Tsipras, nouveau leader de l’opposition néolibérale

56e8de2ce7a9790540a48c4188c4dLe Parlement a adopté sans réserve avec une majorité nette le nouveau mémorandum de l’Eurogroupe. 229 députés ont voté “oui”, 64 “non”, et 6 se sont abstenus. Les 3/4 des députés de Syriza ont voté en faveur du traité signant la dépression économique de la Grèce.

On notera que Yannis Varoufakis et Zoé Konstantopoulou ont refusé le châtiment. La Gauche “Keynésienne” n’a finalement pas réussi à sortir de l’austérité, puisqu’elle a cédé devant 17 apprentis dictateurs. Ces derniers ont pris l’exemple grec pour infliger une leçon violente, brutale et surtout contraire aux valeurs de l’Europe.

Peter Kažimír, Vice-président du gouvernement slovaque, Ministre des Finances, lance le tweet : "La Grèce a compromis ce que nous avons atteint ce matin, c'est difficile pour Athènes, car il est le résultat de leur "Printemps grec"". Il s'agit de la manière la plus explicite d'un politicien pour affirmer que le mémorandum n'est ni plus ni moins de sanctions et de punitions contre un Pays pour leur choix démocratique.
Peter Kažimír, Vice-président du gouvernement slovaque, Ministre des Finances, lance le tweet : “La Grèce a compromis ce que nous avons atteint ce matin, c’est difficile pour Athènes, car il est le résultat de leur “Printemps grec””. Il s’agit de la manière la plus explicite d’un politicien pour affirmer que le mémorandum n’est ni plus ni moins de sanctions et de punitions contre un Pays pour leur choix démocratique.

Ce revirement n’était pas si surprenant, c’est aussi ce que j’expliquais dans le dernier article. Nouvelle Droite, To Potami et le PASOK ont voté le mémorandum, la majorité a donc été renversée au profit d’une coalition clairement à droite. Tsipras est devenu en trois jours le nouveau leader de l’opposition. Il s’agit aussi de mettre un terme à tout changement de politique différente du néolibéralisme dont le seul objectif est de rester au sein de l’euro.

De plus, la position de la BCE a montré clairement une vision totalement dépendante, partiale et surtout dogmatique. Elle est prête à tout pour asphyxier les pays ayant un son de cloche différent rompant avec le dogme de la banque centrale indépendante et des règles de fonctionnement d’une banque centrale dans le néolibéralisme. Les failles commencent à apparaitre. Mario Draghi doit être jugé pour sa politique à la tête de la BCE qui a été contraire à son règlement.

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Pour rompre avec l’austérité, il reste deux axes  : 1/ Mettre fin à l’Union Européenne afin de créer une Union basé sur la solidarité, la coopération, l’entraide, 2/ Sortir de l’UE, de l’Euro avec un retour à la drachme et  en parallèle des monnaies alternatives et solidaires.

Ensuite, il s’agit d’une étape du processus révolutionnaire qui se termine, sans que le processus révolutionnaire soit fini. Il poursuit son rythme et progresse tous les jours. En effet, avec la crise économique et sociale, la société grecque s’est politisée de manière accélérée prenant de fait une conscience de classe. Ainsi, l’appel de la rue permettra la mise en place de la dynamique poursuivie. La Pasokisation de Syriza en cours ne va pas corrompre le mouvement.

Le mouvement social continuera sur sa lancée, mais après le vote des parlementaires, rien ne sera plus jamais comme avant. Les émeutes qui ont suivi le vote ne sont pas anodines. Elles vont s’accélérer de plus en plus. Elles ne sont que la représentation de la violence que le néolibéralisme impulse sur la société grecque et la matérialisation de la lutte des classes. L’état policier ne pourra contenir la révolte qui gronde dans les rues d’Athènes et de Grèce.

La fracture est entamée, l’humiliation et la punition mise en place par l’Eurogroupe vont aggraver considérablement la crise, tout en augmentant la dette de la Grèce (Pyramide de Ponzi : le mémorandum n sert à payer le mémorandum n-1, et ainsi de suite) et son déficit va croitre du fait des privatisations massives. Ainsi, la mise en place de la TVA va engendrer une hausse de plus de 10 % des produits alimentaires et donc augmenter de manière massive de la pauvreté, accroitre la paupérisation et créer un recul massif de la demande intérieure grecque, créant de ce fait une nouvelle poussée du chômage.

Ainsi, tout ce qui a été construit ne s’est pas effondré comme quelques personnes isolées le prétend. Aussi parlons un peu de Mythologie, la guerre de Troie a duré dix ans, mais au final, ce sont les Grecs qui l’ont emporté. Si la Troïka gagne des batailles, la guerre n’est pas terminée. Elle se fait dans la durée, mais ce combat va s’accélérer de plus en plus avec une torsion de plus en plus violente.

Les Cons du jour : On notera dans les sites complotistes, la palme d’or est attribué à mai68.org avec un article antisémite sur Tsipras dont les sources venaient de Riposte Laïque, elles-mêmes dérivées d’autres sites d’extrême-droite. C’est la façon pour l’extrême droite d’argumenter sur la crise sociale d’en revenir à chaque fois sur le complot juif, d’autant que les sources sont bidonnées.

Les gouvernements néolibéraux de l’Eurogroupe en charge de la punition et de l’ingérence vont continuer dans cette voie, mais le retour du bâton sera violent. La rupture du capitalisme est en cours.

Enfin, concernant les incendies autour d’Athènes, l’austérité a des conséquences néfastes comme la réduction du budget pour les pompiers et donc la baisse de la lutte contre les incendies. Comme le disait Yannis Youlountas, ce n’est plus Athènes, c’est Pompéi.

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