Les idées progressistes et l’entreprise
La France comme bien d’autres pays est bord du gouffre du fait de l’absence de débat sérieux et de débat contradictoire au sein de la presse. En pleine controverse néoclassique, il est important de pointer des mesures essentielles à la reprise économique de notre pays.
L’orthodoxie libérale largement sacralisée par les plus conservateurs masque la puissance de l’hétérodoxie. Or, la question de l’entreprise est essentielle, aujourd’hui les visions sont largement différentes, par conséquent une politique innovante, urge, et cela, pour faire face à la vision vieillissante orthodoxe moderne. Une stratégie économique du XVIIIème ou XIXème siècle ne peut fonctionner au XXIème siècle, c’est exactement ce que nous assistons.
Le contrôle et la meilleur répartition des aides aux entreprises
L’effort national se doit faire l’objet de contrôle afin de répartir au mieux l’aide des entreprises. En effet, le Mouvement des Entreprise de France se garde bien de résumer l’idée que le contrôle serait un harcèlement ou de matraquage. Or, pour mieux “réguler” et aider les entreprises et les secteurs, le contrôle est nécessaire. Sachant que l’aide aux entreprises est l’opposition du libéralisme, l’objectif est une aide à court terme afin de supprimer cette dernière. En effet, les aides permettent entre autres à l’état de réguler les entreprises.
En effet, l’argent donné par l’état doit être dépensé par l’entreprise afin de l’aider comme la R&D. Pourtant, le CIR qui correspond à cet effet, n’est que très peu utilisé par les entreprises, il est transformé en dividendes. Or, l’argent de l’état n’a pour vocation à être transformé directement en dividendes, mais d’être transformé en une idée plus élevée. Pour le CICE, certaines grosses entreprises ont d’ailleurs licencié comme Sanofi, Carrefour, etc.
Chaque entreprise doit pouvoir prouver l’utilisation de son aide ou dans le cas, elle se doit d’être en mesure de rembourser à l’état cette dernière, puisque cela peut être caractérisé par une fraude.
Les entreprises ne sont pas à mettre sur le même pieds d’égalité
Le monde de l’entreprise se différencie de par les différences de taille des sociétés, mais aussi des entités légales qu’elles comportent. Aujourd’hui, les aides aux entreprises sont réparties sont la taille de l’entreprise, des salariés, et d’autres facteurs. Les 270 Mds d’aides aux entreprises ne sont pas réparties de manière équitable puisqu’elles sont réparties. Il est évident que les aides comme le CICE, le CIR servent de niche fiscale pour les entreprises du CAC40. Pour les TPE et les commerçants/artisans, ils ne restent quasiment plus rien.
Les néoclassiques essayent de promouvoir le poujadisme ou le boulangisme pour les TPE et les commerçants à travers le ras-le-bol fiscal et le poids des taxes. Les politiciens de droite et d’extrême droite nourrissent l’idée que toutes les entreprises payent 33 %. Il s’agit d’un leurre puisque seules les petites entreprises payent ainsi cet impôt.
Attirer un impôt unique vers le bas comme le veulent certain libéraux ne permettra pas de baisser l’inégalité, mais de renforcer la position actuelle avec un soutien de plus en plus fort aux plus grandes entreprises.
C’est ainsi que les hommes politiques de droite souhaitent l’unicité de l’impôt créant une ainsi une inégalité permanente entre les différentes sociétés. Si l’unicité peut-être comparée à une égalité stricte, c’est une des idées retenues par les néolibéraux. Loin d’être des marxistes, ces personnes-là passent leur temps à hurler contre “l’égalitarisme” le sont quand il s’agit d’impôt, de taxes ou même de cotisation.
Autre exemple, ils sont contre l’impôt sur le revenu, mais pour la hausse de la TVA. L’unicité ne permet pas de répartir l’effort national de manière équitable, il est normal que l’impôt soit calculé en fonction de leur taille d’où la nécessité qu’il soit progressif.
Ainsi ce petit tableau me parait logique, l’IS est calculé sur les profits.
