes droites partagent de manière ferme le désir de l’obscurantisme. Au pays des lumières, l’obscurantisme plonge chaque foyer dans le noir total aggravant la situation, sans pour autant résoudre le problème. De plus, les plus extrémistes d’entre eux se battent contre la liberté religieuse et mettent en avant un certain goût en faveur des persécutions. Ainsi, certains groupuscules se réclamant de “laïcité” sont en réalité les premiers opposants à “la liberté de conscience” et au “libre exercice des cultes”. Des personnes comme Christine Tassin combattent la laïcité comme le clergé et la droite l’ont combattu au XIXème et début XXème Siècle. Nombreux sont ceux à combattre la laïcité encore de nos jours. Enfin, la minorité islamiste en France que l’on peut retrouver à l’UOIF s’oppose aussi fermement à laïcité. |
Après cet attentat, un vaste mouvement de protestation s’est diffusé dans l’ensemble du pays. La tension est montée d’un cran. Des émeutes ont éclaté un peu partout, elles ont été violemment réprimées par le pouvoir en place.
Pour terminer, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué le meurtre de deux policiers turcs retrouvés morts près de la frontière syrienne en représailles. Les deux policiers travaillaient avec l’État Islamique.