Alain Bauer, criminologue mais surtout délinquant en col blanc

Cet expert “auto-proclamé” en criminologie est confronté au sein d’une affaire de contrats qui lui sont particulièrement avantageux. Un contrat annuel de 200 000 euros portait sur les questions de sécurité à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour sa société “AB Conseil” (Alain Bauer), mais aussi via la SARL guide Champérard dont il possède 50 % des parts du Capital. La CDC a fait éditer des brochures de la SARL Guide Champérard. La justice devra se saisir de cette affaire pour différents motifs que le parquet choisira. On note qu’encore une fois, cette affaire est le résultat du travail de Médiapart.

On a la chance au vu de l’actualité de revenir sur ce Monsieur, son parcours et surtout l’Affaire de Tarnac. Cette dernière a été montée en épingle par l’état de toute pièce comme une pièce montée des grands jours. Venons-en à ce scandale d’état, qui ne dit mot consent …

Alain Bauer s’était surtout fait remarquer pendant l’affaire Tarnac en ayant appuyé la version de Michèle Alliot Marie à propos d’une certaine menace de l’ultragauche. il a ainsi participé à faire arrêter plusieurs innocents et à les envoyer en prison sur fond de dossier entièrement vide. Il est un parfait représentant de ce que Mike Davis appelle l’”industrie de la peur”. On peut dire que malgré un parcours professionnel assez remarquable le vent commence à tourner. Ce criminologue s’est trompé sur toute la ligne, mais a surtout participé à une vaste injustice. Sa responsabilité lui incombe, sa lecture et son analyse totalement partiale de l’insurrection qui vient lui a permis certaines interprétations dignes de ce qu’il est. Pourtant, il doit être malheureux le comité invisible a écrit un nouvel ouvrage à nos amis. “Les insurrections, finalement, sont venues” , cela va sûrement le secouer puisque son travail tombe à l’eau, c’est plutôt le capitalisme qui se noie lentement. La question de l’insurrection le fait peur et il en a fait un véritable business très juteux apparemment qu’il exporte sur l’ensemble de la planète, mais sur sa compétence on peut dire que c’est abstrait. Les politiques ultra-sécuritaires offrent de véritables marchés pour ceux qui sont dans ces branches-là, c’est un avantage de créer le “sentiment de peur” puisque celui-ci génère obligatoirement des dividendes.

Sa tentative de remettre le maccarthisme au goût du jour est un véritable échec. Partout se renforce ce contre quoi il voulait lutter, l’Action Directe vit encore dans nos esprits et dans nos cœurs. On peux réprimer des gens pour une idéologie, mais on ne pourra jamais supprimer cette idéologie. Il va falloir qu’il se rende compte que ses objectifs d’anéantissement idéologique entrent dans son processus d’autodestruction intellectuel. Puis,  il n’est pas choquant de trouver encore aujourd’hui, des signes d’existence d’Action Directe, dans Paris ou en Province. Le groupe dort, mais il existe bien, son réveil sera particulièrement brutal, je crois ce qu’il les effraie le plus. Tout viendra au moment venu, la patience est un art. Les travailleurs sont des gens ordinaires, ils n’attendent que le moment où ils pourront en découdre avec l’état bourgeois, le capitalisme qui les affame, ils en ont bien compris le sens. Ils veulent en découdre au plus vite, mais ne savent pas quand ça aura lieu. Le bouchon de la bouteille de champagne pourra sortir de manière très violente, n’en déplaise à tous ces gens surfant sur l’insécurité.

Nul besoin d’être passé par le CNAM (désolé pour mes lecteurs qui ont fait le CNAM, c’est une très bonne école) pour comprendre que la répression contre une idéologie ne mène nulle part. Pour réduire une idéologie à néant, il aurait dû le savoir cela passe par des débats de fond dont l’objectif principal est la déconstruction de cette idéologie et non de basses manœuvres visant à apeurer la population. “Qui en veut à la SNCF ?” titrait il y a longtemps, le Parisien, pourtant ils n’ont jamais été inquiétés des accidents quotidiens. A part ceux qui sont dans l’accusation, il n’y a pas grand monde qui en veut à la SNCF, d’ailleurs ces gens-là veulent même la démanteler et la privatiser pour ainsi dire, ils en veulent au fondement de la SNCF qui a vu le jour en 1936 par le Front Populaire.

La répression renforce les convictions et appuie certains angles d’attaque, c’est exactement ce que veut la bourgeoisie, mais elle ne se rend pas compte non plus que cette dernière devient elle aussi de plus en plus extrême dans ses propos mais aussi dans sa position. Dans l’affirmation des idées, je veux surtout parler du gauchisme qui n’a rien à voir avec l’extrême-gauche. D’ailleurs, il n’y a pas de honte à être d’extrême-gauche, bien au contraire c’est plus une fierté qu’autre chose. Le néolibéralisme est également dans une quête particulièrement de politique de terreur. On peut donc appeler cela du terrorisme, il ne se voit pas, il ne se sent pas, il est bien là. Mais celui-ci est légalisé par tout un ensemble de texte de lois et de règlements et c’est cela qui change de tout ce que l’on peut percevoir.

Au final, ce sont les travailleurs qui payent les erreurs d’Alain Bauer. Les victimes de ses actes et de ses paroles croupissent dans les prisons françaises. Un jour peut-être qu’Alain quand il passera à la barre du tribunal se repentira de ses fautes professionnelles et qu’il assumera la vérité. Sinon c’est le peuple qui se fera justice lui-même sans passer par des représentants de l’autorité judiciaire. C’est ce que j’expliquais plus haut, à force de secouer la bouteille de champagne ou de cidre, le bouchon pète et à ce moment-là, tout est hors de contrôle, une bonne chose en soi, mais que pense Alain Bauer ? Il sera sûrement hors de lui, puisqu’un mouvement de masse n’est pas prévisible et donc difficilement encadrable au niveau des éléments qui succèdent les uns, les autres. Les éléments entre eux peuvent être très paradoxaux et se situer dans une courte durée, comme dans une longue durée.

Je crois que si nous voulons une véritable justice et non justice de classe comme c’est le cas aujourd’hui. La lecture des lois par les magistrats est à géométrie variable en fonction de la classe à laquelle appartient l’accusé. Il va falloir traiter réellement le problème des cols blancs. Aujourd’hui, il est plus facile de réaliser des fraudes fiscales à hauteur de plusieurs millions ou de milliards d’euros, d’abuser de l’état ou autre, la sécurité bourgeoise est de mise, les peines sont très légères voire quasiment inexistantes comme le démontrent les affaires Balkany, Sarkozy, Copé, Le Pen, etc. C’est surtout le problème de l’égalité dans le traitement de la justice qui apparait comme nécessaire.

Nota Bene : Dans le même temps, certains naïfs essayent de s’en prendre à sa religion et au fait qu’il soit un Franc-Maçon du GODF (il y a une dizaine de loges en France, c’est une parmi tant d’autres), ces gens-là se trompent d’adversaire. Ils sont aveuglés par un anti-judaïsme primaire.  Ils se font par ailleurs et surtout les grands défenseurs du capitalisme et de l’ordre sécuritaire qui va avec, le même que défend Alain Bauer. Mais c’est la période qui fait que ces gens se laissent convaincre par la facilité et surtout de la stupidité.