Quand la presse nous apprend à fabriquer des “bombes”
Différentes lois sur le terrorisme viennent d’être adoptées au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) dans le cadre de l’augmentation de la menace du terrorisme religieux, le tout sur un fond de populisme; la presse quant à elle, a choisi une autre voie pour faire face au terrorisme, elle a décidé de nous apprendre de manière assez fine les techniques de fabrication des différents engins explosifs.
Si ce n’était que de la prévention, il en convient si cela tombe entre de mauvaises mains comme les intégristes religieux cela pourrait faire d’énormes dégâts tout en essayant de créer des conflits de toutes pièces entre les communautés religieuses ou sur d’autres personnes ayant des revendications tout à fait différentes. Ces documents n’ont pas vocation à être transmis à la masse pourtant ils le sont et cela mérite un vrai débat. Doit-on publier ces articles dans cet état ? Certes la presse n’est plus soumise à la censure, et c’est une bonne chose. Mais quelles sont les limites dans la rédaction des articles ? A-t-on le droit de publier tout et n’importe quoi ? Il y a des questions de fond et il faudra que la presse en réponde. Au prochain attentat terroriste avec des engins explosifs on pourra mettre les journaux qui auront participé à la diffusion de ceci dans le box entre autre des accusés. Je m’engage à rappeler cet article au cas où, on sait jamais. Toutefois j’espère ne pas devoir le faire.
Si l’objet de l’image du Monde est de nous expliquer, comment sont réalisées certaines bombes qui sont envoyées via des avions, nous arrivons très vite à la bombe à clou. Une bombe de fabrication artisanale très utilisée car elle fait des dégâts importants et mutile énormément, sans pour autant que son coût soit très élevé.
Dans la photo ci-contre, il manque simplement le détonateur. Habituellement, les bombes à clou sont faites dans des casseroles ou des marmites. Ce sont de vieilles techniques puisque Auguste Vaillant fît exploser une bombe au sein de la chambre des députés le 9 décembre 1893 pour venger Ravachol qui fût guillotiné le 11 juillet 1892. On notera que ces affaires se conclurent par le vote de la bourgeoisie des lois scélérates.
Mais venons au Parisien d’aujourd’hui (26/11), puisque le sujet est beaucoup plus sérieux et plus approfondi même si il est plus court. Ainsi, je crois qu’il va falloir regarder la presse d’un autre regard, d’une autre vision que celle que nous avions déjà. La presse bourgeoise n’en déplaise aux réactionnaires incite les personnes à commettre des actes terroristes. Le terroriste peut avoir différentes visions. Or inciter le terrorisme c’est entre autre le cautionner et là nous arrivons à un véritable problème majeur de notre société. Une lutte aussi radicale qu’elle soit qui se transforme en une lutte “écolo-terroriste” a de quoi faire peur le français moyen. IAM disait à ce sujet dans “La fin de leur monde” : “ça effraie mémé ; et on sait bien ce que mémé va voter“. Mais, au-delà de la question de créer de la peur et du sensationnalisme réactionnaire, je dois admettre que lire entre les lignes d’un document ou d’un article de journal est encore plus utile, puisqu’il permet de vraiment sentir la profondeur de l’article en question. Alors regardons-le de plus près l’article en question.
Ainsi grâce aux indications du parisien, après quelques recherches sur la toile, j’ai trouvé “le manuel du petit terroriste”. Je l’ai transformé dans un pdf pour qu’il soit un peu plus visible. Dans l’article, ils disent qu’il a été trouvé deux fois dans des fouilles, mais ils n’ont pas dû beaucoup fouiller la toile. Internet est grand (même très grand) et c’est peut-être parce qu’ils ne pensent pas que l’on peut trouver les sources qu’ils se permettent tout et n’importe quoi. Dans ce cas précis, il s’agit d’une véritable faute journalistique. Si le but réel du journaliste était vraiment de dénoncer les militants de la Zad de Sivens, Jean-Marc Ducos n’aurait jamais eu l’idée de donner le titre du document, il l’aurait gardé pour lui et aurait fait un article plus sobre. Les citations du document aurait simplement suffi.
On apprend également que la DCRI pratique l’amateurisme et parfois cela peut-être inquiétant de voir tout le retard qu’ils ont en matière de recherche et d’investigation. Il parait que la Police a fait une note et que ce document a fait l’objet d’une synthèse. Il n’en reste pas moins, que n’importe qui peut l’avoir. Du coup, pourquoi ne pas le diffuser tout en condamnant le Parisien, avec un sérieux avertissement : ce texte n’est pas à prendre à la légère. C’est peut-être un peu trop de légereté concernant ce sujet que le Parisien rédige.
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Au moins, il y a du contenu politique à analyser, on ne pourra pas dire que les militants sont des navets, loin de ce que peuvent penser certains, bien au contraire. La guérilla politique est avant tout une guérilla intellectuelle.
NB : Je ne suis pas responsable de la lecture de ce texte par les internautes et de ce qu’ils en font. La presse porte sa responsabilité et les internautes aussi.