Les SO et les forces de l’ordre
Dans la lutte contre le capitalisme, manifester apparait comme un acte essentiel. Les manifestants subissent parfois voire souvent et de plus dans ces manifestations de violences policières et c’est pourquoi ils manifestent à nouveau contre ces violences. La question du Service d’Ordre dans une manifestation est légitime. On pourrait critiquer le nom de cet organe, “l’ordre” est souvent un terme dans le jargon répressif.
Il est loin le temps où le SO protégeait réellement les manifestants des répressions policières, dans certaines organisations, les SO participent directement à la répression de ces dernières sans le moindre état d’âme. D’un point de vue de la lutte des classes, ces personnes qui prétendent défendre la classe ouvrière se noient dans la réalité. Ils ont perdu la conscience de classe. La question de l’image revient beaucoup, quelle image ? Celle qui prétend manifester pour l’intérêt des travailleurs ? En réalité ils défendent dur comme fer l’intérêt de la bourgeoisie. Tous les casques ne sont pas bleus affirment la vidéo, et ils ont raison. Quand un syndicaliste prend son casque pour réprimer la foule, alors c’est le syndicalisme qui laisse de côté. Il existe néanmoins le syndicalisme jaune, dont l’objectif est de réaliser la renaissance nationale en créant la réconciliation des classes sur un programme de justice sociale. Ce compromis nécessaire se fait alors par la force et repousse toute réelle volonté de l’affrontement de l’oppresseur qui est la classe capitaliste. Dans le cadre de la manifestation belge, le SO différencie les travailleurs syndiqués et les travailleurs non-syndiqués. Encore, une fois de plus ce syndicat ne défend pas les travailleurs.
Quoi qu’il en soit, ce service permet en théorie de protéger contre les forces de l’ordre, mais la dérive s’enchaine. Comme vous allez pouvoir le constater dans la vidéo ci-contre ces derniers s’unissent avec les forces de l’ordre. De ce fait, les personnes en gilet jaune changent leur poste de Service d’Ordre pour autre chose et de plus répressif n’appartenant plus à la manifestation, mais bel et bien à l’autre côté de la manifestation.
Que cela soit au niveau du mouvement syndical ou au niveau des mouvements étudiants. Certains ne manquent pas d’air, on se demande même pourquoi, ils sont là et ils manifestent. Ils sont armés de matraques, de gazeuses. Le même équipement que la Brigade Anti-Criminelle rappelle un peu plus le mérite que ce service peut avoir par ailleurs. Au XXIème siècle, les choses ont vraiment évolué. Quand une manifestation veut se donner une bonne image ou appeler à “l’unité” dans la division et la répression même de l’unité alors il y a là un véritable paradoxe.
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Sur la question de la FIDL, il y a véritablement un problème d’un point de vue démocratique de cet organisme lycéen. En effet, ils ont déposé une manifestation pour avoir la pleine maitrise de celle-ci et casser le mouvement qui est en cours. La FIDL a d’autres chats à fouetter que d’essayer de casser des mouvements lycéens tout comme continuer le travail qu’elle fait pour héberger les lycéens qui sont à la rue. Pourtant, elle ne fait pas que cela, si cela est louable, elle pratique des méthodes tout à fait moribondes et vraiment nauséeuses. L’auto-organisation d’une manifestation est réprimée sévèrement à coup de gazeuse et s’ensuivent des bagarres tout à fait normales. Mais qui a provoqué la bagarre si ce n’est pas la FIDL ? Habituellement les manifestations sauvages sont réprimées par les différents corps anti-émeutes et la Brigade Anti Criminelle, mais pas cette fois-ci. La FIDL est censée protéger les lycéens, mais elle en profite pour se défouler sur elle via son SO. Aussi, le plus honteux c’est qu’on y voit des adultes ayant plus de trente voire quarante ans profiter pour se défouler sur ces jeunes qui ne demandent qu’une chose : manifester. Par ailleurs, quand les manifestants crient : “Flics, SO, même combat”. On ne peut que trouver la justesse de ces propos. Là, où on essaye de faire passer ces jeunes pour des personnes totalement idiotes voire stupides, c’est totalement raté. Qui a peur de la jeunesse, qui essaye de l’encadrer ?
