L’autoritarisme d’Angela Merkel

merkel-electionOn entend de plus en plus de personnes nous affirmer que la France est en déclin et qu’il faudra par ailleurs faire une seule politique, celle qui sacrifie les droits des personnes au nom de l’intérêt supérieur de la finance.

La croissance pour qu’elle fonctionne d’après ces capitalistes du Parti Socialiste à l’ultradroite nécessite de créer une atmosphère angoissante sur la population. Le sentiment de peur est le meilleur moyen pour les peuples d’accepter tout et n’importe quoi. L’argument majeur est que notre pays s’enfonce de plus en plus dans la crise, il n’y a plus d’alternative au capitalisme, et qu’ainsi pour éviter la crise, des réformes sont nécessaires pour libérer l’économie du “coût du travail”. Aussi, le laisser-faire implique nécessairement la flexi-sécurité, donc la réduction du code du travail, puisque tout le monde sait que la demande en est liée. La nécessité d’appliquer l’économie du XVIII voir XIXème permet entre autre de sacrifier les services publics afin de permettre des grandes vagues de privatisation mais aussi d’accentuer les réductions des déficits publics, les français vivraient au-dessus de leur moyen et que c’est à cause d’eux qu’il y a la crise.

Mais aussi dernièrement, quand Angela Merkel, chancelière de la République Fédérale d’Allemagne appelle de manière assez forte la France à continuer l’austérité pour généraliser la compression des salaires et augmenter la croissance des dividendes, alors une telle injonction rentre dans le déclinisme au delà d’une tentative assez grave d’ingérence et de non-respect vis-à-vis de nos peuples. Quand on connait l’histoire de la France avec l’Allemagne, du nombre de conflits qu’il y a eu entre nos deux pays, on peut voir cela comme une tentative de rallumer les braises, cela est un coup de poignards dans le dos des travailleurs, j’y reviendrai à juste titre au sein de cet article.

Effectivement, Angela Merkel au lieu d’intervenir dans la vie politique des autres états, ferait mieux de mieux s’intéresser à la vie politique de son pays et de la condition de vie qui se dégrade de plus en plus du fait de ses propres politiques d’austérité et surtout du dogme qu’elle essaye de mettre en avant très régulièrement. A vouloir rembourser la dette à tout prix et stabiliser l’inflation, on génère des phénomènes économiques particuliers d’une grande importance mais surtout qui sont prévisibles.

quand-merkel-veut-que-paris-accelere-ses-purgesMerkel pourtant dans sa vision décliniste de la société n’a pas osé s’en prendre à ses voisins britanniques, un pays très libéralisé et surtout qui fait face à deux mouvements : une hausse chronique du déficit public qui se situe à 6.6 % du PIB et l’apparition de la faim, qui se généralise puisqu’elle touche près de 4 Millions de personnes dont 500 000 enfants ; le Royaume-Uni se situe à la 7e place des économies mondiales. Cette hypocrisie s’affirme à visage ouvert. L’Allemagne n’échappe pas elle-même au délabrement et au vieillissement de ses infrastructures et se voit recommander de plus en plus régulièrement d’investir dans ses routes, ses voies ferrées ou ses écoles. Mais le gouvernement de la grande coalition brandit le mécanisme du “frein à la dette” pour éviter tout investissement. Mais sa politique néolibérale permet la poussée de l’extrême droite anti-euro (Alternative für Deutschland), tout comme celle de Cameron permet la poussée de l’UKIP (United Kingdom Independence Party).

Il en est de même lorsque Merkel s’en prend à l’Italie, où sévit le mouvement populiste (et d’extrême droite) 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo. Ce dernier est considéré comme une des formes du Fascisme 2.0, son objectif est de supprimer tous les partis politiques et de s’orienter vers un individualisme absolu. Le déclinisme omniprésent sert bien les intérêts de la haute finance, qui elle n’a pas de patrie, pas de nation, elle s’installe là où elle peut pomper les profits des entreprises (le coût du capital).

