Angoulême et la chasses aux pauvres
Angoulême est une ville du Sud-Ouest de la France peuplée de 50 000 âmes. Son maire, Xavier Bonnefont, un jeune bourgeois de 35 ans, est passé à l’attaque à l’occasion de ses revendications primaires et de sa classe sociale.
Le conseil Municipal situé à droite dans la ville d’Angoulême a donc pris l’initiative face à la horde de “marginaux” qui squattaient les bancs publics de les déplacer par des politiques répressives. Quand on parle des marginaux au sens de la bourgeoisie, on s’adresse bien à des couches sociales en particulier. Ainsi, les dealers sont pointés du doigt, ces personnes réalisant des actes de commerce sont pointées du doigt par les commerçants. Le cannabis est mal vu par la société bourgeoise. Mais, il y aurait aussi des alcooliques sur ces mêmes bancs. Pourtant, ces deux derniers ne sont que des prétextes pour cacher la pauvreté dont les SDF. D’autant que le déplacement de population s’apparente à une logique inutile.
Pour la question du cannabis, je me dois de revenir dessus un peu plus longuement, c’est un sujet de société important. J’ai toujours été favorable à la légalisation de cannabis pour quatre raisons : 1/ encadrement de la vente, 2/ des rentrées d’argent dans les caisses de l’état, 3/ suppression de la délinquance liée au trafic que génère la prohibition et de fait cela a un impact direct sur les prisons, 4/ création d’emplois. Concernant la ville d’Angoulême cela pourrait permettre entre autre d’augmenter son attractivité et de dynamiser et renforcer son centre-ville, mais aussi tous les quartiers de la ville. Si des cannabis club ouvraient cela pourrait permettre à la ville d’avoir davantage de fonds grâce à la cotisation foncière des entreprises (CFE). Cette taxe est due dans chaque commune où l’entreprise dispose de locaux et de terrains. Si les Cannabis Club sont propriétaires alors des projets nouveaux pourraient s’ouvrir. Pourtant, les conservateurs ne sont pas dans cette logique-là, je le rappelais dans le même article :
En enlevant leur fond de commerce, la politique sécuritaire n’aurait plus aucun sens. Pour les conservateurs, il est nécessaire de sauvegarder la pénalisation du cannabis, c’est-à-dire la criminalisation de ceux qui en ont consommé ou qui sont acteurs dans le réseau de cannabis. Autrement dit, les conservateurs jusqu’à présent soutiennent le trafic de cannabis. Allons encore plus loin, ils sont choqués des meurtres à Marseille dû au trafic, pourtant; ce sont les premiers à soutenir la politique qui tue. Ne cherchons pas plus loin les responsables de ces tueries et de ces meurtres, c’est la prohibition et ceux qui défendent cette politique-là.
La prohibition du Cannabis agit de la même manière que la logique de la politique de la Prohibition sur l’alcool aux États-Unis d’Amérique. Le Volstead Act, établi le 28 octobre 1919 autorise uniquement la production de boisson alcoolisée à 0.5 degré, et créa de fait les moonshines (l’alcool de contrebande) avec l’ouverture d’un réseau en bande organisée. Pour appliquer la loi sur la prohibition, l’état américain dut faire faire à l’absence de revenus provenant des taxes légales sur l’alcool (soit environ 500 millions de dollars par an), cela greva de manière importante les entrées d’argent au sein de l’État américain. En ce qui concerne la prohibition du cannabis, le think tank Terra Nova a établi que la prohibition du cannabis coûterait près 2 Mds d’euros annuellement. Or, pour la légalisation, le prix se doit d’être nécessairement inférieur au marché actuel sinon le marché noir continuera de subsister.
Brassens commençait sa chanson sur les bancs publics par : “Les gens qui voient de travers, Pensent que les bancs verts, Qu’on voit sur les trottoirs, Sont faits pour les impotents ou les ventripotents”. Aujourd’hui en 2014, la bourgeoisie regarde toujours de travers les bancs publics.
Les commerçants très remontés de voir une population réalisant une image notoire pour leur centre commercial, n’en peuvent plus de voir ces gens-là. A la veille de Noël, on rappelle que ce moment pour la bourgeoisie reste un moment d’orgie. Noël est une fête capitaliste très loin d’hier de cette fête religieuse qui se tient le 25 décembre depuis le concile de Nicée. Ce qui importe dans ce moment de fête, c’est la consommation à outrance afin de créer une trêve mentale dans cette période de crise systémique du capitalisme, mais la crise, elle continue. Le maire en essayant d’éteindre l’incendie ne fait que l’alimenter : “cet aménagement est en cours et je comprends qu’il puisse, en l’état, susciter l’interrogation de certains de nos concitoyens. Je regrette que les travaux aient commencé à la veille de Noël”. Pour finir son argumentation, ce serait au final des œuvres d’art qui seraient mises à la place à travers des galets. Combien cela a encore coûté au contribuable ? Il aurait été plus facile d’enlever les bancs dans la nuit. Les économies sont faciles à faire, tout en suivant sa logique et cela n’aurait certainement pas fait de polémique ou sinon une polémique moindre.
Même si la politique concernant les bancs d’Angoulême choque et cela à juste titre, on se doit de ne pas oublier qu’il existe tout une panoplie anti-sdf (clous, pics, etc.) qui est mise en pratique régulièrement, d’ailleurs la RATP en a été pionnie