L’occupation de la Caserne de Pompiers désaffectée de Louis Blanc

Caserne de Pompiers désaffectée de Louis Blanc (intersection rue Phillipe de Girard / rue de l'aqueduc) Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©
Caserne de Pompiers désaffectée de Louis Blanc (intersection rue Phillipe de Girard / rue de l’aqueduc) Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©

Une manifestation avec de très bonne intention, il a fallu trouver un bon endroit puisque l’association gérant le Bois Dormoy avait décidé de ne plus prendre en charge les migrants afin que la Mairie de Paris et l’État assument cette situation.

Dès lors le parc ferme ses portes laissant de ce fait les migrants dehors au même point de départ que depuis le début de la semaine.

La politique du Parti Socialiste devient de plus en plus réactionnaire au fur et à mesure que les jours passent. Ils choisissent le camp de la répression, et augmentent les salaires de ceux qui répriment, mutilent et blessent les citoyens.

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Bagarre entre les SO PC / NPA lors de la manifestation vers la caserne. Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©

Un rassemblement dynamique permet de trouver une solution durable à long terme pour tous les migrants dans un lieu unique. Pourtant, les partis politiques présents au rassemblement n’étaient pas tous d’accord puisque les services d’ordre du NPA et du PCF (et du PG) se sont affrontés verbalement et physiquement. L’immobilisme face à ceux qui vont de l’avant. Cette division révèle évidemment deux stratégies radicalement différentes. Les réformistes et les révolutionnaires s’affrontent régulièrement pour au final rien du tout. La division et le cassage de la lutte est l’arme de la bourgeoisie pour renforcer son intérêt, son influence et forcer un plus sa position dominante dans la lutte des classes. Ce n’est pas la première fois que cela arrive.

Le prolétariat ne peut plus rester aveugle et se laisser diviser par la bourgeoisie. La situation politique dans la République démocratique du Congo, en Syrie, en Libye, en Irak, en Érythrée, au Sud Soudan, etc. a poussé les migrants à fuir les famines, les guerres, les dictatures.

Ainsi, la manifestation sauvage a pris la direction de la caserne de Pompiers désaffectée de Louis Blanc (intersection rue Philippe de Girard / rue de l’aqueduc) afin d’y faire une occupation durable. Cette caserne était inoccupée depuis plusieurs années, elle se devait d’être un lieu d’hébergement pour l’ensemble des migrants afin de ne pas briser l’unité sacrée qui les lie.

Une toute petite partie de la caserne hébergeait l’association l’Armée du Salut. Lors de l’arrivée des militants, les SDF’s qui attendaient depuis plus d’une heure ont été priés par ordre de l’association de sortir de la Caserne. Cette vision de la sous-traitance de l’aide au plus démuni sur des ordres provenant soit de la préfecture de police, soit de la mairie de paris n’est autre que de la charité et non de la solidarité. D’autant que les SDF’s n’étaient pas en danger, ils auraient dû être servis comme il se doit afin que leur dignité soit respectée. Des explications s’imposent de la part de l’Armée du Salut. Alors que les SDF’s et les migrants sont confrontés aux mêmes problématiques : la rue et l’isolement social.

Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©
Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©

L’occupation de la caserne était une occupation sans droit ni titre, et bénéficiait d’un rapport de force étonnant, puisque cette dernière était en possédait une réserve de nourriture assez conséquente à la solidarité des camarades et une autonomie eau. La revendication concernant la réquisition des logements vides a été mise en application. “La pratique précède la théorie”, il s’agit d’une application directe et franche de la revendication de la gauche radicale. À l’extérieur de l’établissement, les camarades résistaient face au force de l’ordre. En effet, les CRS autour de la caserne chargeaient, gazaient et matraquaient nos camarades. Une routine, la droite au pouvoir a renforcé la répression pour faire taire les mouvements sociaux.

La violence policière n’est que la représentation matérielle de la violence bourgeoise contre les travailleurs puisque la Police dans l’ordre bourgeois possède le monopole de la violence. Les progressistes réclamant le respect des forces sont en réalité des petits-bourgeois, il s’agit d’une réaction dissimulée. Toutefois, on note une augmentation graduelle de la répression policière ce qui acte la panique de la bourgeoisie face aux différents mouvements populaires. En réponse à la répression policière, les personnes se sont défendues de la manière qu’il pouvait. Ainsi, certains militants n’ont pas hésité à affronter depuis les hauteurs les forces de l’ordre en leur jetant différents objets. Rendre coup pour coup les agressions policières ou militaires est plus que nécessaire. De plus, cela permet d’affecter directement le moral des forces de l’ordre. Ils sont très peu habitués à une résistance acharnée des manifestants même s’ils sont formés par notre argent au maintien de l’ordre politique.

Il y a 5 blessés au total dans cette répression dont un militant du NPA que les journalistes bourgeois ont tenté de faire passer pour un policier.

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Pierre Le Bec – Révolution Et Libertés ©

Pendant ce temps-là, on discute, on prend acte de l’évolution de la situation dehors. On commence à organiser le lieu pour faire face au siège dont il fait l’objet de la part des forces de l’ordre. L’isolement hermétique de la caserne permet de créer le capharnaüm au sein des migrants craignant de ce fait une expulsion manu militari alors que la situation était sous contrôle. La peur est un sentiment très fort dont chacun est confronté à différents degrés. Les élus sociaux-démocrates dont  PC, PG, EELV n’ont pas hésité à se lancer dans des négociations avec la Mairie de Paris afin de trouver une solution durable. Les revendications étaient précises : relogement de tous les sans-papiers. Ni plus, ni moins. Dans une certaine agitation permettant la confusion, les migrants ont été pris à revers par ces élus.

Ainsi lorsque l’envoyé de la mairie de Paris a fait son discours, il a fait pression avec les élus sociaux-démocrates pour faire évacuer la caserne, et cela, avec le consentement des migrants. Ainsi, les migrants sont dispatchés dans : 1/ un hôpital à Nanterre (asile pour SDF en réalité), 2/ à l’Hôtel, 3/ à la rue. N’oublions pas non plus que des migrants pendant ce temps-là étaient aussi au CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot.

Ainsi en sortant, on entend des slogans, de personnes franchement révoltés : “le PCF, c’est la Police”.

Par conséquent, les migrants se sont retrouvés de ce fait dans différents endroits et sont humiliés une fois de plus. Les fausses solutions font perdre du temps à tout le monde. Il s’agit d’une véritable perte de temps pour revenir au point de départ une fois de plus.

Pourtant, les sociaux-démocrates se félicitent de cette situation. Ces derniers dont leurs visions sont profondément sectaires, ils n’hésitent pas à utiliser le terme de “gauchiste” pour marginaliser un pan entier de la lutte sociale par opportunisme. Je pense qu’ils se reconnaîtront.

Il y a un terrible malaise dans ce pays, les réformistes du PCF, du PG, de EELV (une partie des écolos poussent ceci dit vers l’UDI) n’ont pas vraiment pris conscience de la situation actuelle pour les migrants. Ces personnes ne sont point pour une révolution, puisque sur l’action révolutionnaire, ils possèdent des comportements typiquement réformistes et ont peur de la confrontation.

Cet opportunisme est clairement petit-bourgeois et sectaire, il les pousse petit à petit à prendre des solutions des plus dangereuses. En effet alors qu’ils n’ont que le mot “gauchiste” pour argumentation pour justifier les personnes qui dorment dehors, il y a un problème réel.

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