10806460_10205429325952244_2007428935351420864_nAlors il est vrai que lorsqu’un Homme politique remet en place la Chancelière allemande, c’est la panique sur le bateau. En effet, beaucoup de personnes continuent d’applaudir les “Despotes”. Dans ce cas présent, on a pu voir beaucoup de personnes penser qu’Angela Merkel était l’Allemagne. Nous avons eu à faire face à une personnification d’un pays autour d’une seule personne. Certes, elle est chancelière à travers la coalition du CDU/SPD au Bundestag. Elle est chef de l’exécutif de son propre pays et rien d’autre. Force est de constater que certains se mettent à genoux devant des responsables politiques pour en faire l’égérie d’un pays ou plus précisément l’icône. Cette coalition change un peu, puisque le gouvernement Merkel II représentait uniquement le CDU au sein du Bundestag. Ne revenons pas sur le vote du SPD concernant l’alliance avec le CDU, c’est toute à fait social-libéral tout ça. Le fait de s’allier avec la droite montre bien que le SPD n’est pas de gauche ou uniquement pendant les campagnes pour les élections. Nombreux sont les partis de la Seconde Internationale a rejoindre les camps du libéralisme et l’autoritarisme de la finance.

La Germanophobie est souvent un argument néolibéral pour empêcher toute critique contre la politique du CDU au niveau de l’échelle européenne. La Germanophobie est un outil que l’on peut voir comme un tabou aujourd’hui. Par contre, on doit passer sous silence le French Baching d’Angela Merkel qui n’est autre que de la xénophobie ambiante. La xénophobie est à la mode et tous les partis conservateurs et néolibéraux s’en inspirent. Je l’ai rappelé plus haut: on a une histoire commune avec l’Allemagne et on doit y faire attention. Mais, le “on” signifie qu’il existe plusieurs parties. En effet, si l’un a le droit d’oppresser l’autre au nom des intérêts propres qui doivent prévaloir sur l’ensemble des états, alors le “on” signifie une seule partie. Bien sûr que l’on a le devoir de se respecter mutuellement et de tout faire pour éviter des conflits autre que diplomatique. Encore faut-il rappeler que ce sont bien les capitalistes qui sont à l’origine de tous les conflits entre la France et l’Allemagne comme l’occupation de la Rhür de janvier 1923 à juillet/août 1925 par l’armée française au profit du comité des forges (ancêtre de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie).

Beaucoup raisonnent avec une dialectique nauséabonde, les allemands ne sont pas des boches, ceux qui le font, ont par ailleurs près de 70 ans de retard si ce n’est plus. Nous vivons bien en 2014, dans un contexte particulièrement différent, et tout point de rapprochement de la République Fédérale d’Allemagne avec le Troisième Reich ne pourrait que se résumer à un point de Godwin. Toutefois, chacun doit être capable de faire la différence entre un fait réel et une œuvre de fiction. Les deux sont différents. On peut crier au loup au premier et crier au loup alors que c’est un chat au second.

Du coup j’en profite par ailleurs pour citer le dernier extrait de l’article de Jean-Luc qui fait beaucoup débat sur la question de savoir si Mélenchon a fait une citation xénophobe ou non. D’ailleurs le site confusionnisme.info (je le recommande si vous ne l’avez pas dans vos contacts) donne un avis positif sur la question, pour ma part je pense que c’est plus qu’une référence qu’autre chose, un peu moqueur c’est vrai, mais il faut le dire que l’Allemande crachait sa haine des pauvres, sa haine des pays qui ne donnent pas assez de dividendes aux actionnaires. Bref Ingeborg Grässle défend l’état rentier et le système de retraite par capitalisation, et le vieillissement de l’Allemagne, c’est-à-dire la chute de l’Allemagne, chacun ses prérogatives et sa stratégie. C’est une orthodoxe convertie, elle pense que la main du marché sert à réguler le marché. Bref regardons la citation  :

Mais au total, faute d’avoir respecté son projet, l’émission a surtout vécu en dehors des clous. Car le duo Saint Cricq et Lenglet, loin de vouloir faire exposer la pensée de chacun sur l’alternative, a passé son temps à l’habituel exercice de démolissage en mode « ce que vous proposez, que je résume d’une façon caricaturale, est inepte ». Dans ces conditions les bons moments de télé étaient hors du dérouleur prévu. C’est celui où le futur président de la CGPME, dont Pujadas avait « oublié » de dire qu’il l’était, demandait le droit de faire travailler les apprentis comme des ouvriers « ordinaires » inclus la nuit et les dimanches. Et le sommet de tout fut atteint avec cette député allemande, caricature de « boche » de bande dessinée avec cette phrase d’anthologie où elle déclare : « che n’ai pas bien kompris qu’est-ce que fou foulez faire sinon fou couper les chéfeux entre fous ! ». Du Jacques Villeret dans le rôle d’Apfelstrudel de « Papy fait de la Résistance » ! En moins drôle et même très glacial ! Dès le lendemain, je n’ai plus compté les gens qui m’ont arrêté dans la rue pour me féliciter d’avoir « bien répondu à l’Allemande ». Ce qui m’en apprend beaucoup sur ce que pense notre peuple.

