Le suicide d’Eric Zemmour
Le polémiste d’ultra-droite Eric Zemmour a su faire vendre son pamphlet “le suicide français” à plus de 500 000 exemplaires, j’y vois surtout la montée d’un Homme n’arrivant plus à la société tel qu’elle était, qui y vomit sur tout ce qu’il voit, page après page, Eric Zemmour se construit une image de guerrier pour mieux affronter le suicide de sa propre pensée. En effet, comme toutes les personnes d’extrême droite, il essaie d’y voir une certaines démonstration du naufrage du bateau dans lequel il est reflétant uniquement le courant le plus rance au sein de la société. Ce descendant d’immigrés est très proche des idées défendues par Maurras, Drumont, et autres. Mais, face à son propre paradoxe, il n’hésite plus à défendre ouvertement les thèses du révisionnisme parfois remettant en cause l’histoire. Le Suicide de la France c’est lorsque Zemmour affirme haut et fort que le Maréchal Pétain a sauvé les “juifs” français au détriment des “juifs” de nationalité étrangère. Un phénomène étrange arrive aussi en France, Jacob Cohen est aussi un membre très proche de Dieudonné. Une certaine preuve de l’incompréhension de l’idée même des personnes.
Ainsi, ces personnes-là renient leur propre histoire, leur propre passé au nom d’un populisme à outrance souvent peu justifié avec très peu de sources ou sinon des sources très vagues ou tronquées. Il est vrai que “ma France” pour paraphraser Jean Ferrat n’est pas leur France, nous vivons dans des siècles différents, mais il faut dire que la parole de l’extrême droite s’est libérée à l’occasion de “la manif pour tous”, qui leur a donné un discours décomplexé de leurs idées avec une convergence entre la droite “républicaine” et l’extrême droite “antiparlementaire” et “antirépublicaine”. Les nostalgiques d’une vieille France sont là, ils agitent le drapeau dans tous les sens pour nous faire oublier ce que nous sommes vraiment.
En ce moment, ironie du sort, je me suis lancé dans un petit essai politique, je dois admettre que pour développer un seul point, le multiculturalisme tant haï par l’extrême droite est une imposture. En effet, la culture renvoie à la manière de vivre, prenons l’exemple de la Bretagne et de la Corse, toutes deux ont deux langues régionales différentes, des traditions différentes, des manières de vivre différentes, posant ipso facto deux cultures différentes même si un Corse et un Breton ont la même nationalité. Remettre en cause, ce multiculturalisme comme le fait Eric Zemmour revient à noyer les cultures et les traditions locales au nom de la France. C’est aussi défendre une culture uniforme fondée sur l’unité de la nation détruisant les cultures locales. Je n’ai pas encore parlé du rôle des différents peuples dans la force de notre pays, mais au vu de l’histoire de l’immigration française, la vision de Zemmour est tronquée, d’ailleurs les Francs ne sont-ils pas des immigrés au sens stricto sensu ? Ainsi ses diatribes de haine renfermant un mensonge uniforme envoie Eric Zemmour petit à petit vers quelque chose d’autre, de différent. Il est certain que la France uniformisée n’est pas celle qui fait la richesse de notre pays, qui fait vivre nos dernières usines, mais celle qui se repose sur la richesse produit par les autres, celle qui souhaitent détruire toute forme de culture de nord au sud.
Toujours plus de rancœur, toujours plus de fantaisie et plus de ridicule, il avait affirmé lors de la libération de la parole (comprendre la vision décomplexée à propos des idées d’extrême droite) à Béziers : “Plus Belle la vie égale propagandisme soviétique” sans pour autant y apporter une argumentation. La gradation progressive permet d’y apercevoir la vision qu’aura Zemmour dans quelques années, Victor Hugo serait un communiste dissimulé, Victor Schoelcher un négrophile pour nous obliger à nous repentir sur l’esclavage, Laval aura tenté de sauver la France contre la collaboration des FFI et des FTP avec l’ennemi intérieur, etc. La progression continue et régulière nous rappelle un peu Don Juan dans Molière sauf que lui c’est les femmes et les conquêtes. A la fin du livre, Don Juan monte petit-à-petit vers la mort, Zemmour se dirige petit à petit vers la mort intellectuelle, Zemmour n’existera plus mais uniquement sous forme d’un torchon moisi.