Dossier : la FNSEA et la FDSEA du Tarn
Cet article traite essentiellement du barrage de Sivens et de la position de la FNSEA, tout en restant ancré dans l’actualité agricole française dans ces derniers jours.
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles se doit d’être un sujet d’étude particulièrement important au sein de notre société. Mais les différents évènements de 2013 à 2015, le Syndicat des patrons agrochimistes avançait à visage découvert. Ainsi, le lien qu’il entretient avec l’extrême-droite, ses milices, son corporatisme était évident.
Il est nécessaire de se poser la question de la suppression à moyen et long terme si nous voulons avancer vers une agriculture saine et non-chimique au service des besoins de la population, mais aussi une agriculture à taille humaine. Il est important à long terme de faire sortir l’agriculture du capitalisme, mais surtout d’en finir avec le Capitalisme.
Dialectiquement, dans ce texte, j’utilise le terme “agrochimiste” pour faire disparaitre le terme “agriculteur” lorsque je parle de la FNSEA.
Introduction
À Sivens, la politique autoritaire s’est encore mise en avant, le Conseil Général du Tarn a validé le barrage faisant abstraction totale de l’écologie et des rapports allant dans ce sens. La démocratie à sens unique tant bien qu’il y ait un vote ne peut-être considérer ainsi. Les grands projets sont comme des dés pipés, en soit l’avis des citoyens importe peu, le projet est passé en force.
Dans le même temps concernant le projet de barrage, il est nécessaire de rappeler quelques détails concernant la FDSEA du Tarn et plus largement la FNSEA. Alors que la prise d’otages s’est terminée par l’arrestation des otages et la protection des preneurs d’otages, les appels aux viols, les appels aux meurtres continuent de manière régulière.
Par conséquent, on se doit de parler sur la composition en groupe de combat et de milice de la FDSEA du Tarn. Cela nous amène nécessairement à l’idée de poser l’existence qu’il s’agit d’un groupuscule armé et formé prêt pour le combat, en l’occurrence pour défendre les intérêts de l’agrochimie, et cela, par tous les moyens.
Dans ces conditions s’il l’on veut défendre l’environnement, la paysannerie et une agriculture de qualité au service des besoins de la population, la question de la dissolution se pose d’autant que l’origine de ce syndicat remonte sous l’époque de l’occupation.
Son ancêtre, la Confédération générale de l’agriculture en 1943 a été créée pour faire face au pétainisme. Après la libération 1946, la FNSEA intègre le fonctionnement de la Corporation Paysanne du régime Vichyste.
Les Enquêtes d’Utilité Publique, Déclaration d’Utilité Publique, etc.
Aujourd’hui, les grands projets d’aménagement du territoire sont soumis à une enquête d’utilité publique. Cette dernière permet de légitimer tout projet de manière transparente.
Des débats avec des positions différentes, il est vrai de le souligner. Malgré une procédure complexe, ces débats ne servent pas à connaitre la position des citoyens sur tel ou tel sujet, mais à rendre démocratique des projets qui ne le sont pas, en effet ce n’est pas le citoyen qui décide de la validité du projet, mais bel et bien, la Préfecture. Au final, il s’agit d’une boucle fermée.
Forcément, cela permet laisse un véritable boulevard à l’état puisqu’au bout de la procédure, c’est le Préfet qui réalise les déclarations d’utilité publique (DUP) à travers des arrêtés préfectoraux. Ainsi, cette procédure complexe n’apporte rien au projet, on l’a vu sur le projet de Plogoff notamment.

Ceci d’autant plus que le maire de Plogoff a refusé d’accueillir l’Enquête d’Utilité Publique. Il a fait brûler les dossiers envoyés par la Préfecture sur la place de la mairie.
Malgré le refus des habitants de participer aux débats, le 11 janvier 1979, la déclaration d’utilité publique a été signée par le Premier ministre, Raymond Barre, puis publiée au journal officiel.
Autant dire que l’avis de la population indifférait très peu dans l’objectif premier du gouvernement de l’époque.
Deux ans plus tôt, lors d’une manifestation contre le projet de la centrale nucléaire de Creys-Malvillele, le 31 juillet 1977, la police assassinait Vital Michalon en guise de débat démocratique. La centrale fut construite peu de temps après. Après 20 ans de fonctionnement, elle est en cours démantèlement. Encore une fois, l’opposition populaire avait raison.
