Jean-Vincent Placé : un pion de l’écologie réactionnaire

11144978_10206609028848597_3347475691568697664_nJean-Vincent Placé est encore dans un de mes articles, il ne s’agit pas loin s’en faut de remettre à jour l’image de Jean-Vincent Placé, celle d’un réactionnaire tendance maurassienne. Charles Maurras a fondé l’Action Française et s’est rallié au Pétainisme pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le sénateur donne donc une interview le 6 juillet 2012 dans le magazine d’extrême-droite : valeurs actuelles, sans que cela puisse ne pas choquer grand monde.

Il est plus difficile de s’intégrer pour les pauvres que pour les plus favorisés. Le monarchiste Rivarol disait : « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir. » Quand un jeune a son avenir bouché, qu’il se sent en permanence discriminé, il faut vraiment avoir l’amour de la France chevillé au corps pour passer outre les humiliations quotidiennes.

Ou encore, il considère son parti infesté de la génération de mai 68 :

plus écologiste que nombre de militants de la génération issue du gauchisme post-soixante- huitard

Cette vision réactionnaire de l’évènement de “mai 68” témoigne du choc perçu par la bourgeoisie dans sa seconde phase : les grèves des usines (bien moins connu). C’est la peur de voir se renverser le vieil ordre bourgeois qui suscite le mépris de cette époque que l’on retrouve à travers l’expression des conservateurs “soixante- huitard”.

L’ensemble est assimilé au “gauchisme”. Sans pour autant connaître le sens du mot “gauchisme”, il y lance différentes affirmations pour affaiblir ce qu’il reste à gauche, par conséquent Jean-Vincent Placé se place inexorablement dans le modèle néolibéral.

À ce jour, il est le Président du groupe Écologiste au Sénat et si EELV peut paraître à gauche sur l’échiquier politique, Jean-Vincent Placé de par ses différentes prises de position apparaît dans une logique de droite particulièrement dure. D’ailleurs, il s’est rapproché de la ligne de l’UDI.


Mais comme toutes personnes de droite, Jean-Vincent Placé se fait un malin plaisir de casser l’appareil syndical des luttes tout en tirant sur Jean-Luc Mélenchon. C’est exactement la pensée de Friedrich Hayek : Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes .

On oublie souvent de le souligner, chez les personnes se revendiquant “progressiste”, il existe de nombreux “réactionnaires”. En effet dans l’ancrage populaire, le progrès est assimilé à la gauche alors que la réaction se rallie logiquement au conservatisme. Par ce stratagème simple, Jean-Vincent Placé réussis à se positionner comme un réactionnaire tout en se proclamant “progressiste”. Cela lui permet d’éviter de s’attirer les foudres des classes populaires. Le bon vieux Léon Trotsky disait : “Il n’est pas moins criminel de tolérer passivement la subordination du mouvement révolutionnaire des masses au contrôle de cliques bureaucratiques ouvertement réactionnaires ou conservatrices masquées (“progressistes”). “[1]

Mais sa position démontre bel et bien le tiraillement d’EELV entre deux idéologiques opposées : la gauche radicale et la droite conservatrice. Il ne sera donc pas étonnant que le parti se fractionne en deux nouveaux partis politiques.

Enfin, lorsqu’on apprend qu’il souhaite rejoindre un gouvernement établissant une politique de droite, je ne suis pas surpris de son parcours politique. Il souhaite mettre en place un programme écologique au sein d’un capitalisme, qui est fort avec les faibles, et faibles avec les forts. Mais repeindre en vert le capitalisme ne le rendra jamais écologiste.


[1] Léon Trotsky, Programme de Transition, Les syndicats dans l’époque de transition

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