Le scrutin interne de la présidence de l’UMP tournera-t-il au fiasco ?
Après le dernier scrutin à la présidence de l’UMP opposant François Fillon et Jean-François Copé, l’UMP est face à ses propres démons, ses propres divisions, mais aussi et surtout face à une guerre des chefs. Le pouvoir à droite rend vraiment fou. En effet, depuis hier, l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, Bruno Lemaire (ancien ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire) et Hervé Mariton s’opposent afin d’avoir accès à la présidence du premier parti conservateur de France. Si les objectifs ne sont pas forcément clairs, il s’agit de mettre en avant une ligne libérale autoritaire fondée sur le dogme de l’économie néoclassique, le “laisser faire” et la non-intervention de l’état dans l’économie. Loin de s’en douter, les militants de l’UMP ont l’impression qu’ils vont sauver leur pays à coup de baguette magique avec des propositions toujours plus archaïques les unes que les autres (40 ans déjà qu’on en parle, 40 ans d’échec), aussi la question de l’abrogation de la loi Taubira refait surface.
L’élection de François Hollande aux élections présidentielles a sonné comme le bourdon de Notre-Dame de Paris dans leur tête mettant fin à 10 années de gestion de l’état par la droite, même si la ligne de François Hollande et de Manuel Valls est de droite. Cela a créé une certaine forme de panique pour les militants puisqu’ils se sont renvoyés la faute aux uns et aux autres. Mais c’est surtout le rejet des comptes de campagne par le Conseil Constitutionnel et l’affaire bygmallion qui a mis en avant un problème de fond au sein de ce parti politique.
Or, le scrutin actuel devait se dérouler dans des conditions parfaites. Des couacs sont déjà mis en avant, comme le fait tous les militants n’ont pas eu accès à leurs codes et identifiant pour voter, que certains ont continué leur campagne au-delà de la limite fixée par le parti politique, des fichiers officiels du parti politique ont permis l’envoie de sms ou de mail, etc. On ne peut pas dire que l’UMP est un parti politique adepte du vote, puisque dès le départ il y a des problèmes, mais cela touche surtout un ensemble de partis en étant plus large. D’ailleurs des proches des candidats affirment que “L’UMP n’a pas la culture du vote, elle ne sait pas faire”, ce n’est donc plus un couac, il s’agit d’un manque de fonctionnement clair à l’intérieur du parti en question.
Pourtant, la haute autorité de l’UMP (qui remplace Cocoe) s’est alarmée hier de piratage informatique (un déni de service) sur le site en ligne où les adhérents votent. Luc Chatel y a dénoncé dans la presse une tentative de Hacking du site informatique : http://www.candidat-elections.com/. “Il y a eu plusieurs tentatives de piratage qui sont manifestement organisées. Ce n’est pas de l’amateurisme. C’est du lourd” avant de préciser “Cela nous a amené à déposer plainte cette nuit auprès du commissariat du XVe arrondissement. Et les services de police en charge des cyber-attaques enquêtent déjà“. En fait, cela tombe bien pour l’UMP puisque cela démontre que les votes et eux, ça ne colle pas du tout et qu’ils n’y sont pas préparés. La Haute Autorité ne veut prendre aucun risque : “rien n’est exclu. Si on constate un problème majeur, on arrêtera le vote et l’élection sera annulée”, prévient Anne Levade, avec peut-être encore de l’argent jeté par les fenêtres (entre nous, c’est une habitude à l’UMP).