Par conséquent, cela nous amène à penser que ces enquêtes doivent être supprimées. Avec ou sans enquêtes les projets se font.
Concernant les études indépendantes, elles sont d’une grande utilité pour l’opposition de ces projets puisqu’elles permettent de mettre en avant un réel débat démocratique et de casser le monopole du débat pendant l’EUP.
De ce fait, pour montrer une opposition claire à ces projets, seul le rapport de force permet de juger réellement la position populaire.
Affirmer que l’ensemble est un gage de démocratie afin de faire taire toute discussion contradictoire à long terme. Le gage permet d’éviter toute réelle confrontation et que les politiciens puissent agiter ce drapeau de la démocratie factice. C’est d’ailleurs l’argumentation de Jacques Auxiette, et du PCF dans le département de Loire-Atlantique pour construire par la force et le bruit des bottes le deuxième aéroport de Nantes.
Dans le cadre du projet de Sivens, le volet écologique a été renié par la quasi-totalité des élus de manière volontaire. Cela montre bien que la position contradictoire ne sert qu’à remplir les étagères.
Cette forme de mascarade démocratique avance depuis plus de trente ans et continue ses propres chemins.
Le pire des projets passerait comme une lettre à la poste, puisqu’en conclusion les citoyens n’ont pas leur mot à dire.
Ce que l’on découvre sur la page de la FNSEA65
Certains internautes ont eu la bonne idée de faire des copies d’écran concernant les commentaires afin de montrer le visage réel du syndicat départemental de l’agrochimie.

La FNSEA comme la FDSEA porte les marques du corporatisme fasciste
La bourgeoisie est très remontée à Sivens, elle affirme de fait que les “zadistes” sont des “djihadistes verts” pour reprendre mot à mot l’expression de Xavier Beulin. Or, le fait de comparer des militants pacifiques et des djihadistes, c’est une démonstration quasiment absolue du manque d’arguments venant de Xavier Beulin. Puis c’est aussi un point Jihad, à défaut d’être un point Godwin. En effet, assimiler que défendre une terre biologique est équivalent aux massacres de milliers de personnes comme on le voit dans certains pays dont l’Irak, la Syrie ou le Nigeria, révèle de la stupidité. De plus, ces comparaisons permettent dans le même cas d’adoucir l’image réelle des groupes terroristes islamistes. Et pour cause, le vert fait référence à l’écologie, mais aussi à l’islam. Cette confusion sémantique pose la véritable question autour du raisonnement et de la connaissance politique sur les sujets qu’ils abordent. Ils jouent avec le feu. Espérons qu’ils se brûlent vraiment.
Surtout qu’il s’agit d’une obsession fondamentale de la part de la bourgeoisie traditionnelle et conservatrice de vouloir tout le temps comparer l’extrême gauche de combat à l’extrême droite religieuse. Une certaine idée que les extrêmes se rejoignent, c’est la marque du populisme de la FNSEA. Et de fait, il s’agit d’une rhétorique pour camoufler que la FNSEA est largement contrôlée par l’extrême droite.
Parce qu’après la situation que nous avons vécue durant les évènements de janvier, la question de la république a été remise en avant, mais sans loin sans faute, il n’y a pas d’esprit républicain chez les agrochimistes, puisque les forces de l’ordre laissent l’impunité totale de leurs actes. Il n’y a pas de paradoxe en soi, les forces de l’état bourgeois laissent faire en toute tranquillité les milices bourgeoises.
Sur le cas de la FDSEA du Tarn qui contrôlait les accès à la zone à défendre à travers un blocus, nous sommes arrivés à un bel exemple. Ces patrons qui agressent, qui volent, qui pillent, lancent des appels aux meurtres, aux viols, etc. Ils le font dans l’indifférence la plus générale, mais à travers les liens qui unissent l’actuel président de la FNSEA et Bernard Cazeneuve.
De ce fait, la République n’existe plus sur le plan législatif et comme sur le plan exécutif à Sivens. Avec des milices Vichystes près à tout pour toucher leurs subventions, on ne pourra pas montrer du doigt les personnes opposées au barrage.
