La classe dominante soutient les créanciers et l’austérité

tromperie-sur-dettePour répondre aux  xénophobes Arnaud Leparmentier (Le Monde), Jean Quatremer (Libération) de leur vision strictement absurde sur la question de la dette, il est nécessaire de poser le débat. N’en déplaise à ces personnes qui se revendiquent “journaliste”. Ils ne sont que des outils de propagande au service du Capital, leur doctrine est de considérer les créanciers comme des êtres supérieurs. Mais aussi, en élevant les créanciers, ils ont affirmer que l’état se devait d’être un emprunteur comme un autre, le comparant à des êtres humains ou des entreprises. C’est la dernière solution qu’ils envisagent. Comme le dit très bien Nicolas Sansu :

À partir des années 1970, l’État a progressivement cessé de faire appel aux épargnants  et  aux  dépôts  du  réseau  bancaire  pour  se financer  (cf.  infra B).  Il  a émis  des  titres  financiers  négociés  sur  les  marchés internationaux.  Servi  par  un Décrochages dépenses /recettes  argumentaire aux ressorts techniques, en apparence, l’abandon d’une dette administrée pour une dette négociable sur les marchés a été justifié par la nécessité de lutter contre l’inflation, causée, selon les réformateurs libéraux, par un excès de création  monétaire  de  la part  de  l’État. En  devenant  négociables,  les  bons  du Trésor  se  sont  trouvés  soumis  aux  lois  de  l’offre  et  de  la  demande,  avec  des conséquences immédiates sur lesquelles n’ont pas manqué d’alerter les services de la  direction  du  Trésor.  Les  notes  et  documents  d’archives  de  l’époque,  analysés par  M. Benjamin  Lemoine (1),  révèlent  qu’une  nouvelle  doctrine  s’est imposée à cette époque, une doctrine selon laquelle il est sain que l’État apprenne à être un emprunteur  comme  un  autreSans  doute  imaginait-on décourager  l’endettement public…

De plus, les journalistes de la classe dominante loin de toute objectivité oublient très souvent que l’endettement ne bénéficie qu’à une petite minorité et clou l’état et les entreprises. Se trouvant en rupture avec leur temps, ils surfent sur une vague populiste et démagogue pour mettre les peuples à genoux devant les créanciers et de ce fait considérer les créanciers comme des rois. Toutefois, comme toute vague, elle s’écrase tôt ou tard. Nicolas Sansu affirme avec sang-froid : “la dette est un formidable instrument de domination”.

Dans un rapport parlementaire, il démontre la vision simplette de la classe dominante concernant la dette. Il dénonce ainsi l’argument de la classe dominante que la génération future remboursera la dette et qu’il faut lui épargner cela. Pourtant, la dette ne sera jamais remboursée en une génération, c’est pour cela que l’argument des “générations futures” ne tient pas la route. Le “parti médiatique” que l’on pourrait nommer également le “parti des créanciers” ou encore le “parti des actionnaires”.

En réalité, ces générations futures correspondent à un public pour le moins hétérogène. Les enfants des plus privilégiés n’hériteront pas, en effet, du fardeau du passif de l’État mais au contraire des rentes privées placées par leurs aïeux dans des obligations du Trésor. Les plus démunis pourront difficilement compter sur les dépenses sociales amputées par les politiques d’austérité. Les plus aisés ont tout intérêt à ce que perdure la dette des États, qui offre un placement sûr à leur capital accumulé, en tout cas plus sûr que d’autres valeurs boursières,  dès  lors  qu’elle  est  bien  notée.  On  ne saurait  rappeler  sans  ironie qu’une partie de cette dette s’est formée au profit de ces mêmes ménages les plus aisés. La dette est donc bien un instrument de production et de reproduction des inégalités.

En effet, la dette enrichit une petite minorité, la bourgeoisie a pour intérêt à ce que cela perdure. C’est pour cela qu’il tronque leur argumentation laissant croire que notre génération va payer entièrement la dette dont ils sont en partie responsables (l’aide à la presse équivaut à 5 Mds d’euros).

Quand  nous  sont  livrés  les  chiffres  de  la  dette, il n’est  question  que  de dette  brute,  avec  ce  message  culpabilisant  de  « la dette  laissée  à  nos  enfants ». Plus  encore,  il  est  parfois  écrit  que  chaque  enfant qui  naîtrait  serait  tributaire  de 30 800 euros de dettes dès sa naissance ! Ce raisonnement est pourtant d’une rare stupidité.

D’abord,  parce  que  cette  dette  n’est  nullement  remboursable  en  une génération  et  que  ce  raisonnement  fait  abstraction de  l’existence  d’actifs  qui  se transmettent de génération en génération.

En effet, loin d’être des experts-comptables, ils tronquent volontairement les actifs de l’état afin de faire croire aux citoyens les plus naïfs auxquels ils s’adressent que chaque personne possède une dette de 30 800 euros, il s’agit d’un argument purement affectif. La volonté de gérer l’état comme une entreprise est la base de la réforme monétaire de 1973.

Si  l’on  considère  que  la  dette  brute  s’établit  à  2 000 milliards  d’euros, mais  que  les  actifs financiers  de  l’État  s’élèvent à  environ  900 milliards, la  dette nette est de 1 100 milliards. Or, en 2009, une estimation des actifs non financiers (écoles, hôpitaux, routes…) s’élevait à 1 450 milliards d’euros, donc les actifs nets sont positifs !

En   2014,   si   chaque   habitant   se   voit   lesté   d’une   dette   publique   de 30 800 euros, il est allégé par les 37 000 euros d’actifs publics en moyenne qui lui sont attachés. Il convient de relativiser le poids de la dette et de se libérer de cette culpabilité  que  d’aucuns  souhaiteraient  faire  peser pour  imposer  des  politiques récessives.

Dans  le  même  ordre  d’idée,  comment  ne  pas  souligner que  le  ratio  dette publique surproduit intérieur brut contrevient à toutes les règles de comptabilité en associant stock et flux.

Dans les questions de la dette, on peut dire que la classe dominante n’est pas véritablement son forte, sinon déverser la haine et le mensonge.

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