Si dans cette vidéo, on voit une personne s’énerver avec une chaise contre une voiture de police, laissons le fait accomplir qu’il s’agit de trois personnes ou plus, là où les médias essayent de relayer en masse cette image. Quoi que n’en déplaise à beaucoup, il s’agit du fruit de la tension ces derniers temps qui monte petit à petit. Entre le ministre de l’intérieur, les répression policières, la mort de Rémy Fraisse, on ne peut que pardonner à ces gens-là. Quand une bouteille de champagne est agitée, elle explose, il en va de même pour toute personne humaine. La Police ne protège pas les citoyens, elle protège les intérêts des capitalistes et l’ordre financier, bourgeois et réactionnaire.
La FIDL tentera de s’exprimer dessus :
Ils nous accusent d’être des agresseurs…
Lors de la manifestation à Paris, une groupe a décidé de s’en prendre à des militants, allant jusqu’à leur porter des coups. Face à cette attaque, notre service d’ordre n’a fait que défendre ceux qui étaient attaqués.3) Ils nous accusent d’être des traîtres…
Apparemment notre volonté de respecter l’appel à la non-violence du père de Rémi Fraisse nous vaut la qualité de traître.
Apparemment notre volonté de ne pas transformer ce drame en des émeutes qui nous feraient passer pour des jeunes cons nous vaut la qualité de traître.
Apparemment notre volonté de revendiquer dans le calme et de ne pas faire le jeu de la police nous vaut encore la qualité de traître.
Cette volonté de se faire passer en victime ne changera pas la donne. Les agresseurs se reconnaitront parmi le SO, ce n’est pas ainsi qu’ils mèneront la révolution, mais bien au contraire qu’ils la noieront. On peut dire clairement que ce sont des traitres. Regardons aussi le communiqué du Mouvement Inter Luttes Indépendant (MILI) qui est écrit de manière juste, mais se situe au-dessus en terme d’argumentation et de contenu politique (surement du fait d’une implication réelle dans la lutte quotidienne très loin du contenu “Kikou, LOL” de la FIDL) :
Il s’avère qu’ils venaient aider la FIDL à imposer son parcours et sa vision de la manif à tous les lycéens présents, un procédé vraiment pas très démocratique. Avec leur équipe de gros bras, ils encadraient donc la manif, en agitant encore et toujours le spectre du casseur.Ensuite, et c’est là que commence le mensonge de l’article des Inrocks, oui, des gens ont lancé des pétards sur le Service d’Ordre imposé, et d’autres ont scandé « cassez-vous ! » Mais ces slogans comme d’autres (« flics, S-O, on en veut pas »…) étaient adressés au Service d’Ordre et à lui seul. Et non, le jeune au mégaphone n’a pas incité à « s’en prendre aux policiers », mais simplement à se rendre à République comme l’Assemblée Générale l’avait décidé. C’est à ce moment que nous avons bifurqué du trajet prévu.
[…]Mais jouer au policier n’est apparemment pas réservé aux gros bras de SOS Racisme. Le vendredi 15 novembre, des lycéens de Montaigne (Paris 6) tentent de mettre en place un blocage. Des «parents d’élèves» se déplacent pour empêcher le blocage. L’un d’entre eux n’hésitera pas à asséner un violent coup d’extincteur dans la tête d’un lycéen, lequel sera hospitalisé aux urgences.
D’un coté, des syndicats tentent de nuancer l’appel d’une manifestation, pour le faire paraître plus acceptable (sur le tract de la fidl, les revendications contre les violences policières apparaissent comme secondaires), d’autre part des «services d’ordre », des « parents d’élèves » font usage de violences sur les lycéens en lutte.
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Il ne suffit pas de lutter pour des causes progressistes et être réellement progressiste, la manière dont nous luttons fait de nous, des progressistes c’est tout un ensemble.