Cette situation est le résultat de la volonté et de la détermination des patrons agrochimistes agissant avec le soutien de la majorité des élus et des forces de l’ordre. Quand l’ordre se fait au travers des éléments, les plus réactionnaires et chauvins de notre société, et cela, par la force alors forcément, je ne peux que penser à la définition du fascisme par Georges Dimitrov. Il a affirmé que “le fascisme est la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins et les plus impérialistes du capital financier.”
Ensuite, la FNSEA représente plus de 50 % du Monde agricole possédant de fait un monopole dans l’ensemble des secteurs liés à l’agriculture de près comme de loin.
Dans le fascisme, le syndicalisme prend la forme de corporation, ce qui parait un point essentiel puisque c’est la formation de la FNSEA. La FNSEA comporte ainsi quelques secteurs comme le lait, les abeilles, les bovins, les porcins, les ovins, les légumes, les chiens, le tabac, les semences, les élevages de poissons, etc. De fait, du regroupement d’un seul métier autour d’un seul syndicat nous rappelle un peu plus que la FNSEA est un syndicat “corporatiste”.
À Sivens, il n’y a pas de tranquillité, de sécurité, de sûreté tant que le problème de la FDSEA du Tarn au niveau local ainsi que des patrons agrochimistes qui la composent et de la FNSEA au niveau national ne sera pas réglé. À vouloir absolument diaboliser les “zadistes”, les médias bourgeois ont oublié que la FDSEA du Tarn comme dans d’autre section représente un des meilleurs exemples du Vichysme sur notre territoire.
François Hollande et Manuel Valls ont laissé et soutenu de fait l’installation du fascisme dans ce territoire de la France, en plus sa politique de droite favorise largement le Front National. Lorsque la République est abandonnée, les forces réactionnaires prennent du pouvoir et imposent leur loi.
Les néofascistes soutiennent La FDSEA du Tarn
Puisque nous avons commencé à parler doucement du fait que la FDSEA du Tarn était une organisation d’extrême droite tant sur le plan théorique, entrons dans le vif du sujet.
Sur la ZAD de Sivens, côte à côte des forces de l’ordre se trouvent les organisations agrochimiques, elles ne renoncent à rien. Elles n’ont peur de rien, elles sont prêtes à tout pour faire appliquer leurs lois : les lois du capital, de la finance et surtout la loi du plus fort.
Le corporatisme fasciste ne peut se faire sans l’intervention des branches les plus réactionnaires de l’extrême droite afin de défendre les intérêts de la corporation.
Le témoignage du maire de la petite commune de Saint-Amancet sur la Zone de Sivens est sans équivoque sur le problème dont nous sommes confrontés :
Arrivés à Gaillac, avec quelques-unes des personnes n’ayant pas pu accéder au site, nous nous sommes réunis dans un appartement afin de décider de ce que nous allions faire. C’est là qu’on nous a prévenus qu’une bande de pro-barrage se dirigeaient vers nous, barres de fer et pioches à la main. Je pense qu’ils nous avaient suivis. Ils portaient des treillis, des brassards orange et des sweat-shirts noirs à cagoule ornés du logo :
« Brigade anti-Pelluts – Soutien aux gendarmes de Sivens »
Avec quelques-uns, on a décidé de sortir à leur rencontre, histoire de calmer le jeu. Je pensais qu’en tant que maire et agriculteur, j’arriverais à leur faire entendre raison, mais ça n’a pas vraiment marché et on s’est fait accueillir par une volée d’insultes et de menaces.
J’ai été très choqué par toute cette histoire. Bloquer la route, c’était de bonne guerre. Mais il n’est absolument pas normal que les forces de l’ordre aient laissé se promener dans Gaillac de véritables miliciens armés, en plein dimanche après-midi. D’ailleurs, je désapprouve autant la violence de « casseurs-radicaux » que celle des « miliciens-pro-barrage ». Les scènes que j’ai vues dimanche m’ont rappelé des épisodes conduits par le parti Aube Dorée auxquels j’ai pu assister en Grèce. Elles sont inacceptables dans un pays comme la France. Et je continuerai à lutter contre cette violence quelles que soient les menaces.
Le maire compare donc la FDSEA du Tarn avec l’Aube Dorée, il s’agit donc de mettre sur le même plan la défense de l’agrochimie et le néonazisme. Regardons un peu le fameux logo :
Les “pelluts” sont les noms que se donnent les “zadistes à Sivens”. La propagande des agrochimistes est forcément à offensive là où leur sol possède encore une trace de vie.
