Le Parti Socialiste coule toujours plus profond

Filoche essaye de sauver le navire du Parti Socialiste, ce dernier coule lentement vers les oubliettes. A long terme ce dernier ne sera qu’une épave au sein de l’océan, il ne restera plus rien de ce parti politique. Les militants quittent d’ailleurs le bateau de manière très rapide.
Les “socialistes” que l’on devrait plutôt appeler les “social-flics” ou “social-traitres” n’ont rien à voir avec le socialisme et le processus socialiste. Le Capitalisme et le néolibéralisme ont montré ce qu’il était vraiment. Mais cette dernière, c’est la même vision que l’on a de la sociale-démocratie. Elle s’est transformée en social-libéralisme. Le social-libéralisme est en réalité du néolibéralisme pur et dur. Le parti Socialiste est dans une grande impasse dans cette période de crise, il n’y a guère de doute que le projet de rendre la vie meilleur n’entraine visiblement aucune rupture avec le Capitalisme, mais il renforce un peu chaque jour le capitalisme et rend la vie des patrons et des actionnaires toujours meilleure. Je me suis posé la question à un moment donné, si le Parti Socialiste était encore de gauche ? Et ma foi, ma réponse reste la même, il s’agit d’un parti de droite classique et légèrement progressiste sur les enjeux sociétaux.
Un petit rappel historique
Mais en soit ce n’est pas si nouveau que cela, c’est bien les habitants de ce pays qui souffrent d’amnésie, le Front Populaire s’est terminé par le refus de Léon Blum de continuer le programme des réformes. Édouard Daladier au final, qui était au Parti Radical de Gauche reprit le pouvoir, puis se remit au service des 200 familles les plus fortunées, entre autre, il a fait interdire la FJCF, l’UJFF, l’UJAF, l’UECF, le PC, etc. Il a déclaré : “Il faut accroître le revenu national, il faut remettre la France au travail”, lors d’une prise de parole à l’assemblée nationale le Le 21 août 1938. Le 12 novembre 1938, Paul Reynaud enterrait les 40 heures du Front populaire et la politique redémarrait de plus belle avec des répressions ouvrières sans mesure.
Le congrès du PS qui se tiendra en juin sera l’occasion de remettre en avant tout un ensemble de questions, mais il sera aussi la période de faire le bilan du Parti Socialiste. Manuel Valls souhaite enlever et jeter l’étiquette “socialiste” de son parti. Autant je ne suis pas d’accord avec la politique de Manuel Valls, autant je trouve que sa position colle de très près avec sa politique. En effet, ce sera l’occasion de mettre en avant les dissensions en interne ce qui pourrait aboutir à l’explosion du parti socialiste en une multitude de petits partis. Le Parti Socialiste n’a pas d’avenir en continuant la politique d’austérité, il s’inscrit dans la droite ligne de la politique d’Édouard Daladier.
La social-démocratie dans son action
Alors quand on a eu Jean-Marc Ayrault en tant que premier ministre, je dois avouer que j’ai appelé à sa démission, mais au final, sa démission n’a pas servi à grand chose. Cela s’est transformé en un jeu des chaises tournantes. On garde la même politique, mais on change simplement les personnes.
Dans cette même logique la nomination par le président de la République de Manuel Valls fut en soi une grande surprise, mais au fond, cela n’en était pas une, nous avons été aveuglés par notre naïveté. Nous n’aurions jamais dû attendre quelque chose de la part des sociaux-libéraux. Ce qui se produit chez nos voisins se produit aujourd’hui dans notre pays. Il faut dire que leur expérience avec les sociaux-libéraux s’est très mal passée que cela soit en Allemagne, en Espagne ou en Grèce.
D’autant que le terme “socialiste” a été totalement sorti de son contexte, tout comme la gauche. Quand on l’utilise en dehors de son contexte, on en dénature le sens, c’est exactement ce que fait le Parti Socialiste. Les amalgames entre la droite et la gauche sont particulièrement dangereux et créent un boulevard pour ceux qui affirment comme eux que la droite et la gauche c’est la même chose. Le terreau fertilise les idées les plus rances, les plus identitaires et les plus réactionnaires. C’est exactement ce qu’il se passe, la montée du Front National est une des conséquences les plus directes de la politique patronale du Parti Socialiste. La révolte des riches continuent et les répressions contre le monde du travail se multiplient avec la casse quasi-systématique du code du travail.