Commerçants/Artisans | TPE | PME | PMI | CAC40 | |
Impôts sur les Sociétés | 5% | 10% | 20 | 25% | 33% |
Les cotisations sociales patronales
En France, le coût du travail permet aux entreprises d’affirmer que le salaire impose un coût très important. Cette vision des choses revient ni plus, ni moins à la maximisation des profits, donc à la volonté de vouloir comprimer les dépenses. D’après les derniers indices, le coût horaire d’une heure de travail se situe entre 35,7 euros de l’heure d’après le Coe-Rexecode du 9/03/2015 (inférieur à l’Allemagne) . Dans le même temps, nous avons une des meilleures productivités du Monde, qui est 20 % supplémentaire à la Grande-Bretagne de David Cameron.
On peut mettre en avant une modulation des cotisations en fonction de la taille de l’entreprise, de la politique de l’entreprise : de l’emploi, du développement de l’entreprise ou des actionnaires et des dividendes, et enfin de l’impact de la nature.
De plus loin sans faute, la France est le 1er pays d’Europe pour les créations d’entreprises (Eurostat, 2014 – données pour 2011).
Quand les libéraux font l’apologie de la concurrence déloyale
Et si le dogme essentiel reste la concurrence libre et non faussée. Prenons un exemple concret de ces derniers jours. La boulangerie-pâtisserie de Saint-Paul-lès-Dax emploie 22 salariés et de ce fait possède la capacité de faire fonctionner la boulangerie 7 jours sur 7. Or, la préfecture a ordonné la fermeture d’une journée par semaine. Le patron a hurlé que cela entraînerait une perte de 250 000 euros de chiffre d’affaires et deux emplois. C’est pour appuyer sur l’idée de la liberté d’entreprendre. Forcément, il est soutenu par François Bayrou du MODEM et François Fillon de l’UMP. La droite est au garde-à-vous s’indignant de cette mesure refusant de voir plus loin que le bout de leur nez.
Le fait de faire tourner son entreprise 7 jours quand les autres le font 6 comme est la norme revenait à assumer l’idée d’un marché avec une concurrence déloyale.
Une sacrée démonstration que les pseudos-libéraux et leur vision du libéralisme s’arrêtent très rapidement quand ils sont face au mur. Ils ne parlent pas aussi de cette concurrence déloyale qu’ils soutiennent et que par conséquent, ils en font l’apologie. Certains ont même fait une pétition … Le libéralisme parait particulièrement bien loin, ils vivent dans une société post-libérale.
Les Journaux se réclamant du Libéralisme font l’apologie du corporatisme
Pourtant face à une si riche histoire, des journaux corporatistes comme l’Opinion se réclamant à tort du Libéralisme, ils acceptent d’être largement subventionnés par l’état remettant en cause l’idée même du concept d’Adam Smith (notamment tiré de la Richesse des Nations). J’y reviendrai un autre jour sur ce dernier. La défense de la main invisible se fait à géométrie variable et c’est pour cela que leurs articles sont typiquement dogmatiques, réactionnaires et fermés d’esprits. C’est la contradiction de ces personnes se réclamant d’une idéologie, mais qui ont basculé dans l’obscurantisme le plus primaire.
Ceux qui se réclament des Ornithos n’ont pas de solutions pour l’entreprise sinon des solutions corporatistes appartenant au passé qui n’ont jamais fonctionné.
Les lignes les plus conservatrices dénoncent le syndicalisme comme quelque chose de conservateur, mais la dénonciation se situe dans une analyse du XIXème siècle. Toutefois, la ligne du quotidien l’Opinion est très proche du magazine Valeurs Actuelles, cela parle beaucoup pour les personnes qui se situent à la droite de la droite. D’ailleurs, est-ce que les journalistes (c’est un grand mot) de ces journaux sont payés au SMIC ou à l’article ?
Pour terminer, j’entends que la politique de gauche est un échec. Mais en considérant le Parti-Socialiste comme la deuxième droite, on peut dire que la politique néolibérale depuis trente ans et un échec. Nous allons droit dans le mur. Plus la collision sera violente, plus il y aura de dégâts, d’autant que la bulle spéculative en cour de formation au sein du cac40 et des autres bourses ne forment rien de bon. Que se passera-t-il ?