Concernant la “Brigade anti-Pelluts – Soutien aux gendarmes de Sivens”, on remarque très vite qu’il s’agit d’une organisation d’ultradroite, le MAS, un témoin déclare que :
Les gendarmes se sont pointés comme des dingues (une dizaines) au pied de la réu qui se tenait en centre ville accompagnés par des fafs (peut-être était-ce des gendarmes déguisés autrement ?) qui nous filmaient et qu’étaient « déguisés » avec des sweats comme çà. Sur les lieux, auparavant certains avaient collé des auto-collants fachos du MAS (mouvement d’action sociale). Salut à vous et bon courage.
Prenant la suite de Pro Patria, le MAS s’est développé dans l’ombre des mouvements nationalistes en mettant en place des structures comme l’émission Méridien Zéro. Inspiré par les néo-fascistes italiens de Casapound, le MAS a réussi à s’implanter dans quelques villes comme Toulouse ou Lille. Autour du MAS gravitent également deux revues, Réfléchir & Agir et Rébellion, cette dernière jouant à fond la confusion avec l’extrême gauche et l’anticapitalisme.
Dès lors, l’affirmation que la FDSEA du Tarn est contrôlée par l’extrême-droite prend tout son sens, et cela, bien au-delà de sa forme corporatiste.
La compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG)
Parlons également de la compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG).
En 1998, elle construit le barrage de Fourogue, à la différence de certains ouvrages, ce barrage n’a pas de légalité, puisque la justice leur a donné raison en 1997 en déclarant invalide la déclaration d’utilité publique. Toutefois, la retenue y est exploitée dès sa mise en service en 1998.
L’illégalité et le passage en force sont les marques d’une ancienne politique de rupture avec la démocratie et d’une ligne “jusqu’au-boutiste”. C’est dans ce contexte que le barrage de Sivens a été mis en avant par le CG.
De plus, comme prévu, le barrage de Fourogue ne correspondait en aucun aux attentes puisqu’il était deux à trois fois la taille nécessaire. Il s’agit effectivement d’un de ces projets particulièrement pollueurs, puisque la rétention de l’eau permet l’accumulation des produits phytosanitaires produits par les leaders de la FNSEA.
Enfin, il serait intéressant que la justice puisse se saisir d’un dossier pour lui redonner sa non-existence juridique et de démolir le barrage de Fourogue.
La FDSEA du Tarn favorable au patriarcat
Le rapport entre l’homme et la femme au sein de la FNSEA ne diffère pas tant des préjugés au sein de l’extrême droite. La femme n’est qu’un objet comme il l’affirme si bien. Le site Reporterre (qui est une source confusionniste) rapporte la grande motivation de ces agrochimistes :
Quelques noms d’oiseaux et des invectives fusent. « Ce n’est pas de notre faute, si vous avez des cancers à quarante ans à cause des OGM », lance une jeune zadiste. « Ta gueule salope », répond-on de l’autre côté. Une tronçonneuse rugit. Les agriculteurs ont pris l’initiative de dégager une barricade faite de troncs d’arbres pour laisser passer les camions des forces de l’ordre.
Le terme “salope” entré dans le dictionnaire en 2007 se définit ainsi (dans Le Larousse) “Se dit d’une femme qui se conduit d’une façon méprisable, déloyale (terme d’injure)”. Cette volonté de mépriser et de rabaisser la femme, appartient à l’ordre ancien. La FNSEA s’en revendique à ce sujet.
La position des associations de défense de l’environnement sur la FDSEA du Tarn
Dans un contexte particulièrement tendu où le monopole agrochimique et productiviste met tout son poids pour faire oublier qu’il existe des personnes défendant l’agriculture, la diversité et la vie de manière générale. On remarque tout de suite le changement de discours, là où le syndicat mortifère de l’agrochimie avance en effrayant les personnes pour pouvoir continuer l’exploitation non-rentable, la FNE utilise un langage très mélioratif avec une perspective d’avenir. Le futur est bien présent, il n’est pas du côté des produits chimiques et phytosanitaires, il est du côté de ceux qui protègent l’environnement se battent pour un autre modèle agricole.
