Le Black Friday a-t-il encore du sens aux États-Unis d’Amérique

black_fridayLe Black Friday (certains magasins vont employer le terme “Vendredi Fou” à cause de l’origine du terme) a lieu le dernier vendredi de novembre aux États-Unis d’Amérique, c’est une journée où se déroulent des soldes monstrueuses. Il initie la fête prochaine saison des achats, et donc du mois de décembre pour faire les courses de Noël. Tout cela est devenu un énorme business, très loin des fêtes de Noël. Le capitalisme s’engraisse et profite de ce moment pour faire des profits hors normes. Cela permet de tenir dans la pauvreté les plus démunis dans l’aliénation la plus totale à travers la consommation en les poussant à acheter des choses complètement inutiles dont ils n’ont pas besoin (ne pas confondre matérialisme et analyse matérialiste). Le sous-prolétariat s’est jeté sur des produits à prix réduit sans se rendre compte que c’étaient les produits qu’ils avaient eux-mêmes fabriqués.

Le consumérisme a tendant à être posé comme un temple de la consommation et pourtant, il est lui aussi soumis à des addictions et des dépendances. Acheter frénétiquement ne permet en aucun cas la progression de l’homme vers le haut, mais renvoie l’être humain comme un simple objet ou un simple sujet. Pour autant c’est l’arbre qui cache la forêt. Les Haut-Parleurs ne nous diront rien de ce qu’il se passe vraiment dans ce pays.

Mais ce qui doit nous interpeller c’est surtout le record de ventes d’armes dépassé à l’occasion de cette journée. Le FBI rappelle que le chiffre dépasse toutes les ventes qui ont eu lieu depuis ces dernières années. Au moment où le nombre de morts par arme à feu augmente, c’est certainement un drame encore plus grand qui se déroule. La société américaine a peur, peur de son propre peuple. Ce sujet devrait satisfaire la NRA (lobby de l’armement), ils soutiennent les ventes d’armes, mais n’ont que faire des morts par balle. Un lobby appelant aux meurtres car détenir une arme aux États-Unis d’Amérique est quelque chose de constitutionnel, c’est une liberté pour ainsi dire, bref passons.

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(MARIO ANZUONI / REUTERS)

Dans la situation telle que la vivent les États-Unis d’Amérique, ces fêtes tombent au bon moment puisqu’elles permettent d’effacer les émeutes concernant la décision de justice concernant l’acquittement total par un jury populaire (composé essentiellement de blancs) de Darren Williams (Le policier blanc) qui avait tué volontairement Michaël Brown (victime noire). Ce Jury était composé de 9 personnes blanches, 3 personnes noires. On pourrait dire que le vote tombe très mal puisque pour qu’une personne soit acquittée, il faut neuf personnes, en l’occurrence neuf personnes ont voté pour l’acquittement et trois contre. Une sacrée confusion avec des chiffres qui sonnent le tocsin pour une démonstration certes réduite, mais il n’en demeure pas moins que la ségrégation existe encore aujourd’hui. De Ferguson à l’ensemble du pays on peut dire qu’il y a un sacré malaise, le ségrégation n’est pas encore réellement supprimée.

C’est un véritable problème, Martin Luther King dans son temps avait faire un rêve, mais ce rêve est en train de s’effondrer. Il déclarait à Washington, le 28 août 1963, devant 250 000 personnes : “Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère”. La cohésion de la société est confrontée à ses maux d’origine. Le racisme dans tout cela rappelle un peu plus les horreurs du KKK. Je rappellerais aussi le très bon film 2830670Mississippi Burning d’Alan Parker réalisé en 1988 qui y montre les faits qui se déroulaient à l’époque.

Les États-Unis d’Amérique sont pourtant le pays par définition qui s’est construit par l’immigration. La fête de Thanksgiving rappelle que les colons nommés Pères pèlerins, débarquèrent du Mayflower dans la baie de Plymouth au Massachusetts. Ils y fondèrent alors la Colonie de Plymouth et la ville éponyme. Ce pays s’est fondé sur la colonisation, ne jamais l’oublier.

Aussi, pour effacer les marques d’un libéralisme de combat, le pouvoir “central” à Washington n’a cessé de renforcer la sécurité et l’autorité dans le pays afin de “tranquilliser” et de “pacifier” le pays, enfin en théorie.

Dans la pratique, cela démontre bien, la peur qu’il y a dans la capitale étasunienne de voir émerger un véritable mouvement social de Portland à Plymouth en passant par Dallas, la Nouvelle-Orléans mais aussi par Chicago, Détroit, Cleveland. Le libéralisme a besoin d’un autoritarisme de fer pour perdurer. Il s’agit là d’une marque du paternalisme du système qu’impose la finance. Il n’y a jamais eu autant de pauvres, et autant de riches aux États-Unis d’Amérique. Le fossé se creuse petit-à-petit, la crise perdure, car le capitalisme est un système en crise constante. Le libéralisme plus il est dur, plus les personnes qui y sont opposées, sont réprimées dans la brutalité et la violence.

La révolte sociale dans ce pays concerne avant tout plus de 300 Millions de personnes, dans un état qui garantit la loi du plus fort et l’aide des plus forts. C’est la panique face à un véritable chaos social qui s’installe. Le libéralisme du XIXème siècle commence doucement à virer vers quelque chose d’assez absurde. L’école de Chicago de Milton Friedman Le plafond limite de la dette américaine est actuellement de 17.211 milliards de dollars. Les républicains et le tea-party n’y pourra rien, même avec sa haine contre les travailleurs. Il pourra être dépassé sans limite à partir du 15 mars 2015. Il est évident que la consommation permet d’éviter que les citoyens américains s’emparent de ce problème majeur, chacun sait que les États-Unis d’Amérique feront tôt ou tard banqueroute avec des conséquences majeures pour la première puissance mondiale, mais aussi dans le cadre de la mondialisation pour tous les marchés internationaux et donc au final pour les économies du monde entier.

Je ne pense pas que la Maison Blanche soit vraiment dupe de ce qu’il se passe en sous-marin dans ce pays. Le pays doit faire face à un conflit monétaire dont sa monnaie risque l’hyperinflation comme celle que connut la République de Weimar en 1922. Pour cela il faut que je revienne sur notre histoire. Les conditions de risque entre les deux époques et les deux pays sont certes différentes, mais les enjeux étaient différents. Pour la République de Weimar, il faut rappeler dans les mémoires collectives, que la France a envahi nos voisins allemands dans les années 20 dans une logique opportuniste de la bourgeoisie et du patronat français.

Le modèle américain est à bout de souffle, on peut le dire, si il reste un pays largement conservateur, on se rend compte que ces derniers temps notamment depuis Seattle (Création du mouvement altermondialiste pour faire face à l’OMC) et OWS (Occupy Wall Street), les citoyens peuvent transformer d’un moment à l’autre de simples mouvements citoyens en véritables insurrections dépassant illico presto toutes les techniques de marketing.

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