Faire face aux vagues bleues
Face à la victoire très large de l’extrême-droite néolibérale lors des élections départementales et le naufrage du Parti Socialiste du fait de sa politique de droite, une large riposte est plus que nécessaire. La paupérisation de la société est bel et bien en cours.
L’extrême droite, grande gagnante du scrutin
La vague bleue risque d’emporter la France ce soir. La pseudo-gauche au pouvoir a déçu profondément les électeurs en promettant mondes et merveille alors qu’elle ne fait qu’une politique de droite traditionnelle. La droite conservatrice et réactionnaire dans ses deux composantes vont l’emporter largement. L’admettre permet de mieux combattre ses forces réactionnaires. L’effet Charlie de rassemblement est bel et bien mort, on pourra dire qu’il n’aura pas duré longtemps. Mais au final, on ne sait pas grand chose de l’esprit Charlie qui selon l’analyse peut avoir une vision réactionnaire, comme une vision progressiste.
La banalisation des idées de droite et du Thatcherisme par Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen a poussé les plus réactionnaires à s’attaquer à la fraude sociale pour ne pas dire s’attaquer aux plus pauvres et par démagogie xénophobe, aux “étrangers”. La réduction des dépenses publiques va de paire avec l’utilisation du terme “assistanat”. Dans ce contexte, il ne sera pas étonnant que dans quelques départements, nous ayons des unions entre l’UMP et le FN, puisqu’en substance, ils ont le même programme. Cela leur permet de perfuser l’idée que la crise est due essentiellement aux “pauvres” protégeant de fait la grande fraude fiscale qui équivaut à 80 à 100 Milliards d’euros, soit le déficit de la France.
La révolution libérale a deux orientations, mais elles s’attaquent aux plus précaires et aux chômeurs. En effet, dans les différentes villes gérées par le FN ou l’UMP, l’ennemi : c’est les chômeurs et non le chômage. Ce n’est pas pour rien que la vision de Milton Friedman fait de très mauvais résultats et ne fonctionne pas. En augmentant la dépenses des classes les plus précaires, les droites n’ont que pour objectif de paupériser la population. La lutte des classes n’est pas dépassée, elle est sur trois niveaux bien distincts. En effet que ce soit l’UMP, le FN, l’UDI, ils mettent en avant une lutte des classes féroces afin de rendre toujours plus dire la vie des démunies.
Plusieurs de nos compatriotes ne connaissent pas le terme “paupérisation”, il sera temps qu’ils l’apprennent de manière accélérée. Rendre encore et encore plus pauvre, les personnes déjà dans la pauvreté. Cela génère nécessairement une logique déflationniste. En effet, dans ces classes sociales, l’épargne est quasiment nulle. Ainsi, le pouvoir d’achat baisse, par contre à l’inverse la bourgeoisie ne peut être que gagnante du début jusqu’à la fin. On peut dire qu’une nouvelle expression naitra : “paupériste de souche”.
La déception de la gauche ne trompera personne. Là où se fait des économies budgétaires, c’est autant d’argent qui se retire de l’économie. Le Front National se pose comme un parti “anti-système”. En effet, l’attitude se positionnant comme “Thatcherien anti-système” montre aux électeurs de base le paradoxe profond de ce parti réactionnaire. La couleuvre se glisse parfois de manière très discrète. Mais faute de quoi, les personnes n’ayant aucune culture assument tout à fait soutenir le système capitaliste, mais se réclamant anti-système. Les pires capitalistes se déclarent anti-système pour mieux asservir les travailleurs.
Dans le Vaucluse, Corinne Païocchi, présidente de l’UDI en Vaucluse a annoncé son départ vers le Front National. Elle a déclaré : “Si, demain, je dois me présenter à une élection en Vaucluse, je souhaite le faire avec le Rassemblement Bleu Marine. Je suis disponible. Rien en Vaucluse ne peut se faire sans le RBM.” Outre l’opportunisme, il s’agit de suivre la piste empruntée par le maire de Bobigny. Il n’a pas véritablement de différence entre le gang des barbares et le Front National.