La FNE (France Nature Environnement) pendant le blocus des agrochimistes que l’on pourrait qualifier d’une prise d’otage à ciel ouvert a communiqué ainsi :
Depuis lundi 2 mars, les fédérations départementales de la FNSEA ainsi que le syndicat agricole des Jeunes agriculteurs (JA) ont organisé un blocus pour empêcher tout ravitaillement sur le site du Testet. Des cars sont venus d’autres départements afin d’assurer le blocage et vérifier qu’aucune voiture n’apporte de l’aide aux occupants du site. Mercredi, un convoi humanitaire était organisé pour ravitailler ces derniers. Dans un premier temps bloqué par les forces de l’ordre dans le centre-ville de Gaillac, ville la plus proche du Testet, c’est finalement le maire de la ville qui a décidé, le soir, d’apporter ces vivres aux occupants du site.
Cette réaction des sections départementales de la FNSEA et des JA est une attitude clairement irresponsable, qui envenime la situation et s’avère être en complète contradiction avec le processus de dialogue entamé par la ministre de l’écologie. Ce dialogue est la seule voie de sortie. Après ces trop nombreux débordements durant toute la semaine, c’est seulement jeudi que le président de la FNSEA, Xavier Beulin a rappelé que “Ce n’est pas aux agriculteurs de faire évacuer la zone”.
Depuis plus de deux ans, les associations dénoncent l’illégalité du projet, les irrégularités dans le dossier, la consultation publique bafouée ou encore la non prise en compte des nombreuses expertises ayant remis un avis défavorable. Pour obtenir un début de processus de dialogue, des opposants au projet sont allé jusqu’à mener une grève de la faim. Mais rien n’y a fait. C’est la mort de Rémi Fraisse, sous une grenade offensive envoyée par des forces de l’ordre ayant reçu des consignes d’ « extrême fermeté » qui a incité les pouvoirs publics à ouvrir cette fenêtre de discussion. Un mois plus tard, l’Europe rejoignait certains constats des associations en rappelant à l’ordre la France : le projet, dans ses dispositions, s’avérait illégal.
Le projet de Sivens, un projet pour le grand Capital
À Sivens, certains élus appellent à l’ordre le 15 novembre, et du coup il faut le dire que
Eux aussi, ils demandent à manifester, les travailleurs de l’agrochimie et souvent poujadistes ont besoin d’eau, car leur choix se borne sur des cultures qui se goinfrent en eau, ils ne vont pas changer pour cela. Alors qu’il faudrait des plans qui au contraire compte tenu de la disposition de l’eau en consomment très peu. Mais aussi les petits réservoirs ne sont pas trop utilisés par ces agriculteurs, ils aiment manger sur les dos du contribuable, picorer pour avoir toujours plus. Ils auraient pu choisir des plantes encore plus hydrovores, pour créer un barrage encore plus grand, de toute façon la biodiversité ne les intéresse pas. Les fermes-usines sont une forme d’industrialisation chimique certaine dans notre pays. […]
Sur RTL dans l’émission les grandes gueules, un beauf nommé ou surnommé « Johnny Blanc » avait affirmé par inculture politique « Ce ramassis de cloportes nous emmerde ! », tout en développant une vision de la démocratie assez autoritaire, si on peut encore appeler cela une démocratie. La CCAG et les travailleurs de l’agrochimie ont les soutiens qu’ils méritent. […]
L’ordre public chez la bourgeoisie est mis en avant par la nécessité d’un calme absolu entre les classes afin que la bourgeoisie puisse continuer tranquillement sa domination. C’est pour cela que la définition est celle-ci : la paix, la sécurité, la tranquillité publique, etc. Mais dès qu’on se déplace de l’autre côté alors cela change tout. La classe bourgeoise est la première à réaliser de gigantesques troubles à l’ordre public. Et c’est bien cela le problème, ils ont la liberté sur ce sujet-là, d’autant qu’ils sont soutenus par les corporations policières.
Les réunions des beaufs [Larousse : Type de Français moyen, réactionnaire et raciste, inspiré d’un personnage de bandes dessinées] dans ce pays deviennent une mode qui n’est plus passagère. Puisque c’est bien cela qui anime le cœur de la FNSEA.
https://www.youtube.com/watch?v=YLfXy-OKXFk
En effet, plus on avance dans le temps, plus on entend ces agriculteurs pleurer comme le petit spot de Groland sur les patrons et les ultra-riches, mais on se doit aussi d’affirmer plusieurs éléments.
