Les assassinats policiers aux États-Unis sont enfin mis au-devant de la scène médiatique
J’ai déjà fait un article sur le problème de ségrégation aux états-unis d’Amérique à l’occasion du Black Friday. Mais il faut se rendre compte que le non-dit explose, les meurtres policiers sont mis en avant par la presse. Le réveil est dur, le Salad Bowl ne fonctionne pas non plus, il crée une véritable discrimination entre les personnes selon leur couleur de peau et cela à tous les niveaux du berceau du libéralisme. Le communautarisme venu faire face au melting-pot a des conséquences dramatiques puisqu’il n’a pas su endiguer le problème majeur.
La mort d’Eric Garner par des policiers américains démontre un peu plus la panique et le manque de compétences de la police américaine face à un simple fait. La police américaine est formée pour réagir à des attaques terroristes mais pas pour des faits de routine. Encore une fois, le jury a donné la relaxe du policier tout en ignorant une vidéo accablante. Ce dernier a répété près d’une dizaine de fois : “je ne peux pas respirer”. C’était une homme asthmatique. Sa voix est clairement audible, nul ne pourra le rejeter sauf provenant d’une mauvaise foi évidente. Le jury en affirmant que le policier n’avait fait que son travail, a bel et bien oublié d’analyser la vidéo montrant et démontrant la mauvais foi qu’il y règne, ainsi qu’une forte partialité. Je dis forte partialité car en réalité on est plus dans le cap idéologique qu’autre chose. Ce sont des jugements des idéologies et d’opinion.
#ICantBreathe est devenu un slogan largement repris dans les rues de New York comme sur les réseaux sociaux. Le mouvement civique américain a repris la rue alors même que la militarisation sans cesse de la Police, la répression se fait de plus en plus dure. La sécurité sur les droits des personnes devient une évidence de plus en plus claire.
Les politiques sécuritaires et la militarisation de la police sont dangereuses pour les populations, puisque la police se situe au-dessus des lois. Je dirais même que les lois sont appliqués de manière totalement paradoxales en fonction des personnes. Ce sujet révolte en profondeur la société américaine, nombreux sont les blancs à avoir affirmé leur délit via le Htag #CrimingWhileWhite sur Twitter afin de démontrer le traitement de faveur qui existe encore autant de la part de la police que de la part de la justice elle-même. Ce tag a par ailleurs été utilisé plus de 200 000 fois.
Le président américain avait intervenu sur l’affaire de Trayvon Martin en essayant d’expliquer le problème qui règne actuellement entre les communautés dans son pays : “La communauté afro-américaine sait aussi qu’il existe une histoire de disparités raciales dans l’application de nos lois pénales”.
Normalement dans un état de droit, je dois l’avouer, on se doit de respecter les décisions de justice vu qu’elles émanent à travers un ensemble de dispositifs démocratiques, mais la question de la justice suppose que cette dernière soit juste et respecte par ailleurs un minimum d’éthique. Quand un crime est clairement identifié et qu’il ne s’agit pas d’une bavure ou d’un dérapage, alors la masse se doit de répondre de manière massive dans la rue en envahissant les lieux publics. C’est ce qui a été fait aux États-Unis d’Amérique où la liberté d’expression est entière, mais aussi en France lors des crimes policiers même avec une législation différente.
Aujourd’hui aux États-Unis d’Amérique, il existe une ségrégation forte notamment sur l’emprisonnement souvent injustifié des noirs. 33 % de ces derniers passent par la case prison alors qu’ils ne sont qu’une minorité. Les vieux réflexes d’exploiteurs et des esclavagistes dans les différentes plantations ne sont pas terminés et même continuent d’être alimentés par une certaine frange de la population. En effet, le KKK et le Tea-Party n’hésitent pas à mettre en place une réelle politique de discrimination.
Les communautés ne sont pas mises sur un même pied d’égalité comme on pourrait le concevoir en France, mais sont opposées les unes, les autres, c’est entre autre une forme de communautarisme très retranché qui pousse ces problèmes actuels. L’extrême droite en France rêve du même communautarisme et se fait par ailleurs l’éternel défenseur tous les jours.
Quand ce n’est pas le cas, il incombe à descendre dans la rue, pour montrer que l’état ce n’est pas un ensemble de bureaucrates bien assis dans leur fauteuil Même si avec certains regrets, il a affirmé : “Lorsque Trayvon Martin a été abattu, j’ai dit qu’il aurait pu être mon fils. Une autre façon de le dire, c’est qu’il y a 35 ans, j’aurais pu être Trayvon Martin” avant de compléter “La communauté afro-américaine observe ces questions à travers un ensemble d’expériences, et une histoire qui ne disparaît pas. Il y a très peu d’hommes afro-américains qui n’ont pas vécu l’expérience d’être suivis (par des vigiles) dans un grand magasin où ils faisaient leurs courses. Cela a été mon cas“.
La série continue, Akai Gurley a été abattu dans la cage d’escalier mal éclairée d’une HLM de Brooklyn le 20 novembre dernier au soir par un policier blanc.

En France on se mobilise pour nos camarades qui se trouvent de l’autre côté de la frontière atlantique.
Si la situation peut paraitre choquante et que l’actualité fait que le zoom met en avant ces pratiques chez nos voisins américains, il n’en demeure pas moins que ces dernières existent bel et bien en France, quand on connait le nombre de personnes tuées par la Police. De Malik Oussekine à Rémi Fraisse, en passant par Ali Ziri, Wissam el-Yamni, etc., tous ont perdu leur vie aux mains de la police. Dans ce contexte bien précis, on se rend compte qu’il n’y a aucun pays militarisé et/ou les politiques sécuritaires sont de mises où il n’y a pas de crimes policiers.