Syriza sème la panique, le FMI supprime son aide
Les élections législatives anticipées ont été fixées pour le 25 janvier prochain, puisque le parlement a échoué à élire le président de la république tant vanté par la troïka. La presse, la bourse et la bourgeoisie sont entrés progressivement dans un état de panique profond que l’on pourrait qualifier d’assez délirant au final.
En effet, la Gauche Keynésienne Grec effraye ceux qui sont restés dans le dogmatisme néoclassique. C’est ainsi que le Fond Monétaire International a décidé de suspendre l’aide internationale jusqu’à l’annonce des résultats concernant les élections législatives. Il s’agissait de la dernière tranche d’aide qui était évaluée à 7 Mds d’euros. En réalité on parle d’aide, mais ce sont des prêts que le FMI effectue avec des intérêts, comme sur un marché financier. La Grèce comme d’autres pays subit la logique dramatique : « prêts contre austérité ». Nous sommes aussi dans la même logique que le programme « Pétrole contre nourriture ».
La terreur pour permettre la dislocation de l’état et rendre service aux actionnaires (créanciers) s’était basée sur un consensus, mais maintenant ce consensus est mort. Aussi, l’aide du FMI dans sa grande majorité n’a pas servi l’état mais la finance c’est-à-dire les créanciers. Mais elle a permis un accroissement de la dette de plus de 30 % et donc du revenu même des créanciers. Ce chantage au final se terminera en beauté, et pour cause, en ne renflouant pas ses créanciers pour payer d’autre créance l’état pourra sortir de la crise. Certes, il y aura
Certains internautes et citoyens trouvent choquant de ne pas rembourser des dettes, mais lorsque des personnes imposent mécaniquement une dette sortie de nulle part par des mécanismes d’austérité alors il n’est pas choquant que les responsables de cette dette : les créanciers et capitalistes soient sanctionnés à la base. Il ne fait guère de doute que le conflit entre les créanciers et l’état créera nécessairement de vastes secousses avec un effet domino. D’ailleurs cet effet permet une vaste spéculation au niveau des différentes bourses avec des bénéfices assez incroyables pour certains. Le combat qui attend la République Hellénique sera certainement violent et mettra en avant de la part des créanciers une xénophobie accrue vis-à-vis de la Grèce.
La Grécophobie est déjà une mode pour le gouvernement d’Angela Merkel comme elle aime souvent parler du fainéant « grec ». Il n’en demeura pas moins que le drapeau de la xénophobie sera agité de plus en plus pour diviser les citoyens européens sur la situation en Grèce qui est uniquement le résultat de la Troïka. Il n’est pas étonnant qu’un dossier soit porté par les pays dont la devise est : « l’austérité ou la mort » ou encore « marche ou crève » à la CJUE. La bataille juridique sera un des volets de la guerre du libéralisme contre les peuples.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a martelé sur un air de la dame de fer : « Les difficiles réformes ont porté leurs fruits, elles sont sans aucune alternative ». « There Is No Alternative », répètent les contre-utopistes néolibéraux. Ils le font en boucle pour rendre l’austérité comme un passage obligatoire permettant d’oublier que l’austérité et le néolibéralisme résultent uniquement d’une décision politique. Mais plus les néolibéraux parlent, plus ils se transforment en Pinocchio, après il faudra qu’il porte leur nez tellement qu’il sera grand, en réalité les réformes n’ont rien créé mais n’ont fait qu’aggraver la crise et créer d’autres crises dans les crises. La dette grecque continue d’augmenter, le déficit également, etc.
Le ministre allemand de ce principe-là continue sa politique d’ingérence, l’ordre libéral doit être sauvegardé pour que les intérêts supérieurs de la finance puissent continuer à exister. Nonobstant des sacrifices effectués, un nouveau plan d’austérité avait été mis en avant dont le but concernant encore une fois la baisse des salaires, ce qui aurait entrainé immédiatement des licenciements et une accélération de la déflation, alors qu’il faudrait une inflation supérieure à 10 % en Grèce.
Il est aussi remarquable de voir que le gouvernement allemand se comporte en donneurs d’ordre à une élection. Dans un tel contexte, on ne peut que s’insurger de la pression néolibérale qui est exercée sur les citoyens grecs. Les journaux populistes bourgeois tentent de mettre en avant l’idée qu’il y aurait une crise politique nouvelle et que ce fait-là serait une nouveauté. Ils s’affolent et paniquent. Les journalistes d’opinion ont donc oublié que la crise politique en Grèce a démarré dès le début « des plans de sauvegarde » de la Troïka qui ont plongé la Grèce dans un précipice infini comme je l’ai rappelé plus tôt.
Au-delà du fameux discours du SPD des années 30 comme quoi le KPD et la NSDAP étaient la même chose, on y retrouve une similitude, en effet, en opposant l’extrême gauche à l’extrême droite, l’extrême droite est favorisée. Dans ce cas précis, il s’agit d’opposer la gauche keynésienne à l’extrême droite libérale. Syriza dès lors représente le « chaos » et la coalition ND au « réformisme ». Un tel oxymore est une prouesse idéologique qui fonctionne très bien sur les personnes non-politisées et cela crée nécessairement la panique. L’idée d’opposer le bien et le mal trouve son origine dans le drapeau du l’Union Européenne. La Madonna de Carlo Dolci est un tableau chrétien alors on comprend d’où ils sortent leur allégation.
Pour autant, les antidémocrates sont en train de tomber, mais il faudra plus que cela pour abattre les néolibéraux. Alexandre Tsipras a affirmé que « La démocratie ne cède pas au chantage, la décision viendra du peuple. L’alarmisme de ces derniers jours n’a pas porté les fruits qu’espérait le gouvernement de M.Samaras. La stratégie de la peur s’est effondrée ».
La dame de Plomb peut enrager dans son propre fauteuil … Mais on se doute qu’elle ne se laissera pas humilier d’une telle manière alors que son pays sombre. Des mécanismes très utilisés par les néolibéraux résident dans la création de pénurie surtout dans le cadre alimentaire. Enfin, lorsque Syriza sera au pouvoir, cela se compliquera. Si la tâche pour y arriver a été compliquée, le plus dur est devant. Le capitalisme se défendra de manière violente. Il a d’ailleurs permis la création de l’Aube Dorée en laissant ses crimes se multiplier.
La renégociation des différents textes sera difficile et il faudra faire bouillir le plomb afin de le faire couler et l’éparpiller.