Le projet de Sivens est projet purement privé qui ne servira les intérêts de quelques industriels. Les rapaces font leur business sur le dos des travailleurs agricoles :
Il faut dire que ce grand barrage profitera uniquement à 40 usines agricoles qui sont affiliés à la FNSEA pour produire du Maïs (très gourmands en eau). Une aussi grande destruction pour un petit nombre sur les fonds de la collectivité, cela s’appelle un projet non d’utilité public mais d’utilité privé. Partant de ce contexte, il est évident que la violence ne vient pas de ceux qui se défendent par leurs propres moyens mais de ceux qui pillent l’argent public pour une minorité. Dans ce contexte-là, la violence capitaliste crée nécessairement une réponse adaptée.
Pendant que les milices de la FNSEA sont en pleine patrouille pour s’assurer que les rentes d’argent seront bien effectuées, les travailleurs continuent de faire fonctionner les exploitations agricoles. Le patron n’a pas besoin de travailler pour toucher son salaire.
Premièrement, loin s’en faute, faire pousser des cultures hydrovores (très rentable) dans un milieu aride renvoie à l’idée de l’omniprésence de leur vision de rentabilité sur la nature. Deuxièmement, ce projet de barrage agissait dans l’intérêt des agriculteurs qui s’essayaient aux OGM, troisièmement ce barrage correspond à une aide indirecte située entre 100 à 200 000 euros par exploitation agricole (ce ne sont pas des fermes), et quatrièmement, c’est une aide à ceux qui participent au développement des perturbateurs endocriniens issus largement de l’agrochimie. Ces derniers ont un coût relativement élevé à la Sécurité Sociale.
Dans une question de rapport de force, il est semblable de considérer la FNSEA comme le MEDEF. Si l’agriculture se meurt doucement, n’oublions jamais que deux agriculteurs se suicident tous les jours, c’est une tragédie que la bourgeoisie agricole dont fait partie Xavier Beulin et ses consorts portent l’entière responsabilité. D’ailleurs, Xavier Beulin est à la tête d’une entreprise agrico-industro-chimique faisant près de 7 Mds de chiffre d’affaires. Ce sont les produits phytosanitaires qui poussent les agrochimistes à se donner la mort.
La FNSEA habitué à saccager les bâtiments de l’état
Les méthodes de la FNSEA n’ont aucune limite pour obtenir ce qu’ils veulent. Ces parrains de l’agrochimie sont prêts à tout pour faire plier l’état.
Pourtant quand la FNSEA s’ennuie ou n’est pas contente, la première chose qui leur vient à l’esprit est de s’en prendre à des bâtiments essentiels reposant sur la solidarité. À Morlaix, la FDSEA (branche départementale) s’est amusée à incendier la MSA (Mutualité sociale agricole) et l’Hôtel des impôts. Évidement, ce n’est pas de leur faute, ce n’est jamais leur faute à ces productivistes des champs n’ont qu’une réponse pour se justifier : “c’est de la faute des autres” et du “bon sens”. C’est le discours poujadiste de base.
D’ailleurs, le Front National approuvait entièrement la destruction des différents établissements et considérait que les exactions n’étaient pas le fruit de la corporation, mais bel et bien du gouvernement. Dans son communiqué, Marine Le Pen condamne l’exposition de “l’ensemble du pays, et plus particulièrement ses agriculteurs et ses forces de l’ordre, à une nouvelle série de conflits sociaux dont la violence sera impossible à canaliser”. On peut donc affirmer ceci : la FDSEA détruit, la FNSEA approuve, le FN les justifie.
Pour rester dans la logique du petit-film, on peut donc affirmer que les barons du monde agrochimiques avancent de manière parfaitement libre quand ils ne jouent pas les intimidations. Ils jouissent d’une impunité la plus absolue de l’état bourgeois. La bourgeoisie protège les siens.
LA FNSEA et le rapport entre l’augmentation des inondations et des crus
La stérilisation des sols à travers l’usage des produits phytosanitaires a permis la destruction plus ou moins intégrale de la vie. La terre de nos ancêtres n’existe plus, la diversité qui faisait la richesse des sols n’est plus qu’une chimère, une époque désormais révolue. Les sols ne sont plus que de la terre entretenue artificiellement avec une logique particulièrement inacceptable. La destruction progressive de “la biodiversité” est certes en marche ces dernières années, mais au-delà de l’impact de l’homme, la FNSEA a d’autres combats comme la destruction du vivant.