Cela fait froid dans le dos comme une lame froide d’un couteau, bien aiguisée prête à vous surprendre par derrière. Autant si on veut vraiment disputer de la question alors il faut mettre en avant le film “Papy fait de la Résistance”, qui est par ailleurs un film français. Il faut le dire que le CDU jouit d’une grande autocratie, ses eurodéputés pensent qu’ils sont ceux qui peuvent donner des injonctions, des ordres, créant des états de premier rang et des états de second rang. Au XXIème, l’argumentation du CDU est inadmissible et mérite une grande condamnation de la part de l’ensemble des pays qui souffrent de la politique allemande.

L’Union Européenne aussi mauvaise qu’elle soit, ne peut être dominée par un seul pays, il en va de la stabilité de l’Europe (du continent). Sinon, nous savons très bien ce qui se passera, la paix est quelque chose de précieux, nous devons en prendre soin. Pour les capitalistes, l’homme a un prix et la paix se monnaie tant que cela peut générer des profits pour une minorité.

Henri Guaino a affirmé face à la sortie de Melenchon sur son Twitter : “Il a dit tout haut ce que sans doute beaucoup de gens pensent tout bas. Moi je n’emploierais pas ces mots, je dirais simplement que chacun s’occupe de ses affaires”, avant d’y ajouter que “la critique du gouvernement français, c’est l’affaire de l’opposition, des Français. Ce n’est pas l’affaire des Allemands, ni celle de la Commission européenne”. L’ingérence est imaginable et doit être combattu, et cela me paraît être un combat au-delà des politiques et cela dans un logique de souveraineté. Angela Merkel ne peut pas utiliser le lexique de la domination sur la France, tout comme elle l’a utilisé sur l’image xénophobe du Grec fainéant.

La France comme n’importe quel état n’a aucun compte à rendre à la commission européenne ni même à n’importe quelle état. Ce principe doit s’imposer à tous. Angela Merkel peut être choquée mais reste froide, rigide et insensible à la misère qui arrive comme un cheval au galop.

Mais surtout en continuant sa ligne comme Merkel le fait, Merkel agite les différents nationalismes au sein des pays membres de l’Union Européenne. Son pays en est d’ailleurs touché même dans son propre bloc politique. Un fait nouveau mais qui montre bien la gravité de la crise, surtout que cette crise est devant nous, il n’est pas impossible de prévoir l’explosion de l’Union Européenne dans les dix ou quinze prochaines années avec des conséquences dramatiques entre les peuples et entre les états, le tout servant le grand capital et les dividendes. En effet, on alimente une bulle financière en ce moment à travers les aides directs des différentes banques centrales dont la BCE aux marchés financiers et non à l’économie réelle. Le décalage augmente, gonfle, l’économie irréelle prend le pas avec la bénédiction de “Madame No”.

Mais aussi, dans le cadre des statistiques, la volonté des journalistes, des éditocrates/médiacrates, des hommes politiques de toujours vouloir relayer un pays dans une ambition de seconde zone. Cette volonté de rabaisser sans cesse les gens ou en essayant de les comparer vis-à-vis d’autres pays fait le terreau de l’extrême droite. Ce sol très fertile pour les nationalistes sert entre autre à renforcer toute idée de la nation mais de partir en bataille entre autre vis-à-vis des autres pays. Le défaitisme est clairement associé au déclinisme. Margareth Thatcher dans son temps a eu horreur des idées de Keynes, elle a mis en avant le grand mouvement de la controverse keynésienne. Elle s’est mise à saccager toute l’industrie minière et à privatiser un ensemble de services publiques pour le bien de la finance, avec aussi des conséquences dramatiques (sic). Si elle est surnommée la mère-patrie par les Allemands, sa patrie étant la finance, je crois qu’on a trouvé un très bon surnom pour Angela : la Mère-Finance.

Pour le cas de la France, si nous n’avons pas une croissance à la Chinoise (la Chine est officiellement la première puissance économique du Monde) et nous ne sommes pas comme la locomotive Allemande, force est de constater que la France résiste particulièrement bien à la crise de la finance. La France est la cinquième puissance économique mondiale, avec un chômage qui augmente légèrement. Les leviers publics ont une utilité, nous le voyons bien en France, mais ça le côté public, les néoclassiques en ont une phobie.

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