Mais au-delà de la montée réactionnaire, c’est aussi la République qui est fragilisée. Autant bourgeoise qu’elle est, la droite réactionnaire devient de plus en plus antirépublicaine. Les discours à l’encontre des valeurs fondatrices des lumières se multiplient tout comme les cadeaux au patronat. Or, la crise structurelle du capitalisme dure depuis près de 30 ans et la politique d’aide en faveur des entreprises produit le même résultat depuis 30 ans, ce qui s’apparente à une hausse du chômage, une hausse des déficits publics, une hausse de la dette, ainsi que des plans d’austérité. Le Parti Socialiste ne peut se réclamer du progrès lorsque ces derniers continuent leur politique vers une dérive de plus en plus réactionnaire. La droitisation de l’échiquier politique est devenue une réalité qui doit interpeller tous les militants progressistes.
Le présidentialisme à la française nuit aussi frontalement à la vie politique de notre pays, puisque nous sommes encore à plus de deux ans des échéances, on constate que certains sont dans la course à l’Élysée. Ainsi, le Parti Socialiste tente de se réformer doucement face aux échecs retentissant qu’il subit. La perte des adhérents et toutes les élections depuis les législatives plongent forcément dans des questions essentielles. La pasokisation guette réellement le parti socialiste. Il faut dire que les différents partis sociaux-démocrates n’ont fait que réformer le capitalisme dans l’intérêt de la bourgeoisie et dans l’optique de lui redonner un visage humain pour le prolétariat. Mais le capitalisme même avec des roses aussi jolies soient-elles, reste un système d’exploitation au profit d’une petite minorité. La pasokisation s’exprime réellement avec la débâcle en cours.
Ainsi, le premier secrétaire du Parti Socialiste avait lancé “les états généraux des socialistes” afin d’aboutir à une charte pour renouveler le parti de fond en comble. Il y a le feu à la maison, et il ne restera plus que des cendres.
La question des alliances avec le parti socialiste
La question des alliances pose une véritable problématique dans le cadre de la crédibilité de la gauche radicale. Peut-on à ce jour créer des alliances avec des membres du Parti Socialiste tant bien ces derniers sont opposés à l’austérité ? Une question difficile mais qui mérite d’être claire dans chaque organisation suivant une voie anticapitaliste. D’autant que le Parti Socialiste n’a pas l’intention de rompre avec l’austérité de manière officielle. Le programme de la présidentielle est très loin derrière. Le Parti Socialiste est devenu est un véritable problème, un vrai casse-tête.
Forcément, il y a un amalgame très dur qui fait du mal à la gauche ou plutôt à la vraie gauche c’est-à-dire celle qui est du côté des travailleurs et qui a pour objectif de renverser le capitalisme à long terme. Il existe différentes mouvances au sein de cette gauche. Nécessairement la reconstruction de la gauche est un cap particulièrement difficile à franchir, malgré les propositions essentielles.
Pour ma part, il me parait évident de refuser toute alliance avec le Parti Socialiste. Si ces derniers ne sont pas d’accord avec l’austérité, la troïka, les cadeaux au patronat et à la bourgeoisie alors ils doivent rendre leur carte et aller ailleurs dans d’autres partis politiques.
Je crois aussi qu’il ne faut plus rien attendre du Parti Socialiste au pouvoir. On continuera de critiquer chaque pas qu’il fait, puisque la critique des propositions néolibérales permet de mettre en avant des solutions à long terme. Quant aux personnes qui y sont à l’intérieur, je crois que la seule solution pour vraiment renverser les choses consiste à amaigrir de plus en plus le Parti Socialiste et de le mettre comme un parti n’ayant plus aucun impact.
La question européenne est en rupture avec le social-libéralisme
D’autant que le social-libéralisme est incapable de changer l’Europe en profondeur et de laisser davantage de souveraineté aux différents états européens et de redonner la souveraineté de la BCE au parlement européen. Mais on rêvera beaucoup de cela, puisque pour arriver à un tel changement, il est nécessaire de rompre avec le dogme de l’économie néolibérale
Mais, lorsqu’on reconstruit la gauche, on doit le faire dans une optique vraiment internationaliste notamment avec nos camarades de Die Link. J’insiste sur Die Link puisque l’autoritarisme d’Angela Merkel pousse les partisans d’une Europe ultralibérale à user l’argument de la “germanophobie”. Mais surtout la France comme n’importe quel état, n’a pas compte à rendre à Angela Merkel.
Nous devons nous lancer dans un véritable processus communiste et mettre en place chaque étape de la transition qu’il faudra pour arriver à la pleine société d’émancipation de l’espèce humaine. Chaque étape doit pouvoir permettre la création d’une autre étape. Ceux qui se contentent de rester dans une réalité bloquée dans le processus révolutionnaire et finissent par devenir des conservateurs puisqu’ils ont peur d’aller de l’avant.
Le Parti Socialiste a enlevé une grande partie de l’espoir à gauche, mais sans le parti socialiste et une vraie politique de gauche radicale, on se devrait de redonner l’espoir au peuple.