Piketty refuse la légion d’honneur
Thomas Piketty est des grands économistes français. Il est à l’origine de plusieurs études et recherches en science économique. Son dernier livre : “Le Capital au XXIème siècle” s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires, il est devenu l’un des livres les plus vendus en outre-atlantique au point de devenir un bestseller.
Ce livre s’attache à la démonstration de deux formules : r>g autrement dit que l’accumulation du capital est toujours plus grande et β = s / g : le ratio du stock de capital sur le revenu (β) tend vers le ratio du taux d’épargne (s) sur le taux de croissance (g)
Largement raillé par les économistes les plus néolibéraux et les chaînes bourgeoises. Il a permis de démontrer les causes des inégalités. Dans le monde des économistes, il s’agit d’une révolution quand on connaît la doxa néolibérale du moment. Toutefois, on ne pourrait comparer en tout point comme le font avec Karl Marx, l’un est pour donner un visage “humain” au capitalisme et l’autre a pour objectif la suppression du capitalisme.
Mais si l’on parle de Thomas Piketty en ce moment ce n’est pas tant pour ses travaux, mais pour son refus de Légion d’honneur. Il entre ainsi dans la case de ceux qui ont refusé la légion d’honneur.
Geneviève Fioraso, la secrétaire d’état avait souhaité “rendre hommage au travail de recherche d’excellence mené par Thomas Piketty au sein de l’école d’économie de Paris“. Elle a ajouté que “Ce travail qui bénéficie d’une renommée internationale méritait d’être distingué par la République française”, toutefois, elle a confirmé qu’il “a choisi de la refuser, ce dont nous prenons acte” et que le gouvernement devait respecter son choix.
Ainsi, il a déclaré qu’il venait “d’apprendre que j’étais proposé pour la Légion d’honneur. Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable”. L’économiste est en rupture avec le chef de l’état alors que ce dernier a soutenu dans un autre temps le candidat socialiste à l’élection présidentielle. Dans une tribune du Monde, “Nous, économistes, soutenons Hollande”, il avait annoncé : “Un candidat se dégage à nos yeux, le plus apte à redresser la France et rassembler les Français. Ce candidat, c’est François Hollande”. Il a du coup lancé la petite pique : “se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe”.