Lors de ses traditionnelles manifestations, la FNSEA utilise l’argument “trop de biodiversité devient nuisible”. Un slogan qui n’a échappé à personne. La biodiversité est l’ensemble naturel des organismes vivants. Dès lors, il y a une opposition claire entre leur volonté propre de défendre “le rentable” et “le vivant”. Le capitalisme agraire n’a pas de limite pour maximiser ses profits et accroitre de fait son chiffre d’affaires. Les conséquences environnementales sont particulièrement importantes. Le slogan en question a été utilisé à l’encontre des ragondins. Ces derniers ont été considérés comme des nuisibles avec d’être torturé de manière gratuite et tout cela en public. Alors que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont fait venir le ragondin en France pour en exploiter sa fourrure. Les nuisibles de la FNSEA démontre non-seulement le mépris pour le vivant animal, mais entre autres, leur amour pour la torture animale.
Mais, la réduction progressive de la biodiversité en France entraine l’altération des sols. Dans une interview au magazine Terraéco, Xavier Beulin y défend l’usage des pesticides. Le patron de Sofiprotéol affirme que les agrochimistes sont “prêts à moins de pesticides, mais où sont les solutions alternatives ? […] Nous ne nous contenterons pas d’une solution qui propose une réduction des volumes, ni qu’on nous dise : « la seule solution, c’est l’agroécologie. » Nous ne sommes pas d’accord.”. Dans le même temps, il se questionne : “Y a-t-il des matières actives à risque pour la santé, l’environnement ? Ça, c’est la bonne question à se poser. Oui, certaines molécules sont nocives. Des agriculteurs tombent malades, les abeilles disparaissent, les deux tiers des cours d’eau français sont pollués. N’est-ce pas assez clair ?”. Le questionnement montre l’hypocrisie grandissante.
Xavier Beulin affirme que “certaines molécules sont nocives”, elles ont pour conséquence de créer des maladies et de tuer les abeilles. Pour autant ces dernières continuent d’être utilisées sur les champs. De fait, si elles sont nocives pour le producteur, elles le sont également pour le consommateur qui s’empoisonnent de manière lente. Les conséquences sont des cancers, des leucémies, la maladie de Parkinson a été considérée comme maladie professionnelle résultant de l’utilisation des pesticides, etc. Le lobbying à tout prix a des conséquences gravissimes, il s’inspire entre autres du dogme thatcherien : “there is no alternative”. Afin de garder le “monopole” du secteur phytosanitaire, la corporation agrochimiste s’en remet à des phrases vides de sens. Le refus de l’alternative, c’est rester dans une logique polluante et cancérigène tout à fait sectaire.
Il existe une guerre entre la FNSEA et l’ONEMA (Office national de l’eau et des milieux aquatiques), puisque la corporation agrochimique souhaiterait à leur guise de modifier les cours d’eau pour pouvoir irriguer leur terrain sans limite.
Les techniques de l’agriculture artificielle ou de l’agrochimie basée sur les théories hors-sol et les modèles standardisés n’ont pas de vie à long terme. La FNSEA ne souhaite en aucun cas adapter l’agriculture à l’heure du XXIème siècle. Cette contradiction a forcément des conséquences. Dans le même temps, les inondations sont favorisées par l’urbanisation qui empêche les sols d’absorber l’eau. De même, les sols de la FNSEA ne sont pas en mesure d’absorber l’eau puisque ce sont des sols morts.
La FNSEA : le rapport du travail avec l’animal
Concernant le mode de travail, on arrive forcément à reconnaitre :
Puis il faut savoir réellement faire le pont entre la FNSEA avec son modèle de l’agrochimie et le barrage de Sivens.