Le Front Républicain n’est plus qu’une chimère. Même les parties politiques ayant eu une ligne politique contre le FN s’allient avec eux.
Le Front National a certes aucun département, mais avec un score de 22,36 % pour 4 108 404 de votants au lieu de 25,24 % pour 5 142 177 votants permet d’affirmer que le parti baisse lourdement, puisqu’il perd quasiment 1 Million de votants.
Dans trois départements, la majorité est incertaine. Que ce soit dans l’Aisne, le Gard ou le Vaucluse, aucun parti politique n’a la majorité relative pour être en mesure de prendre le contrôle de l’assemblée départementale. De fait des alliances sont nécessaires. Il serait fort logique que l’Union pour un Mouvement Populaire s’allie avec son cousin le Front National, puisqu’ils partagent la même vision de la société.
Au final, la droite nationale fait donc quasiment 67,62% des votants soit 33,81% des électeurs c’est-à-dire près du tiers.
Résistons au capitalisme, résistons au fascisme
Qu’on se le dise fermement, l’UDI, l’UMP, l’UMP, c’est bel et bien la même pensée avec des variantes très fines. Le capitalisme sait très bien s’y faire pour opposer la même chose.
En voulant sanctionné une politique de droite organisée par le Parti Socialiste au pouvoir, les Français ont cru chercher l’alternance, mais comme des bœufs, ils vont voter pour l’extrême droite, c’est-à-dire pour une logique encore plus libérale.
La politique, aujourd’hui, ne fait pas que par les urnes. Les urnes ne sont qu’une toute petite partie de notre sphère politique. En effet, voir les urnes comme la solution pour tous résoudre est une erreur puisque l’abstention y est très élevée. Elle est de 49,83 % et 50,01 % respectivement au premier et second tour. Sans entrer dans le détail des raisons des abstentionnistes pour refuser le vote, soit quasiment une personne sur deux. Puisque je suis contre l’abstention, je préfère en dernier recours le vote blanc ou nul.
Nombre | %inscrits | %votants | |
Blancs | 1 144 753 | 2,85 | 5,71 |
Nuls | 524 383 | 1,31 | 2,62 |
On se rend compte que 1 669 136 personnes ont voté sans prendre part au vote.
L’austérité ne connaît aucun répit depuis près de 30 ans, l’austérité continuera déréglementant un peu plus l’état social s’accoquinant avec des politiques discriminatoires de tout types si rien n’est fait pour la stopper. Cette politique d’un autre siècle se terminera dans le sang des travailleurs.
La question de la solidarité s’oppose frénétiquement à la concurrence et l’individualisation de la société capitaliste.
Le 9 avril aura lieu une grève générale partout en Europe. Une manifestation qui pourrait sonner autre chose. C’est par les luttes que l’on fait reculer le capitalisme en vue de le détruire. Les luttes prennent différentes formes. Mais ne comptons évidemment pas sur la théorie de “la grève générale”, elle ne mènera pas à une rupture du jour au lendemain, mais permettra d’augmenter la pression sur ceux qui défendent des politiques purement “bourgeoises”. C’est par l’augmentation des grèves que les victoires se font. Cela permet l’organisation d’un front de classe.
La question européenne dans la lutte des classes prend une forme très intéressante au sein de l’Union Européenne. Le blocage de la nouvelle BCE témoigne de cette dynamique présente face à la finance et à la Troïka. Évidemment, ce n’est pas la militarisation des villes qui effraie les militants pour défendre les “intérêts supérieurs de la finance”. Malgré les violences policières et militaires, la démonstration de force a bel et bien eu lieu.
Dans le même temps, élever le débat par le haut peut permettre de sortir de cette crise systémique. La défense de la culture comme socle nécessaire pour permettre l’émancipation de l’homme. La lumière guide l’être humain vers le haut, l’obscurité ne crée que l’obscurantisme. La culture, l’enseignement, l’éducation ne viennent pas de nul part, elles ont une origine.