Après Macron I, Macron II

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Les lois Hartz ont profondément bouleversé la société Allemande au point de créer une fracture au sein des travailleurs entrainant la fin du modèle allemand. La migration vers un modèle où le patronat maitrise l’ensemble des règles du jeu est voué à l’échec.

Peter Hartz était un dirigeant industriel allemand tout comme Emmanuel Macron, est un jeune banquier. Les deux ont en commun cette culture de l’élite et de la méconnaissance des travailleurs. Pourtant, ce n’est pas le modèle à la française qui est imposé plus ou moins par la force en Europe, c’est le modèle ordo-libéral.

La loi Rebsamen ou Macron II

La logique économique dominante met de côté l’intervention du travailleur dans la création des richesses. A savoir que c’est le salaire du travailleur qui permet la richesse et donc à terme la création des emplois. Une grande partie des différences économiques se situe à ce niveau.

Pourtant, dans le sectarisme doctrinal qu’impose la pensée néoclassique, le travailleur n’est qu’une simple variable d’ajustement au sein de l’économie, ce qui se résume à une lettre dans un calcul ou même un chiffre dans une opération. Ainsi, l’idée du patronat comme celle d’Emmanuel Macron est de redonner confiance aux entrepreneurs avec une idée assez simple : déconstruire les conquêtes sociales salariales.

Dans le cadre de la modernisation du “dialogue social”, nous assistons à la décomposition massive des instances de représentation des salariés au sein de l’entreprise : CHSCT, DP, CE, etc. La nouvelle délégation unique du personnel (DUP) pour les entreprises jusqu’à 300 personnes n’aura que des effets négatifs sur l’emploi.

Un rappel sur ce qui risque d’être fusionné :

Abréviation Définition Date
CHSCT Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail 1942
DP Délégué du Personnel 1936
CE Comité d’Entreprise 1945

Les IRP (Instances Représentatives du Personnel) sont visés directement au sein de cette loi, mais plus loin, cela suit l’idée continuelle de la remise en cause des structures syndicales et des représentations du personnel par la classe dominante. Milton Friedman accusait les syndicats de nuire à la production et au bien-être des travailleurs. La déconstruction progressive du syndicalisme permet entre autres à la bourgeoisie d’enlever toutes les armes de défense des travailleurs et d’ouvrir une autoroute sans embûche pour le patronat dans sa lutte à la domination totale de la société. Mais aussi,  la classe dominante accuse sans cesse les syndicats de ne pas représenter les travailleurs et de ne pas faire son travail, c’est le cas du FN.

Par conséquent, la fusion de ces structures ne rassure en rien les entrepreneurs, puisque cela ne permet pas la création d’un carnet de commande propre au développement de l’entreprise tout comme la baisse des dépenses de l’entreprise. La simplification de la tâche permettra les dérives encore plus grandes, puisque les missions de chacune des instances seront confondues l’un dans l’autre.

L’économie néoclassique recherche la hausse du chiffre d’affaires

Si les profits peuvent augmenter, le chiffre d’affaires lui restera stable. Or, ce que recherche avant tout une entreprise, c’est l’écart entre le chiffre d’affaires d’une année sur l’autre, puisque c’est bien cela qui caractérise l’extension d’une entreprise. Le profit dépend entre autres des dépenses : les salaires, les cotisations sociales, les différentes taxes, les impôts. Le profit peut varier d’une année sur l’autre sans que le chiffre d’affaires varie.

Cette loi permet une aggravation des conditions de travail et de la précarité. À long et moyen terme, cette logique d’attirance vers le bas n’est pas viable comme pour l’entrepreneur que pour le salarié et au final pour l’état.

Or, ce que les penseurs néoclassiques en sacralisant l’entreprise oublient aussi que la confiance du consommateur y joue pour beaucoup. En effet, lorsque celui-ci n’est pas dans une position de confiance, il économise, il épargne et il ne consomme pas. Même s’il faut souligner que l’épargne est un salaire différé, il est évident que la confiance du travailleur va de paire avec la confiance du consommateur. Puisque lorsque la personne va au travail, elle est considérée comme un travailleur, dans ses heures libres, il devient un consommateur potentiel.

La confiance du travailleur permet à ce dernier de consommer en toute confiance. Dès lors que ce dernier consomme alors il génère un flux qui s’intègre directement dans le chiffre d’affaires. Dès lors que le chiffre d’affaires progresse alors l’entrepreneur prend confiance, puisque son profit augmentera de fait même s’il est soumis à différents facteurs.

En effet, le lien entre la précarité et la part de l’épargne est logique, plus l’épargne est importante, plus le travailleur voit d’un mauvais œil l’avenir et s’y prépare.

En conclusion, ce sont des droits qui ont été conquis par les syndicats et les forces progressistes qui sont mis à mal dans l’intérêt tout à fait unique du capital et de ceux qui travaillent à le renforcer.

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