En effet celui-ci est destiné “en théorie” à des champs de maïs, très gourmands en eau. Ce choix qui est volontaire met aussi en décalage les grands défis qui attendent l’agriculture pour le XXIème siècle. La FNSEA ne vit pas au XXIème mais bel et bien dans les années 70. Ces passéistes sont bloqués dans une logique destructrice de l’écosystème, ils participent pleinement à ce que l’on appelle l’écocide. Ils sont tout à fait d’accord puisqu’on retrouvait comme slogan : “trop de biodiversité devient nuisible”. Or, il convient de constater que si l’agrochimie a pris la place face à l’agriculture traditionnelle, c’est bien parce qu’il y a un manque de diversité, mais aussi que les sols sont dans des états tout à fait lamentables en proie à l’érosion, aux inondations, aux maladies etc. Les cycles de biodiversité ayant été rompus, cela a des conséquences parfois dramatiques, mais cela fait les bénéfices de Xavier Beulin, président de la FNSEA mais aussi président d’une entreprise phytosanitaire et de semence : Sofiprotéol. Par ici la bonne soupe pour sa part. On comprend nécessairement les raisons de son acharnement sur ce mode de production, puisque cela se transforme en dividendes et donc nécessairement en apports supplémentaires. Les travailleurs de l’agrochimie ont un loup dans leur tête, ils le méritent bien. Ils ne se plaignent pas à ce sujet, ce qui permet d’affirmer que plus le loup est gros, plus cela leur fait plaisir.
Mais la FNSEA n’est pas vraiment inconnue, la révolte des ragondins est en marche, une bataille gagnée par le capitalisme ne permet pas de conclure que le capitalisme des campagnes a remporté le conflit.
Ainsi, j’avais écrit concernant l’attitude de la FNSEA et sa détermination en matière de torture animale :
Si le droit de manifester est parfaitement reconnu par la constitution à quiconque, il n’empêche que la torture animale est sanctionnée par le code pénal. Jeter des ragondins uniquement dans le but des les lyncher en public est clairement un signal fort qui n’a échappé à personne puisque les citoyens en sont particulièrement outrés. C’est uniquement ce qu’ils retiennent de la manifestation de la FNSEA. C’est à la manière dont certains s’attaquent aux animaux qu’on perçoit les conditions de travail qu’ils font vivre dans le cadre de l’exploitation des marchandises vivantes : Bœufs, Moutons, Cochons, etc. Il y a de quoi s’inquiéter puisque ces scènes de tortures ouvrent la voie à une véritable interpellation des personnes sur les conditions d’élevage et d’exploitation.. Il ne sera pas surprenant que certaines associations de défense des animaux portent plainte contre ce syndicat.
Il est plus que temps de dessouder la FNSEA
Le syndicalisme est évidemment un droit constitutionnel, il ne s’agit en aucun cas de le remettre en cause. Mais à l’évidence en ce qui concerne la FNSEA, la question est de savoir si on se doit de le considérer comme un syndicat ou non. À l’évidence, la FNSEA est l’abstraction même du syndicalisme.
Aujourd’hui, une telle proposition à ce jour est une pure utopie, je n’en doute pas. Pourtant sur le long terme, en finir avec les méthodes miliciennes de la FNSEA est une possibilité d’avenir permettant d’arracher l’agriculture de la finance et du grand capital.
Aussi, pour faire face à la catastrophe écologique qui secoue nos départements et nos régions en matière d’inondation. Il serait surement intéressant de se rendre compte que l’origine des inondations proviennent des différents épandages sur les sols ainsi que sa stérilisation progressive. Encore une fois, la FNSEA ne sera pas inquiéter des dégâts considérables qu’elle fait subir à l’environnement.
Pour conclure, je reviendrai à la proposition d’une loi de la droite radicale et de l’extrême droite qui était censée à s’attaquer au mouvement “antifasciste”. Pourtant dans la lecture de leur proposition, on y comprenait très clairement que le mouvement des Bonnets Rouges et celui de la FNSEA était également dans le viseur. Mais entre la droite et les bonnets rouges, la FNSEA, il y a effectivement une certaine alliance. N’oublions pas que l’actuel président de l’UMP : Christian Jacob a été président du CNJA (branche jeune de la FNSEA) de 1992 à 1994.
Si le courage n’est pas à l’ordre du jour dans nos chers politiciens, ils n’ont pas vraiment l’envie de combattre ce qui détruit, écrase, emporte l’agriculture vers le bas-fond, le citoyen aura toujours le moyen de pression du portefeuille pour le faire et auto-organiser sa propre consommation.
Le demande crée l’offre, quand la demande change, l’offre est obligée de se plier à la demande et non l’inverse. Une campagne en faveur des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) permet de lutter efficacement que la FNSEA. D’autant que les produits des AMAP s’orientent nécessairement avec la question du biologique.